Eglises d'Asie – Cambodge
LE POINT SUR LA SITUATION POLITIQUE ET SOCIALE du 1er mai au 31 août 2001
Publié le 18/03/2010
La loi instituant le tribunal pour juger les ex-responsables du Kampuchéa démocratique avait été jugée contraire à la Constitution, en février dernier, car son article 3 faisait référence au code pénal de 1953, qui prévoit la peine capitale. Or cette peine est abolie par la constitution de 1993. Il fallait donc revoir légèrement le texte.
Le 22 juin, le Conseil des ministres adopte le nouveau projet. Le 11 juillet, elle est adoptée par l’Assemblée nationale à 86 voix sur 88, et le 24 juillet par le sénat, à l’unanimité. Le 7 août, le Conseil constitutionnel la déclare conforme à la Constitution. Le 10 août, le roi Sihanouk paraphe la loi et la rend officielle.
Le 29 juin, Hun Sen manifeste sa colère au sujet d’une déclaration du porte-parole des Nations Unies demandant de vérifier l’exactitude de cette loi avec les accords passés l’an dernier entre l’expert juridique des Nations Unies et les autorités cambodgiennes. « Le Cambodge n’est pas aux ordres des Nations Unies. Que les Nations Unies participent ou non au tribunal, c’est leur problème ! Cette colère survient quelques jours après la visite de Peter Leuprech, représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour les droits de l’Homme au Cambodge, qui avait mis en doute la compétence et l’indépendance des juges cambodgiens pour ce tribunal. Pour Hun Sen, il ne s’agit pas d’une nouvelle discussion d’un texte, mais seulement de la configuration du tribunal, deux semaines de négociations devraient suffire. Il n’est donc pas encore certain que ce tribunal voie le jour.
Le 14 août, Hun Sen tente de rassurer les chefs militaires khmers rouges, en déclarant que seuls une douzaine de personnes pourraient être poursuivies. « Ce n’est donc pas la peine de reprendre le maquis », leur dit-il.
Une version en khmer a été envoyée aux Nations Unies le 18 août. Le 9 septembre, les Nations Unies attendent la traduction en anglais avant d’entamer les dernières négociations avec Phnom Penh en vue de fixer les modalités d’organisation du procès.
Cinq avocats du barreau du Cambodge se portent volontaires pour défendre les responsables khmers rouges, puisque la loi votée interdit aux avocats étrangers de prendre leur défense.
Des juges originaires de 7 pays (Australie, Grande Bretagne, France, Inde, Japon, Russie, Etats-Unis) pourraient siéger aux côtés de leurs collègues cambodgiens. Le coût du procès est évalué à 60 millions de dollars. Tokyo pourrait y contribuer d’une manière substantielle. Le khmer constituera la première langue de travail, viendront ensuite l’anglais et le français, voire le russe.
Le général Sam Bith, soupçonné d’avoir participé au meurtre de trois jeunes Occidentaux en 1994, a été suspendu de ses fonctions afin de permettre à l’armée de mener l’instruction et éventuellement de le poursuivre en justice.
Selon un rapport émanant de sept chercheurs américains, sept ex-dirigeants devraient comparaître devant le tribunal : Nuon Chéa, Ieng Sary, Khieu Samphan, Ta Mok, Kéo Pauk, Sou Met et Méas Mut. Cette liste fait sourire Hun Sen qui voit dans cette liste une entorse à l’instruction. C’est au tribunal à faire la liste.
Le 17 août, Khieu Samphan, ex-président du Prasidium du Kampuchéa démocratique, écrit une lettre ouverte de 7 pages à ses compatriotes, dans laquelle il affirme n’avoir pas été au courant des massacres perpétrés par ses subordonnés. Il demande pardon pour sa naïveté « C’est risible… », commente Hun Sen.
Préparation des élections municipales
Initialement, l’inscription des citoyens sur les listes électo-rales était prévu du 21 juillet au 19 août. Suite à la demande de l’opposition, les inscriptions ont été prolongées jusqu’au 27 août pour permettre l’enregistrement de retardataires. Les listes des électeurs inscrits seront affichées du 20 au 24 septembre. « Le nombre des bureaux d’enregistrement des électeurs est de 12 373. Ces bureaux serviront également de bureaux de vote et de dépouillement. Les propriétaires et dirigeants d’entreprise doivent faire en sorte que leurs salariés disposent de temps pour s’inscrire sur les listes électorales » (décision du CNE – Comité national électoral du 7 juillet 2001). Cet enregistrement a donné lieu à de très nombreuses irrégularités, la plupart du temps mineures.
