Eglises d'Asie

Des travailleurs sociaux catholiques incitent les femmes aborigènes exploitées au travail à défendre leurs droits

Publié le 18/03/2010




Les jeunes femmes aborigènes qui travaillent dans les grands centres urbains et sont exploitées par leurs employeurs peuvent tenter d’améliorer leur condition en se faisant connaître des paroisses catholiques situées près de leur lieu de travail et en s’affiliant aux associations de bienfaisance des aborigènes. Tel est le message qu’a tenu à faire passer Rosaline Costa, coordinatrice de Hotline Bangladesh, un centre d’assistance juridique mis en place par l’Eglise catholique dans ce pays. Rosaline Costa s’était rendue le 18 juillet dernier dans une maison d’accueil pour jeunes femmes aborigènes Mandi tenue par des religieuses de la paroisse de Jalchatra, dans le diocèse de Mymensingh.

De nombreuses jeunes femmes originaires des communautés aborigènes du Bangladesh parties à Dacca pour gagner un peu d’argent et améliorer ainsi l’ordinaire de leurs familles rencontrent des difficultés, en particulier lorsqu’elles ont été attirées par des agents qui leur font miroiter d’importants salaires, rapporte Rosaline Costa. Le récent développement de l’industrie textile dans la capitale bangladaise a créé un appel d’air et les patrons des usines textiles embauchent volontiers les jeunes femmes issues des minorités ethniques car ces ouvrières sont travailleuses, ne revendiquent pas, acceptent des salaires très bas et, parce qu’elles appartiennent à des groupes minoritaires, se satisfont des conditions qui leur sont faites. Selon Rosaline Costa, de nombreuses femmes Mandi travaillent sept jours sur sept pour des salaires dérisoires et vivent jour et nuit dans des fabriques, isolées derrière de hauts murs. Selon un journal local, douze de ces jeunes aborigènes ont récemment pu s’échapper de l’usine où elles travaillaient, près de Dacca. Elles ont été prises en charge par le curé et les religieuses de la paroisse catholique locale qui essaient depuis de défendre leurs droits.

Selon des sources de l’Eglise catholique, certains hommes bengalis choisissent de belles femmes Mandi dans l’unique but d’engendrer de beaux enfants tandis que d’autres le font avec l’idée d’accaparer les terres appartenant aux aborigènes (car, dans la culture Mandi, une société matrilinéaire, ce sont les femmes qui héritent des terres). Enfin, de nombreux témoignages font état du sort d’aborigènes, souvent mineures, employées de maison dans les zones urbaines et qui, pour certaines, sont victimes d’abus sexuel de la part de leur employeur.

Depuis de nombreuses années, les peuples minoritaires du Bangladesh cherchent à faire valoir leurs droits (1). Ils réclament entre autres la création d’un ministère spécialement chargé de leur cas. Sur une population totale de 125 millions de personnes, le Bangladesh compte 45 ethnies minoritaires qui représentent environ 1,2 millions d’habitants. Les Mandi, au nombre de 120 000, seraient originaires du sud-ouest de la Chine et vivent dans la région de Mymensingh.