Eglises d'Asie

Les responsables des communautés chrétiennes du pays attendent du ministère des Affaires chrétiennes, nouvellement créé, qu’il facilite la vie des chrétiens au Sri Lanka

Publié le 18/03/2010




Les responsables des Eglises chrétiennes du Sri Lanka ont exprimé leur satisfaction à l’occasion de la création, le 17 août dernier, d’un ministère des Affaires chrétiennes. Confié à un catholique, Jeyeraj Fernandopulle, jusqu’ici ministre de l’Aviation, ce ministère sera chargé de suivre et de gérer les questions intéressant les communautés chrétiennes du pays. Sa création répond à un vœu exprimé depuis plusieurs mois déjà par les Eglises chrétiennes (1), l’officielle Commission pour les Affaires chrétiennes, créée il y a quelques années et rattachée au ministère de la Culture, étant tombée en déshérence après l’assassinat en juin 2000 de V.C. Gooneratne, ministre du Développement industriel. Tué lors d’un attentat-suicide commis par les Tigres tamouls (2), V.C. Gooneratne, de confession catholique, était un ministre important du gouvernement et avait été nommé à la tête de cette commission.

Lors de la cérémonie d’inauguration du nouveau ministère, Jeyeraj Fernandopulle s’est engagé à travailler en collaboration avec l’Eglise catholique et le Conseil national chrétien afin d’œuvrer à la défense des intérêts de toutes les communautés chrétiennes du pays. Il a salué la contribution que l’Eglise catholique apporte, particulièrement dans le domaine de l’éducation. Il a dénoncé les sectes chrétiennes accusées de recourir à des conversions forcées (3).

En réponse, Mgr Oswald Gomis, évêque d’Anuradhapura et président de la Conférence des évêques catholiques, a mis en valeur la contribution de la communauté chrétienne à la lutte pour l’indépendance du Sri Lanka et réfuté l’idée selon laquelle les chrétiens sri-lankais seraient les descendants des colonisateurs portugais. « Les chrétiens sont présents dans ce pays depuis le Ve siècle », a-t-il rappelé, notant que le christianisme s’était propagé en Asie bien avant l’arrivée des missionnaires européens. « Nous ne sommes pas des étrangers dans cette île. Nous en sommes citoyens et partenaires. Nous ne demandons pas de privilèges mais nous voulons être traités sur un pied d’égalité et jouir des mêmes droits que chacune des autres communautés religieuses de ce pays », a-t-il affirmé. Parmi les questions qui devront rapidement être abordées par le nouveau ministère figurent l’allocation de terrains pour la construction de lieux de culte, la dénationalisation des écoles (4) ainsi que le recrutement et la nomination de professeurs chrétiens de religion et de directeurs d’école.

Le 17 août, Mgr Gomis a présidé à la cérémonie de bénédiction des locaux du ministère. Outre Mgr Thomas Yeh Sheng-nan, nonce apostolique au Sri Lanka, les responsables des communautés anglicane, baptiste, méthodiste ainsi que des membres de l’Eglise hollandaise réformée étaient présents. De confession catholique, Milroy Fernando, ministre de la Pêche, s’était joint à l’événement.

Sur 18,5 millions de Sri Lankais, bouddhistes à près de 70 %, les catholiques sont 1 256 000, soit 6,7 % de la population. Les protestants représentent 1,3 % des habitants du pays. Les hindous sont 16 % (principalement des Tamouls) et les musulmans 7 %.