Après un échec au mois de mai, le 27 juillet, l’Assemblée nationale a nommé Kouy Bun Roeun, du PSR, membre du CNE . Cette nomination aurait dû avoir lieu au lendemain des législatives de juillet 1988, puisque le CNE doit comprendre un membre de chaque parti représenté à l’Assemblée.
Pendant la période d’enregistrement, le CNE autorise les militaires, fonctionnaires, étudiants et ouvriers à s’enregistrer dans la localité où ils travaillaient. L’opposition y voit une manœuvre pour truquer les listes : des militaires sont déplacés de Préah Vihéar, acquis au PPC, pour les transporter dans une autre localité acquise à l’opposition.
Des ouvriers n’ont pas obtenu de congé pour aller se faire inscrire, ou quand ils l’ont obtenu, les bureaux étaient fermés. Certains chefs de bureau n’étaient pas au courant des nouvelles directives du CNE, etc. Le Coffel, association d’observation des élections, se montre assez satisfait du taux d’enregistrement, bien que le 20 août, l’ONG déclare avoir reçu 1201 réclamations à Phnom Penh. Nicfec, autre association d’observation, l’est moins, demande et obtient un report de dix jours de la date de clôture des enregistrements : certains habitants ont été bloqués par les inondations. Des Vietnamiens ne parlant pas khmer ont été enregistrés frauduleusement. Le CNE en a déjà rayé un certain nombre des listes.
Le Comité des droits de l’homme au Cambodge (CADHC), regroupant 18 ONG locales de défense des droits de l’Homme, recense 87 cas de violences politiques, depuis le début de l’année, allant de la simple menace verbale à l’assassinat. Après enquête, pour le CADHC et le parti d’opposition, le caractère politique des assassinats ne fait pas de doute. Selon les autorités gouvernementales, il s’agit de crimes crapuleux. Peter Leuprech, représentant spécial du secrétaire des Nations Unies pour les droits de l’Homme au Cambodge se déclare préoccupé par cette violence.
A la fin juin, Uch Hom, membre du PSR, est assassiné, accusé d’être un « sorcier ».
– A la mi-juillet, Meas Say, membre du FUNCINPEC de la province de Kompong Chhnang est assassiné.
– Le 22 août Touch Voeun, dans la province de Siemréap, est abattu par deux inconnus.
– Le 30 août, Korm Sokhéa, 32 ans, ancien khmer rouge, militant du PSR, de la province de Kompong Speu, disparaît. En janvier 2000, il avait été reçu par le roi pour plaider la cause de paysans spoliés par les militaires.
Thun Saray président de ADHOC (Association de Défense des Droits de l’Homme au Cambodge), et membre du collectif CADHC, estime pour sa part que le pacte conclu entre le FUNCINPEC et le PPC a fait diminuer la violence.
Le 4 août, cédant aux pressions internationales, le gouvernement annonce la création d’un comité de sécurité pour assurer la tenue des élections de février 2002 sans violence. Le bureau central de ce comité comprend les deux co-ministres de l’Intérieur et de la Défense, les chefs de l’armée et de la police, ainsi que d’un membre du CNE.
Durant une réunion entre les représentants de vingt pays donateurs et Sâr Kheng, ministre de l’Intérieur, tenue le 3 septembre, le ministre se montre satisfait du taux de 83,06 % d’inscrits sur les listes électorales (56 192 885 sur 6 251 832 personnes), et dément toute violence et irrégularité. C’est moins que les 90 % des dernières législatives. Les représentants des pays donateurs demandent la réouverture de certains bureaux de vote pendant un ou deux jours, après une campagne d’information adaptée. Pour le ministre, c’est « économiquement impossible le gouvernement ayant déjà dépensé 4 millions de dollars de ses propres fonds et d’un don de l’Allemagne.
Le même jour, le PSR menace de ne pas participer aux élections dans les communes où le taux d’inscription est inférieur à 70 %. Ainsi 7 communes sur les 76 que compte Phnom Penh, et peuplées d’ouvriers, serait inférieur à 70 %. La situation serait la même à Sihanoukville.
