Eglises d'Asie

Selon le China Daily, le Vatican a demandé l’aide des Etats-Unis pour rétablir le dialogue entre le Saint-Siège et la Chine

Publié le 18/03/2010




A l’occasion de la visite du président américain George W. Bush auprès du Saint-Père, à Castel Gandolfo, à la fin du mois de juillet dernier, le cardinal Angelo Sodano, secrétaire d’Etat au Vatican, a demandé au chef de l’exécutif américain son aide afin de convaincre la Chine d’établir un moyen de communication directe entre le Saint-Siège et la Chine. L’information, rapportée par le China Daily dans son édition du 24 juillet dernier, a été confirmée à l’agence Ucanews par un haut responsable du Vatican qui a tenu à ce que son anonymat soit préservé.

Selon le China Daily, quotidien de langue anglaise contrôlé de très près par les autorités centrales, l’entretien entre le cardinal Sodano et le président Bush s’est déroulé après que le président américain ait eu une entrevue privée avec Jean-Paul II. Condoleezza Rice, membre du Conseil national de sécurité des Etats-Unis et conseillère pour les Affaires étrangères du président Bush, ainsi que Mgr Jean-Louis Tauran, secrétaire au Vatican pour les relations avec les Etats, ont assisté à cette rencontre. Selon le quotidien chinois, le cardinal Sodano a fait état de la position privilégiée qui est celle des Etats-Unis vis-à-vis de la Chine, en particulier dans le domaine économique.

Un observateur à Hongkong, spécialiste des relations entre la Chine et le Vatican, et qui lui aussi a demandé à ce que son anonymat soit préservé, estime que la requête du cardinal Sodano ne fait qu’indiquer que le Saint-Siège est « impatient » d’améliorer les relations entre la Chine et le Vatican. Mais, sur le fond, a-t-il poursuivi, le président Bush et les Etats-Unis ne peuvent pas jouer un rôle significatif dans ce domaine car, « en fin de compte, le problème des relations entre la Chine et le Vatican devra être réglé par la Chine et le Vatican eux-mêmes ».

Ces vingt dernières années, les relations – ou plus exactement l’absence de relations – entre le Vatican et la Chine sont passées par des hauts et des bas, les observateurs s’accordant à dire qu’à quelques reprises un accord aurait été possible. Cependant, depuis l’année dernière, les contacts semblent être au plus bas. L’année 2000 a été marquée à son début par des ordinations d’évêques « officiels » en Chine, considérées comme inacceptables par le Saint-Siège (1), et à sa fin par la canonisation de 120 martyrs de l’Eglise en Chine, canonisation qui a soulevé l’ire de Pékin (2). En juin 2000, toutefois, le Premier ministre chinois, Zhu Rongji, dans un entretien avec des journalistes italiens, avait, pour la première fois, confirmé l’existence de pourparlers entre la Chine et le Saint-Siège (3).