Eglises d'Asie

Une militante catholique des droits de l’homme critique la tradition de la dot en usage dans les mariages chrétiens

Publié le 18/03/2010




La tradition de la dot en usage parmi les communautés chrétiennes du Bangladesh est contraire à l’enseignement de l’Eglise sur l’égalité des droits de tous en matière d’héritage, affirme Rosaline Costa, militante catholique des droits de l’homme. Rosaline Costa, coordinatrice du groupe catholique Hotline Bangladesh qui lutte en faveur des droits de l’homme, a regretté devant des journalistes qu’un certain nombre de communautés chrétiennes aient adopté certaines pratiques en usage chez les hindous. D’après ce système emprunté à la tradition hindoue, une femme n’a pas accès à l’héritage de la terre mais reçoit à la place de l’or, de l’argent et autres valeurs qui deviendront sa dot de mariage.

Selon Rosaline Costa, la dot s’oppose à l’enseignement de l’Eglise parce que le christianisme donne les mêmes droits aux hommes et aux femmes quand il s’agit d’hériter de la terre. Elle avoue son inquiétude devant certains chrétiens qui affirment que si les musulmans peuvent se marier plus d’une fois, eux aussi le peuvent. Cela prouve, déclare-t-elle, “le déclin” des valeurs religieuses et morales et le manque d’initiative de l’Eglise et des parents quand il s’agit de former les jeunes. Pour Costa, “cet environnement malsain” doit être assaini et les jeunes instruits des droits des femmes. Costa approuve la décision du Premier ministre Sheik Hasina de pouvoir écrire le nom de jeune fille de la mère ainsi que le nom de famille du père sur n’importe quel papier officiel.

Hotline Bangladesh a souvent tenté d’organiser des programmes paroissiaux de “conscientisation” liés au problème de la dot mais, affirme Costa, le refus du clergé paroissial d’en reconnaître l’importance reflète “un manque de connaissance de l’Eglise elle-même”. Elle pense que les prêtres devraient être plus conscients de cette question et traiter dans leurs homélies non seulement des sujets de spiritualité mais aussi du système de la dot et des autres problèmes pratiques propres aux laïcs. Costa avertit que si des initiatives ne sont pas prises, les problè-mes de dot et d’héritage vont s’aggraver au sein des communautés chrétiennes dans les vingt prochaines années.