Le CNE (Comité national électoral) a embauché 9 811 personnes en vue des élections, en plus du personnel recruté pour l’enregistrement des électeurs. Les salaires représentent 6 millions des 18 que coûtera le scrutin national. Depuis deux mois, les employés du CNE n’ont pas encore été payés, faute de liquidités. A la fin juillet, l’Australie et l’Union européenne ont promis une assistance au Cambodge pour les élections, par l’intermédiaire du PNUD (Programme des Nations Unies pour le développement), qui reversera l’argent au CNE. L’Australie a versé 300 000 dollars, l’Allemagne 452 000.
Vie parlementaire
Le 3 juillet, le prince Norodom Sirivudh est nommé secrétaire général du FUNCINPEC, poste qu’il occupait avant 1995, avant d’être arrêté puis exilé pour avoir soi-disant menacé la vie du Premier ministre. Il remplace Toh Lah, actuel ministre de l’Education nationale et vice-Premier ministre « trop occupé
Le 4 juillet, le député Nan Sy, du FUNCINPEC,dénonce un accord signé par So Mara, directeur général au ministère du tourisme, accordant aux autorités touristiques de Thaïlande la moitié des droits sur l’exploitation du temple de Préah Vihéar. L’argent ainsi récolté devait être versé au Conseil des ministres, et non au ministère des Finances. Le député recueille une quarantaine de signatures d’élus qui réclament la révocation de So Mara. Le 16 juillet, directeur, qui semble n’être qu’un fusible, est démis par Hun Sen. Le roi Sihanouk qui avait mis l’honneur du Cambodge en jeu pour récupérer le temple de Préah Vihéar, en 1962, félicite les députés. C’est un premier pas montrant que progressivement le législatif contrôle l’exécutif.
Le 20 juillet, l’Assemblée nationale adopte la loi foncière, réclamée depuis de nombreuses années. Les députés de l’opposition estiment le texte « très bon même si les sanctions encourues par les fraudeurs semblent trop légères. La BAD salue l’adoption de cette loi comme une étape majeure dans la réforme foncière du pays. La propriété des terrains d’avant 1979 n’est pas reconnue, afin d’éviter de nombreux conflits. Un projet de loi sur la gestion forestière est adopté le même jour par le Conseil des ministres.
20 % de la population, soit un million de personnes, ne possèdent pas de terre. L’opposition suggère au gouvernement de partager 60 % des terres que l’Etat possède toujours à ces gens sans terre.
D’après le ministre de l’Aménagement du territoire, 4 000 familles spoliées ont obtenu gain de cause. « Une fois la loi entrée en vigueur, nous allons réviser toutes les concessions octroyées par l’Etat promet le ministre.
Le 17 août, le gouvernement cambodgien décide la saisie du livre « Lumière de justice publié par Sam Rainsy au début juillet. Le député de l’opposition s’insurge contre cette violation de la liberté d’expression en tant que citoyen, ainsi que de son immunité parlementaire. « J’ai seulement dénoncé un système que je qualifierais de « dictature inefficace
Le 21 août, un léger remaniement ministériel est approuvé par l’Assemblée nationale : Neav Sithong remplace Uk Vithun à la Justice, Chan Sarun remplace Chhéa Song à l’Agriculture, Ly Thuch remplace Chhéa Séak Leng au Développement rural. Contrairement aux déclarations de l’opposition qui accuse le gouvernement « d’écarter les gens pas assez dociles » ou « qui n’ont pas versé régulièrement de l’argent au chef il n’y a pas lieu de voir une intention politique derrière ces changements : Chhim Séak Leng est gravement malade, Chhéa Song est décédé. Seul le cas de Uk Vithun paraît comme une sanction pour n’avoir su mener à bien la réforme du système judiciaire.
Inondations
La crue annuelle du Mékong a connu une rapidité exceptionnelle, occasionnée par la conjonction des eaux en provenance de la fonte des neiges de l’Himalaya et des pluies torrentielles dues à une dépression formée sur l’Océan pacifique.
Selon la CRC (Croix-Rouge cambodgienne), l’inondation a causé la mort de 56 personnes, le déplacement de 608 896 autres, affecté 1,5 millions de citoyens dans 12 des 20 provinces. 158 000 hectares de rizières ont été inondés, dont 56 300 complètement détruits. Les dégâts de l’inondation de cette année s’élèveraient, provisoirement, à plus de 15 millions de dollars. Plus de 20 ponts en béton et de nombreux ponts en bois ont été emportés par les eaux, 50 km de routes endommagées. La province la plus touchée est celle de Stoeung Treng, en raison de l’ouverture d’un barrage du côté vietnamien.
