Eglises d'Asie

Macao : le nouvel évêque coadjuteur de Macao voit dans le renforcement de la formation des laïcs et des jeunes un palliatif au manque de vocations dans le diocèse

Publié le 18/03/2010




Récemment nommé, le futur évêque coadjuteur du diocèse de Macao, Mgr Jose Lai Hong-seng, a déclaré à des journalistes catholiques, le 8 mai dernier, que la principale urgence à laquelle le diocèse de Macao avait à faire face était la formation de sociétés séculières à travers lesquelles des laïcs pourraient se consacrer à l’évangélisation. “Le manque de vocations sacerdotales n’est pas le fait du seul diocèse de Macao mais se constate partout dans le monde. Une solution pourrait être l’établissement de mouvements séculiers d’hommes et de femmes, ce qui nous permettrait d’avoir des collaborateurs aptes à donner quelques années de leur vie pour l’Eglise”, a-t-il expliqué. Mgr Jose Lai, nommé le 20 mars dernier coadjuteur avec droit de succession, n’a pas manqué de souligner que son projet était “dans la ligne de Vatican II qui souhaitait une plus grande ouverture de l’Eglise à la participation des laïcs”.

La coopération entre les paroisses et à l’intérieur des paroisses avec les écoles catholiques devrait également favoriser les vocations parmi les jeunes, a expliqué Mgr Lai, qui est l’ancien curé de la cathédrale Notre-Dame-de-la-Nativité. Les prêtres de paroisses peuvent participer à la formation et à l’évangélisation des élèves, ce qui favoriserait une meilleure utilisation des ressources humaines, a-t-il ajouté.

Revenant sur les 18 mois écoulés depuis le retour de l’enclave portugaise sous le drapeau chinois, Mgr Lai a déclaré que la situation du diocèse était demeurée stable. Il a fait observer que beaucoup de coutumes héritées des Portugais, comme les processions et autres dévotions, continuaient d’être respectées et faisaient toujours partie de la culture de Macao. Au quotidien, l’Eglise ressemble beaucoup à ce qu’elle était avant la rétrocession, a-t-il affirmé, quoique, a-t-il admis, l’évêque de Macao ne soit plus invité aux cérémonies officielles comme par le passé : “Ce qui est naturel puisque le chef de l’exécutif, Edmund Ho Hau-wah, n’est pas catholique, contrairement aux anciens gouverneurs portugais”. Mais l’Eglise continue d’entretenir des relations d’amitié avec le gouvernement local, a-t-il rappelé. Contrairement à Hongkong où l’Eglise catholique “a manifesté ouvertement son désaccord” avec le gouvernement sur un certain nombre de problèmes politiques ou sociaux depuis la rétrocession à la Chine en 1997, l’Eglise de Macao reste discrète, a-t-il continué. Mgr Lai a souligné que, bien que l’Eglise ait joué un rôle important dans l’éducation et les services sociaux, d’autres religions et d’autres communautés ont pris une part plus active dans ces deux domaines – une évolution qui avait été entamée dès avant le retour sous le drapeau chinois.

Pour ce qui est de la pastorale des catholiques de langue portugaise, soit 2 000 personnes environ, deux ou trois prêtres portugais seulement en ont la charge mais le diocèse est prêt à accueillir chaleureusement d’autres prêtres venus du Portugal : “Ce n’est pas seulement un problème de pastorale mais aussi un devoir de maintenir les échanges entre Macao et le Portugal d’une part et l’Eglise universelle d’autre part”. Cependant, a-t-il précisé, puisque les deux communautés de langue chinoise et de langue portugaise n’ont ni la même langue ni la même culture, il est naturel qu’elles aient des activités séparées. Dans cette perspective, même si l’Eglise de Macao fut jadis un centre d’évangélisation pour tout l’Extrême-Orient, il lui faut maintenant s’intégrer davantage localement. Agé de 55 ans, Mgr Lai est le second évêque chinois nommé sur ce siège, créé il y a 400 ans. Il est appelé à succéder à Mgr Domingos Lam Ka-tseung, évêque de Macao depuis 1988, aujourd’hui âgé de 73 ans. L’ordination épiscopale du nouvel évêque coadjuteur est prévue pour le 2 juin, veille de la Pentecôte.