Eglises d'Asie

Des enfants manifestent contre l’utilisation de jeunes garçons comme jockey dans des courses de chameaux aux Emirats Arabes Unis

Publié le 18/03/2010




Des centaines d’écoliers bangladais, dont certains ont été des victimes du trafic, ont manifesté contre l’utilisation d’enfants comme jockey dans des courses de chameaux aux Emirats arabes unis (UAE). Ils s’étaient joints aux membres d’organisations de défense des droits des enfants, des droits de l’homme et de l’environnement, le 16 mai, pour présenter un mémorandum à l’ambassadeur des UAE et demander la fin de ces pratiques.

Les UAE et les autres pays du Golfe offrent aux jeunes garçons, par de fausses promesses, de soi-disant bons emplois de jockey dans les courses de chameaux. Les garçons de 5 à 8 ans, victimes de ce trafic, viennent surtout du Bangladesh, du Népal, du Pakistan et du Sri Lanka. D’après l’Association bangladaise des avocats pour la défense du cadre de vie (BELA), le mémorandum demandait de ne plus utiliser d’enfants comme jockey dans les courses de chameaux, l’exploitation des enfants mineurs violant aussi bien les droits de l’homme que ceux des enfants. Un responsable de la BELA a expliqué que les organisateurs de cette manifestation avaient décidé d’agir à la suite de la mort d’un garçon bangladais de 7 ans, tué récemment en tombant d’un chameau au cours d’une course. Nazrul, qui avait 5 ans quand il a été emmené aux UAE, serait mort victime de traumatismes rénaux.

En 1993, les UAE avaient interdit l’utilisation d’enfants mineurs de moins de 15 ans et de moins de 45 kg comme jockey après la mort de plusieurs garçons mais, les responsables de BELA affirment que cette loi n’est pas véritablement appliquée. Ces mêmes responsables affirment que c’est au nom de leur culture mais au prix de vies innocentes que les UAE ne mettent pas un terme à “cette odieuse pratique”. Les manifestants ont également blâmé le gouvernement bangladais de ne pas protéger les droits et la vie des enfants. Les intervenants ont demandé que les représentants de l’Etat bangladais aux UAE prennent immédiatement des mesures pour assurer la protection et le rapatriement des enfants impliqués dans ce genre de travail dangereux. Ils ont aussi insisté pour que le gouvernement UAE observe la loi, tant nationale qu’internationale, et qu’elle ne soit plus violée.

Pendant ce temps, au Pakistan, l’Agence fédérale d’investigation arrêtait Mohammad Shafiq à l’aéroport de Karachi pour usage de faux papiers et trafic d’enfants alors qu’il tentait d’emmener son propre fils, Ashiq, et un autre garçon, Mohammad Azam, aux UAE. Au cours d’une enquête menée par une équipe d’avocats, Ashiq, 10 ans, et Azam, 12 ans, ont avoué avoir été “kidnappés” et emmenés dans un pays du Golfe pour monter des chameaux de course. Ils ont affirmé avoir vu des enfants tomber de chameau, être abandonnés, blessés et quelques uns “piétinés à mort”. Ils ont encore affirmé avoir été eux-mêmes très mal traités et battus quand ils perdaient des courses. D’après les militants des droits de l’homme pakistanais qui ont décrit comment les garçons étaient entraînés pour courir, les enfants entre 12 et 15 kg sont attachés sur les chameaux. Quand les chameaux s’élancent, les enfants crient de peur, poussant ainsi l’animal à courir d’autant plus vite que son cavalier horrifié crie encore plus fort. Les militants condamnent également la pratique qui consiste à ne donner aux enfants que des aliments pauvres en matière grasse pour éviter qu’ils ne prennent du poids.