La CRC demande une aide de 1,2 millions de dollars pour venir en aide aux sinistrés des inondations, sans préciser le bilan de la catastrophe ni l’utilisation de cet argent. La BAD et le BM ont fourni plus de 80 millions pour réparer les dommages causés par l’inondation de l’an dernier.
La sécheresse qui sévit dans les provinces de Bantéay Méan Chhey, de Battambang et de Prey Veng est sans doute plus préoccupante, mais moins médiatique que les inondations. Au début du mois d’août, on estimait que 16 000 hectares, dont 12 000 dans la seule province de Battambang , avaient été détruits par la sécheresse de juillet (le canal creusé grâce aux fonds recueillis par ECI fonctionne déjà utilement !).
Hun Sen ne participera pas à la prochaine assemblée des Nations Unies, pour cause d’inondations (Il semblerait que la raison en serait plutôt les difficultés d’établir un tribunal pour les juger les responsables khmers rouges).
Economie
Le commerce extérieur du Cambodge a connu une grande vitalité en 2000. Les exportations ont augmenté de 41 %, les importations de 15 %. Les échanges commerciaux ont augmenté de 25 % pour se situer à 2,5 milliards de dollars. La balance commerciale est passée d’un déficit de 476 millions de dollars en 1996 à 318 en 2000. La filière textile-habillement est au premier rang (35 % des importations et 87 des exportations en 2000). Le Cambodge importe des produits pétroliers (13 %), des biens d’équipement mécaniques et électriques (11 %), du tabac (5 %), des automobiles et motos (5 %), des produits pharmaceutiques (4 %). Outre les produits textiles, le Cambodge exporte du bois (3 % officiellement), du caoutchouc (3 % officiellement), des chaussures (3 %). Cependant, depuis le début de l’année 2001, les exportations du textile ont subi une baisse de 20 à 30 %.
Le 19 juin, au terme de sa visite au Cambodge, le Premier ministre thaïlandais a fait un don d’environ 100 000 dollars au Premier ministre cambodgien, dont 44 150 en médicaments, et 59 099 en véhicules.
Le 25 juin, le gouvernement suédois accorde une aide de près de 4,4 millions de dollars au Cambodge pour le programme de lutte contre la pauvreté initié par le PNUD.
Le 4 juillet, la Grande-Bretagne signe un accord avec le PNUD pour lui remettre 640 000 dollars afin de financer la seconde tranche de supervision des crimes forestiers. Cet argent financera deux unités du ministères de l’Environnement et des Finances.
Le 20 juillet, le Japon accorde un don de 266 342 dollars pour financer six projets dans le programme Kusanone, en partie pour la construction d’écoles et dans des projets agricoles. Du mois d’avril 2001 à mars 2002, les dons au titre de ce programme s’élèveront à 429 449 dollars.
Depuis janvier, le ministère du Commerce et des Finances accrédite la compagnie PKS à percevoir une taxe de 15 000 riels par balle (4 dollars) sur les balles de vêtements d’occasion en provenance de Thaïlande. L’argent récolté devrait servir au développement de la région. Le 2 août, suite à des heurts avec la police chargée de faire appliquer la loi et les coolies transportant les balles, le ministre des Finances et celui du Commerce supprime l’accord passé avec PKS.
A la fin du mois de juillet, le FMI annonce le versement de la quatrième tranche d’un programme global de 81,6 millions de dollars, approuvé en octobre 1999. Le FMI constate de nombreux progrès dans certains domaines : l’inflation reste faible, la croissance économique se poursuit, les rentrées fiscales s’améliorent, l’adoption du plan d’action pour la gouvernance, vote de la loi forestière, restructuration du système bancaire, informatisation des listes des fonctionnaires. Il déplore toutefois le retard pris pour la démobilisation, la mise en oeuvre de la réforme administrative, de la réforme judiciaire, la lutte contre les crimes forestiers.
Le 27 juillet, après trois tentatives infructueuses, les députés approuvent la nomination de Uth Chhon, Sin Po et Seng Ron à la tête de l’autorité nationale d’audit. Cette nomination, longtemps retardée, était exigée par la communauté de donateurs à la dernière réunion de Tokyo. « C’est un pas majeur vers le contrôle de la gestion financière du gouvernement et en vue de l’amélioration de la transparence et de la bonne gouvernance au Cambodge déclare le représentant de la BAD. L’opposition estime que ces hommes, proches du pouvoir, seront complaisants avec les autorités : « Ne demandons pas aux voleurs d’arrêter les voleurs déclare Sam Rainsy.
