Eglises d'Asie

L’évêque catholique de Jaffna demande au gouvernement de Colombo et au LTTE de rouvrir la route qui relie Jaffna au reste du pays tant les conditions de vie sont devenues difficiles à Jaffna

Publié le 18/03/2010




Détaillant les conditions de vie de plus en plus difficiles qui sont celles des habitants de Jaffna et des très nombreux réfugiés que les combats poussent sans cesse à se regrouper dans la ville et ses alentours, l’évêque catholique de Jaffna a écrit le 15 juin dernier à la présidente du Sri Lanka pour lui demander de rouvrir la route qui relie la péninsule de Jaffna à la région de Vanni, région contrôlée par les Tigres tamouls du LTTE. Mgr Thomas Savundaranayagam, évêque de Jaffna, précise dans sa lettre à Mme Chandrika Kumaratunga que, lors de sa dernière visite en mai dernier dans la région de Vanni (1), il a présenté la même demande à Velupillai Prabhakaran, chef du LTTE.

« Depuis tant d’années, les habitants de Jaffna endurent des souffrances sans nom parce que nous ne bénéficions pas d’accès terrestre aux districts de Vanni (situés au-delà de la péninsule de Jaffna) », écrit Mgr Thomas. A cause de cet état de fait, « tous les commerces et les activités économiques à Jaffna stagnent » ; les Tamouls de Jaffna sont « coupés » de leurs parents qui résident à Colombo ou ailleurs dans le pays ; l’espace disponible s’est considérablement réduit depuis l’afflux de réfugiés provoqué par les récents combats, décrit encore Mgr Thomas. Vivant sous un régime de couvre-feu depuis six années, Jaffna est comme « une prison ouverte » et partir en voyage vers le sud équivaut à « demander un visa pour se rendre dans un pays étranger », argue enfin Mgr Thomas qui décrit comment les gens de Jaffna doivent obtenir tant des autorités de Colombo que de celles du LTTE des permis pour voyager vers le sud.

Pour remédier à cette situation, l’évêque de Jaffna demande à la présidente d’avoir recours aux bons offices du Comité international de la Croix-Rouge et au Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés qui seraient appelés à « garantir la neutralité et l’usage strictement civil de cette route (vers le sud) ». Mgr Thomas demande en particulier la réouverture de la route qui relie Keerarhivu, Sankupiddy et Ponarayan.

Dans les négociations en cours qui visent à mettre fin aux meurtriers combats qui opposent depuis 1983 l’armée de Colombo aux Tigres tamouls, le gouvernement sri-lankais a récemment invité le ministre des Affaires étrangères norvégien à prendre une part active aux pourparlers de paix. Le LTTE a rejeté cette initiative, déclarant qu’il n’avait pas été consulté à ce sujet et que l’intervention du ministre norvégien avait pour conséquence de marginaliser le médiateur norvégien Erik Solheim, qui s’efforce depuis plusieurs mois de faire asseoir à une même table les deux parties et qui, en Norvège, appartient à l’opposition à l’actuel gouvernement au pouvoir à Oslo (2).