Eglises d'Asie

Des avocats malaisiens demandent à la police de justifier une intervention musclée dans les locaux d’une communauté protestante

Publié le 18/03/2010




Interpellant le gouvernement pour lui demander de veiller à ce que tous les groupes religieux présents en Malaisie jouissent d’une égale liberté religieuse, droit garanti par la Constitution (1), le Barreau des avocats de Kuala Lumpur a demandé début mars à la police de justifier sa brutale intervention de janvier dernier lors d’un “paisible rassemblement religieux”. La police avait investi en janvier 2001 un centre géré par une communauté protestante, appelée “Eglise du Nouveau Testament”, et cette action avait, à l’époque, été qualifiée par des militants des droits de l’homme de “très musclée”.

Une vingtaine de policiers, munis d’un mandat de perquisition, avait, pour pénétrer à l’intérieur, sectionné la chaîne fermant le portail de ce centre religieux situé dans l’Etat de Perak (nord-ouest de la péninsule malaisienne). Les responsables du centre ont indiqué qu’à ce moment-là se trouvaient parmi leurs hôtes des Taiwanais, des Tahitiens et des Américains qui avaient été traités sans ménagement, la police fracturant la serrure de leurs chambres pour leur demander leurs papiers d’identité. Une jeune personne qui n’avait pas obtempéré assez vite s’était même vu menotter. Aucune arrestation n’avait cependant eu lieu. Le lendemain matin, une soixantaine de personnes quittaient les lieux pour rentrer dans leurs pays respectifs. Cette intervention policière s’était produite le lendemain du jour où le chef de la police nationale, Norian Mai, avait déclaré que ce centre du “Mont Hébron” ne menaçait en rien la sécurité. Les avocats du Barreau ont affirmé que la communauté protestante en question fonctionnait sans problèmes depuis de nombreuses années, déclarant que “l’opinion publique avait droit à des explications plausibles de la part de la police quand de telles actions sont menées”. En janvier dernier, le chef de la police avait déclaré que ses hommes cherchaient seulement à vérifier certaines allégations formulées à l’encontre de ce centre. Selon un journal en langue malaise, des villageois, voisins du centre, s’inquiétaient d’activités supposées clandestines menées dans ses locaux.