Eglises d'Asie – Bangladesh
Caritas Bangladesh lance une campagne de prévention contre la traite des femmes et des enfants
Publié le 18/03/2010
D’après le tract, diffusé en mai dernier, « des milliers de femmes et d’enfants sont enlevés au Bangladesh et emmenés en Inde, au Pakistan et en différents pays du Moyen-Orient ». Pour combattre ces « très graves violations des droits de l’homme des rencontres, une formation pour les filles, l’enregistrement des mariages et des naissances et l’organisation de comité de défense dans les régions frontalières à hauts risques sont parmi les mesures préconisées. La campagne suggère également que l’administration et la police soient informées à propos de la manière d’aider et de sauver ces femmes et ces enfants et que soit bien comprise par tous l’importance pour leur réhabilitation d’un bon accueil social et familial.
Les tracts avertissent que ce sont les orphelins, les enfants pauvres, les jeunes veuves et les femmes divorcées qui sont les cibles privilégiées des trafiquants. Des femmes et des enfants plus ou moins handicapés physiques ou mentaux, les enfants non désirés, les victimes de viol et les toxicomanes sont des proies favorites pour les trafiquants qui leur promettent du travail, un mariage, une bonne nourriture et des vêtements, des jouets ou des conditions de vie meilleure. Les femmes sont prostituées de force et les enfants travaillent comme domestiques, esclaves ou jockeys dans les courses de chameaux. Certains même sont vendus pour fournir les organes dont les chirurgiens ont besoin pour leurs greffes, affirment encore ces tracts.
D’Rozario a expliqué que la campagne visait les régions de Rajshahi, Dinajpur et Khulna, proches de la frontière indienne et moins surveillées. Les zones à risque, précisent encore les tracts, sont les gares, les trains, les gares maritimes et routières, les camps de réfugiés et les villages surpeuplés. Il rapporte le cas d’une jeune fille : Shetara, 17 ans, qui a été emmenée en Inde par un groupe d’hommes ; reprise après s’être échappée, elle fut ensuite vendue à une maison close du Bangladesh pour 600 takas (10,40 dollars US) ; elle a raconté qu’elle et les autres filles qui partageaient son sort étaient battues si elles n’acceptaient pas d’avoir des relations sexuelles avec les clients. Elle a aussi raconté qu’elle était souvent emmenée de l’autre côté de la frontière pour des « spectacles de danse », à Calcutta, en Inde.
Les tracts signalent que, bien qu’illégal, ce trafic est en augmentation : le gouvernement comme les organismes non gouvernementaux n’ont pas réussi à l’endiguer. La loi bangladaise contre la torture des femmes et des enfants, votée en l’an dernier, stipule que ce trafic est puni de 20 ans de prison et même de la prison à vie dans certains cas. La campagne de Caritas Bangladesh contre la traite des femmes et des enfants est soutenue par l’Association asiatique pour le développement de l’homme, basée à Bangkok, et 42 autres organisations non gouvernementales. Un rapport publié par l’UNICEF et le gouvernement bangladais estime à 4 500 le nombre des femmes et des enfants victimes des trafiquants chaque année. Selon d’autres estimations, le chiffre réel serait en fait quatre fois supérieur.