Eglises d'Asie

Les responsables des cinq grandes religions reconnues officiellement par le pouvoir chinois s’élèvent contre un rapport américain au sujet de la liberté religieuse

Publié le 18/03/2010




Le 5 mai dernier, les responsables des cinq grandes religions reconnues officiellement par le pouvoir chinois ont élevé une « vigoureuse protestation » contre un rapport des autorités américaines dénonçant les atteintes à la liberté religieuse en Chine. Selon l’agence Chine nouvelle qui rapporte ses propos, Mgr Michael Fu Tieshan, évêque « officiel » de Pékin et président de l’Association patriotique des catholiques chinois, a déclaré que ce rapport n’était qu’une « fabrication », qu’il représentait une « ingérence dans les affaires internes de la Chine » et qu' »en aucune façon, des personnalités religieuses telles que nous ne pouvaient l’accepter ». Zhang Jiyu, vice-président de l’Association taoïste de Chine, a réagi aux passages que ce rapport consacre à la répression par les autorités chinoises du mouvement mystique Falungong : « Le rapport va jusqu’à qualifier la secte pernicieuse Falungong, rejetée avec dégoût par les milieux religieux chinois et par le peuple chinois, de religion », s’indigne-t-il. Egalement appuyées par d’autres organes officiels comme le Conseil chrétien de Chine, l’Association bouddhiste de Chine et l’Association musulmane de Chine, ces protestations ont été publiées quelques jours après que le ministère des Affaires étrangères chinois eut publié un communiqué où il était dit que ce rapport constituait une tentative de nuire aux relations sino-américaines.

Le rapport a été publié au début du mois de mai par la Commission américaine sur la liberté religieuse dans le monde, auprès du Congrès, très sensibilisé à ces questions depuis quelque temps. Il appelle les responsables du pouvoir exécutif américain à faire pression sur Pékin pour que la liberté de culte soit effectivement respectée en Chine, pour qu’y cessent les arrestations de fidèles, en particulier celles des adeptes du mouvement Falungong, interdit par le régime chinois. Enfin, il invite l’administration américaine à se joindre à la campagne visant à empêcher que les jeux olympiques de 2008 soient attribués à la Chine en raison des violations des droits de l’homme constatées dans ce pays. Le 3 mai, à Washington, à l’occasion de la « Journée nationale de prière », le président George W. Bush a déclaré devant le Comité juif américain : « [En Chine,] des églises et des mosquées sont mises à sac ou détruites. [.] Cette persécution est indigne de tout ce que la Chine a été – une civilisation avec un passé de tolérance. Et cette persécution est indigne de tout ce que la Chine pourrait devenir – une société ouverte qui respecte la dignité spirituelle de son peuple. »