Eglises d'Asie

Peshawar : 200 000 militants islamistes venus du monde entier acclament les Talibans et leurs thèses

Publié le 18/03/2010




Lundi 10 avril, des séries d’autobus bigarrés ont déversé dans la banlieue de Peshawar une multitude de militants islamistes, estimés selon certains à 200 000, à un million selon les organisateurs, venant de l’ensemble du monde musulman, tous décidés à affirmer leur adhésion à l’islam radical et en particulier à la branche Dar-ul-Ulomm, école fondée à Deoband en Inde du Nord en 1867 par Muhammad Qasim Nanotawi (1833-1877) et Rashid Ahmad Gangohi (1829-1905), une école qui se veut fidèle à la théologie et au droit médiévaux. C’est de son enseignement que se sont inspirées les milices des Talibans qui contrôlent aujourd’hui la majeure partie de l’Afghanistan. La conférence, organisée par le Jamiat-e-Ulema (‘Organisation des clercs de l’islam’), devait se terminer le mercredi 12 avril.

Le rassemblement a commencé sous le signe de la pureté de l’islam et de l’opposition délibérée à la civilisation américaine. Après la déclaration d’ouverture de l’organisateur du rassemblement, affirmant que “seul l’islam avait la capacité d’apporter la paix et la stabilité au monde, l’Occident ayant échoué en ce domaine les participants ont proclamé des slogans flétrissant l’influence corruptrice des Etats-Unis et brandi des signes représentant la marque Coca Cola oblitérée par des globes de couleur noire. En ville et sur le lieu du rassemblement, les marchands forains boycottaient les produits américains et vendaient des posters représentant les drapeaux américain et israélien en train de brûler.

La ferveur religieuse et l’anti-américanisme se sont exprimés avec encore plus d’intensité lors du message délivré aux participants, le mardi 10 avril, par le terroriste présumé Oussam ben Laden, milliardaire saoudien recherché par les Etats-Unis qui l’accusent d’avoir organisé deux attentats contre leurs ambassades à Nairobi et à Dar es-Salam, attentats qui ont coûté la vie à 22 personnes et fait des milliers de blessés en 1998. Le milliardaire terroriste a célébré les efforts du mollah Omar et de ses milices d’“étudiants en théologie” pour créer un “Etat islamique pur” en Afghanistan. Il a exhorté les jeunes à sacrifier leur vie pour la “guerre sainte” et demandé aux riches de dépenser leur argent pour ce pays. Il a rappelé – pour la qualifier d’islamique – la décision du mollah Omar de détruire les statues pré-islamiques de l’Afghanistan.

Après cette présentation, ce fut le tour de celui qui fut sans doute le personnage principal de ce rassemblement, le mollah Omar en personne. Il a commencé par fustiger le “monde infidèle” et son instrument principal, l’ONU, dont les visées anti-islamiques sont, selon lui, évidentes. Le monde infidèle, a-t-il déclaré, ne laisse pas les musulmans former le gouvernement de leur choix et cherche à éliminer le djihad et le système islamique. Il a poursuivi en relevant les points chauds où l’islam est mis en péril par la volonté des infidèles : l’Afghanistan, la Palestine, le Cachemire et la Tchétchénie, et il a appelé à la mobilisation générale des musulmans pour le secours de leurs frères.

Ces deux messages et les discours virulents de très nombreux orateurs étaient soutenus et rythmés par des Allah-o-Akbar (‘Dieu est le plus grand’) de la foule.