Eglises d'Asie

Macao : le nouvel évêque coadjuteur de Macao veut intensifier l’annonce de l’Evangile en milieu chinois

Publié le 18/03/2010




Le nouvel évêque coadjuteur de Macao a déclaré le 21 mars, le lendemain de sa nomination par Jean-Paul II, que, dans le diocèse de Macao, l’évangélisation en milieu chinois devait s’intensifier, quoique, a-t-il ajouté, la pastorale auprès de la communauté lusophone ne puisse pas être négligée. Le P. Jose Lai Hong-seng, premier évêque nommé par le pape après le retour de Hongkong et de Macao à la Chine, respectivement en 1997 et 1999, est le deuxième évêque chinois à être nommé à Macao depuis que ce diocèse a été érigé il y a 425 ans. Depuis le retour de Macao à la Chine (1), les échanges se sont intensifiés avec le continent, bien que la coopération entre l’Eglise de Macao et la Chine se limitent pour l’instant à quelques projets d’action sociale, a constaté le P. Lai. Jusqu’à présent responsable de la liturgie pour le diocèse, le P. Lai envisage sa nouvelle charge comme “un vrai défi”.

Premier évêque d’origine chinoise à avoir été nommé sur le siège de Macao, l’évêque de Macao, Mgr Domingos Lam Ka-tseung, a, de son côté, déclaré aux journalistes que son coadjuteur aurait la mission de dire ce que le diocèse avait réalisé et d’aller de l’avant pour préparer l’avenir. Il a tenu également à souligner que son futur successeur, avec sa grande connaissance de milieux aussi divers que ceux du Portugal, de l’Italie, de Singapour (où il a travaillé en paroisse de 1975 à 1978) et de la Chine, était tout à fait prêt à assumer ses nouvelles fonctions qui exigeaient une grande ouverture d’esprit. “Macao est petit et il est nécessaire pour son évêque de voir plus loin que son diocèse pour nouer des liens avec l’Eglise en Chine, en Extrême-Orient et dans le monde”, a déclaré Mgr Lam, ajoutant que 400 ans d’histoire avaient donné au diocèse, en plus de son universalisme, quelque chose de spécial. Macao a été colonie portugaise 442 ans avant de revenir sous autorité chinoise. Le diocèse, fondé en 1576, étendait alors sa juridiction sur presque toute l’Asie de l’Est, du Sud-Est et sur une partie de l’Asie du Sud.

D’après la Loi fondamentale, le texte constitutionnel qui régit Macao passé sous juridiction chinoise, l’Eglise n’avait pas à informer les autorités locales de cette nomination mais, selon une source de l’Eglise locale, Edmund Ho Hau-wah, chef de l’exécutif de la Région administrative spéciale de Macao, en a été informé, par courtoisie, avant que la nomination ne soit rendue publique. Wong Iu-weng, directeur du Bureau de liaison de Macao avec le gouvernement central chinois, a, de son côté, déclaré ne pas connaître la personnalité du futur évêque et donc ne rien pouvoir dire de cette nomination ; il a ajouté désirer envoyer ses félicitations les plus cordiales au nouvel évêque. Mgr Lam, 73 ans, a souligné que, puisque, d’après le droit canon, tout évêque doit, à l’âge de 75 ans, présenter sa démission au pape, il était opportun que la nomination d’un coadjuteur se fasse rapidement pour faciliter une transition en douceur.

Le P. Mateus Chan Hung-kee, prêtre salésien qui connaît bien le nouveau coadjuteur, l’a décrit comme quelqu’un qui “n’acceptera pas qu’une seule de ses brebis soit perdue”. Il le dit très facile d’accès, très à l’écoute des plus démunis, plus porté à l’action qu’aux discours et attentif à la formation des jeunes. Né à Macao en 1946, le futur évêque a étudié la philosophie au grand séminaire de Macao et la théologie au Portugal. De retour à Macao, il a été ordonné prêtre la même année en 1972. Très proche du mouvement des Focolari, il a travaillé onze ans en paroisse, a donné des cours de morale, puis a été nommé curé de la cathédrale en 2000. L’ordination épiscopale est prévue pour le 2 juin, veille de la Pentecôte.