Eglises d'Asie

Sous la pression des autorités thaïlandaises, le groupe chinois Falungong a finalement renoncé à organiser une réunion internationale de ses membres à Bangkok en avril 2001

Publié le 18/03/2010




Selon les informations parues du Bangkok Post du 27 février dernier, le Falungong, groupe mystique d’origine chinoise, a finalement renoncé à l’organisation d’une réunion internationale de ses membres à Bangkok, réunion qui aurait dû avoir lieu en avril prochain (1). Les dirigeants locaux du groupe, qualifié de « secte pernicieuse » par les autorités chinoises, ont pris cette décision après une réunion avec le général de police Amarin Niemsakul. C’est par un communiqué laconique que le groupe a annoncé sa décision, ne faisant aucune allusion aux pressions que Pékin a exercées sur la Thaïlande, que ce soit sur son gouvernement ou sur ses milieux d’affaires sino-thaïlandais, afin d’obtenir l’annulation de cette réunion. « Nous, adeptes du Falungong en Thaïlande, avons décidé d’annuler la conférence prévue pour le 21 avril ainsi que les invitations aux adeptes étrangers de venir en Thaïlande parce que nous craignons que cette réunion affecte l’unité de la société thaïlandaise », peut-on lire dans ce communiqué.

Bien que les responsables du groupe Falungong en Thaïlande disent ne pas avoir subi de pressions pour annuler leur conférence, les opposants à cette conférence ont été moins discrets. Le président de la Chambre de commerce sino-thaïlandaise a ainsi estimé que ce sont bien les pressions exercées par la communauté chinoise d’affaires en particulier et par la population thaïlandaise en général qui ont conduit à cette annulation. « Les droits de l’homme doivent être défendus au cas par cas. Dans le cas présent, les Thaïlandais auraient été utilisés comme instruments et il y aurait eu des troubles », a-t-il déclaré, ajoutant que la Thaïlande « ne pouvait pas se permettre cela ».

Quant au gouvernement thaïlandais, sa position a sensiblement changé au cours des jours qui ont précédé l’annonce de l’annulation de la conférence. Après avoir fait savoir qu’en Thaïlande, chacun était libre d’organiser des rassemblements comme il l’entendait pourvu que les lois du pays soient respectées, les autorités ont laissé entendre que, si le Falungong déposait une demande d’autorisation pour cette conférence, elle serait refusée. Le ministre des Affaires étrangères, Surakiat Sathirathai, a ainsi déclaré : « Nous ne permettons à personne de se servir du sol thaïlandais pour mener des activités politiques [dirigées contre les voisins de la Thaïlande]. », ajoutant : « Si nous recevons [une] demande [du Falungong], nous leur dirons ce qu’ils peuvent et ne peuvent pas faire et nous les poursuivrons s’ils contreviennent à cet accord. » Ce qu’un haut fonctionnaire du ministère traduisait ainsi en privé pour le Bangkok Post : « Si vous lisez entre les lignes ce qu’a dit le ministre, cela équivaut à un feu rouge et non à un feu vert. »