Eglises d'Asie

Hongkong : pour la défense des valeurs familiales, le diocèse de Hongkong devrait accorder une semaine de congé de paternité à ses employés

Publié le 18/03/2010




Pour renforcer les valeurs familiales, telles qu’elles sont promues par l’enseignement de l’Eglise, le diocèse de Hongkong devrait accorder à ses employés un congé de paternité d’une durée d’une semaine. Une telle décision serait la bienvenue pour tous et ferait du diocèse un pionnier en matière sociale. C’est ce qu’ont récemment déclaré l’ancien et le nouveau président de l’Association du personnel des établissements catholiques de Hongkong, association qui fait office de syndicat défendant les intérêts des employés des organismes de l’Eglise catholique à Hongkong.

Anthony Lam Sui-ki, président en exercice de l’association, estime qu’il serait tout à fait normal que l’Eglise accorde une semaine de congé de paternité à ses employés. Le diocèse emploie 300 personnes à temps plein, sans compter le personnel des écoles catholiques financées par le gouvernement, des hôpitaux et des bureaux d’aide sociale, a-t-il indiqué. Avoir un enfant “est quasiment devenu un événement qui, lorsqu’il se produit, ne se produit qu’une seule fois. Dans la société, de moins en moins de gens veulent être parents. Marquer ce grand événement’ pourrait certes avoir des répercussions sur les heures de travail mais peu de gens seraient tentés d’en abuser”, a-t-il déclaré en expliquant que lui-même avait dû utiliser ses jours de congé annuel à l’occasion de la naissance de son enfant.

Alexandre Yu Wai-wah, ancien président de l’association, a fait observer que ce congé de paternité d’une semaine s’inscrirait dans la ligne de l’enseignement de l’Eglise sur la famille, un enseignement auquel les employés de l’Eglise sont censés adhérer. Selon lui, deux semaines de congé seraient plus appropriées. Parce que c’est en couple que les responsabilités familiales sont partagées, explique-t-il, “l’absence de congé de paternité est discriminatoire par rapport au rôle que joue le père, toujours considéré pour son seul rôle de gagne-pain de la famille”. A Hongkong, une femmes salariée a droit, selon la législation en vigueur, à 10 semaines de congé de maternité alors que rien n’est prévu pour les hommes. Certaines sociétés accordent un congé de paternité aux nouveaux papas, mais elles ne sont pas la majorité. Normalement, les nouveaux pères doivent prendre sur leur congé annuel ou demander un congé exceptionnel à la naissance de leur bébé.

Les enquêtes faites auprès de différentes couches de la société, tant par le Parti démocrate que par le Centre des études sociales et politiques, montrent qu’une écrasante majorité des Hongkongais se montrerait favorable à l’établissement d’un congé de paternité. L’agence Ucanews a toutefois trouvé un haut fonctionnaire, catholique, qui a déclaré qu’un tel congé n’était pas le bienvenu étant donné le mauvais état de la conjoncture économique à Hongkong.

Consulté, le chancelier du diocèse, le P. Lawrence Lee Len, a répondu que le diocèse n’avait pas encore reçu de demande de congé de paternité, mais que, bien que le diocèse se veuille en accord avec la doctrine sociale de l’Eglise, il ne lui en faut pas moins être prudent. Le Centre des études sociales et politiques de l’Université polytechnique de Hongkong a proposé que ce droit au congé de paternité soit inscrit dans l’Ordonnance sur l’égalité des chances, texte qui date de 1996.