Eglises d'Asie

Soumis à la pression d’une partie du clergé musulman, le gouvernement malaisien ne veut pas interdire les films indiens mais envisage d’introduire une censure plus sévère

Publié le 18/03/2010




Le gouvernement malaisien a refusé d’interdire les films indiens comme le lui demandaient des religieux musulmans mais prévoit d’en censurer plus sévèrement « les influences négatives ». « Nous ne pouvons tout simplement pas empêcher la diffusion des films venus de ‘Bollywood’, mais nous pouvons, avant leur diffusion, censurer tout ce qui est porteur d’influences négatives», a déclaré le ministre de l’Information, Khalil Yaakob, dans un entretien au New Straits Times, le 23 février dernier.

Les films indiens sont extrêmement populaires en Malaisie, pays à forte majorité musulmane. Mais les divertissements y sont étroitement censurés et une commission veille à ce que les films soient exempts de sexe, d’impiétés et de tout ce que les autorités peuvent juger comme étant malsain. La Conférence des muftis de Malaisie, influente association de religieux musulmans, a déclaré début février, que les films indiens étaient une offense aux valeurs malaises et a demandé au gouvernement de limiter leur diffusion sur le petit écran. Le Premier ministre, Mohamad Mahathir, à son tour, a accusé les nations étrangères d’invasion culturelle par le truchement des réseaux Internet, des films et des disques compacts, affirmant que ces importations favorisaient la criminalité. Cependant, d’après le quotidien en langue malaise Utsusan Malaysia, le Premier ministre aurait ajouté qu’avant toute décision, une étude sérieuse quant à l’impact des films indiens sur la population était nécessaire.

Les films indiens connaissent un vif succès en Malaisie, non seulement auprès de la communauté d’origine indienne, forte de deux millions d’âmes, mais aussi auprès des quelque 20 autres millions d’habitants de la Fédération de Malaisie, en majorité musulmans. L’industrie cinématographique indienne, connue sous le nom de « Bollywood » parce que la majeure partie de sa production vient de Bombay, est la plus prolifique du monde, produisant quelque 800 films par an, dans une grande diversité de langues.