Eglises d'Asie

Des catholiques demandent qu’un règlement pacifique soit trouvé au conflit frontalier qui oppose l’Inde à leur pays

Publié le 18/03/2010




Des responsables catholiques bangladais, inquiets après l’incident de frontière qui a fait 19 morts en avril dernier, ont lancé un appel pour que soit trouvé un règlement pacifique au conflit qui oppose l’Inde et le Bangladesh. Nirmal Rozario, secrétaire général de la Ligue des coopératives de crédit du Bangladesh et membre de la Caritas locale, a demandé que les deux pays ouvrent une enquête et prennent des mesures pour que de tels incidents ne se renouvellent pas. Selon lui, « tous les problèmes doivent pouvoir se régler par le dialogue et non par les armes ». D’après les informations publiées dans les journaux locaux, un incident s’est produit en territoire bangladais, le 18 avril, près de la ville de Rowmari, au nord du district de Kurigram. Les médias rapportent que 16 gardes indiens des Forces de sécurité aux frontières et 3 soldats bangladais ont été tués au cours d’un échange de coups de feu.

Le Premier ministre bangladais, Sheikh Hasina Wajed, lors d’une conférence de presse, a déclaré le 16 mai que le problème frontalier entre l’Inde et le Bangladesh serait résolu sur la base de l’accord de 1974 relatif au tracé des frontières. Cet accord avait été signé par l’ancien Premier ministre de l’Inde, Indira Gandhi, et l’ancien président fondateur du Bangladesh, Sheikh Mujibur Rahman, tous deux assassinés quelques années plus tard. « J’espère que ce problème de frontière se résoudra par une discussion entre les deux pays », a déclaré Hasina Wajed, fille du président Rahman.

L’Inde était, en effet, intervenue de façon décisive dans « la guerre de libération » de 1971 par laquelle le Bangladesh, qui faisait partie alors du Pakistan, avait gagné son indépendance. Arun D’Costa, président du Syndicat chrétien des coopératives de crédit de Dacca, une des plus grandes mutuelles de crédit du pays, a dit être optimiste quant à une solution amicale du problème entre les deux pays. « Les relations amicales entre le Bangladesh et l’Inde sont aussi étroites que par le passé », a rappelé D’Costa. L’Inde « a participé à cette guerre de 1971 par laquelle, tout en y trouvant son intérêt, elle nous a aidé à gagner notre liberté Rappelant cette coopération, Daniel Corraya, président de l’Association chrétienne du Bangladesh, a affirmé que pour sa part il était sûr que jamais l’Inde n’attaquerait le Bangladesh mais qu’il soupçonnait un certain parti antidémocratique de vouloir envenimer la dispute. Une offensive de l’Inde est très improbable, a-t-il expliqué le 16 mai, parce qu’elle inciterait l’Etat du Bengale occidental de la République indienne « à demander l’indépendance et faire de toute la région un Etat indépendant ». Corraya a aussi souligné que la discrétion affichée par les gouvernements de l’Inde et du Bangladesh à propos de cet incident était de bon augure pour le maintien de la paix.