Eglises d'Asie

La visite de Jean-Paul II à la mosquée des Omeyyades en Syrie est plutôt bien perçue par les milieux musulmans mais une visite du pape dans une mosquée locale reste impensable

Publié le 18/03/2010




Selon Majid Mallik, de confession musulmane et directeur du Caritas Bangladesh Development Institute, la visite historique du pape à la mosquée des Omeyyades le 6 mai dernier à Damas, en Syrie, a été plutôt bien perçue par les milieux musulmans du pays. “Sa visite en Syrie et dans cette mosquée est un exemple pour le dialogue interreligieux”, a-t-il estimé, ajoutant que son geste ne pouvait que renforcer le dialogue, la tolérance et le respect entre les différentes religions. Cependant, ce responsable de la Caritas locale pense que, dans l’hypothèse où Jean-Paul II se rendrait au Bangladesh, les fondamentalistes musulmans du pays empêcheraient certainement toute visite du pape dans une mosquée.

“Bien que le parti actuellement au pouvoir, la Ligue Awami, se montre impartial vis-à-vis des religions, il lui serait très difficile de prendre une telle initiative”, précise Majid Mallik. En effet, si certains dirigeants musulmans ont pris une part active aux réunions interreligieuses organisées dans le pays, d’autres, plus fondamentalistes, s’y opposent. La situation politique actuelle est telle que la position adoptée par les dirigeants syriens n’est pas transposable au Bangladesh, conclue-t-il.

“La télévision et les quotidiens nationaux ont fourni une bonne couverture de la visite du pape en Syrie et de son entrée dans la mosquée”, estime de son côté le P. Kamal Corraya, rédacteur en chef de l’unique journal catholique du Bangladesh, l’hebdomadaire Pratibeshi. Selon lui, les journalistes locaux ont commenté de façon “positive” cet événement, ce qui est une bonne chose pour le dialogue interreligieux.