Le 21 août, le Japon signe un accord avec le ministère cambodgien des Affaires étrangères, par lequel il accorde 2,5 millions supplémentaires dans le cadre de son programme de scolarité pour le développement des ressources humaines. Ce programme, initié l’an dernier, offre un cursus à des Cambodgiens âgés de moins de 35 ans, en priorité des fonctionnaires. 20 élus pourront ainsi suivre une formation en se spécialisant en économie, droit, administration, relations internationales, agriculture, développement rural et génie civil.
Le 24 août, la BM (Banque mondiale) débloque l’octroi de 18,4 millions de dollars en vue de financer la démobilisation de 30 000 militaires. Ce prêt sera remboursable sur 40 ans. Cette démobilisation permettra au gouvernement d’aiguiller ses ressources vers des projets sociaux et économiques. L’ensemble du programme de démobilisation a été chiffré par le gouvernement à 45 millions de dollars. Le gouvernement déboursera 7 millions, le reste pourrait venir des pays donateurs. Le 2 juillet, le Japon autorise le gouvernement à utiliser une somme de 600 000 dollars provenant de la vente de produits offerts par le Japon pour procéder à la démobilisation. Cet argent sera spécialement utilisé pour procéder à des examens médicaux des soldats, pour leur fournir du matériel ménager, remettre en état leur logement et leur fournir toute sorte de produits, ainsi qu’une formation professionnelle.
Déminage
Après le scandale des détournements de fonds et la crise financière de l’an dernier, le CMAC a repris son rythme de croisière. Les démineurs, dont 70 % avaient été mis à pied l’an dernier, faute d’argent, ont repris leur travail. Son administration a été épurée de la moitié de son personnel. Le Japon accorde 900 000 dollars au PNUD pour le CMAC, la Suède 360 000, la Grande-Bretagne 700 000, la Norvège 270 000…
A la fin du mois de juin, le CMAC remet 169 hectares de terrain déminés dans le secteur de Phnom Malai à la population, après en avoir enlevé 2 200 mines antipersonnel, 146 mines antichar, et 166 obus non explosés. Le 11 juillet, 38 hectares de terres déminées par le CMAC sont remis officiellement à 15 familles de Varin, pour la plupart d’anciens propriétaires de ces terrains. Le déminage de ce terrain a demandé 5 mois de travail à 60 démineurs.
En juillet on déplore 61 blessés et 12 morts par mines, soit plus qu’au mois de juin (56 et 9) et qu’au mois de juillet l’an dernier (49 victimes).
Le 31 août, le département d’Etat américain fait un don de 2,475 millions de dollars aux trois organisations de déminage : CMAC, Halo Trust et MAG, comme contribution des Etats-Unis pour l’année 2001. En plus de cette somme, les Etats-Unis font don d’équipements et un soutien en formation d’un montant de 500 000 dollars est offert aux trois organisations.
Société
Jugement des CCF
Le 22 juin, après deux semaines de procès, les cinq meneurs des CCF (Combattants cambodgiens pour la liberté), de l’attaque le 24 novembre 2000 contre des bâtiments gouvernementaux sont condamnés à la réclusion à perpétuité. 3 d’entre eux sont des Américains d’origine cambodgienne. Chum Yasith et Hang Saméan sont jugés par contumace.
Le 20 juin, Amnesty International, Human Rights Watch et le Comité cambodgien pour les droits de l’homme publient un communiqué dénonçant la façon dont s’est déroulé le procès, notamment l’impossibilité pour les avocats d’accéder librement à leurs clients et le dépassement de la durée légale de détention. « Le Cambodge est encore loin de remplir ses obligations internationales en tenant un procès juste et en assurant des progrès au développement de l’Etat de droit ». Un groupe d’avocat a même boycotté le procès.
Lutte contre la corruption
Van Sou Ieng, représentant des entrepreneurs du Cambodge, déclare que si, il y a 5 ans, le niveau de corruption du Cambodge était compétitif avec celui des pays de la région, actuellement « les fonctionnaires deviennent de plus en plus gourmands « Le Cambodge n’est plus un endroit bon marché pour produire dit-il, ce qui explique que les investissements approuvés par le CDC (Centre de développement du Cambodge) ont chuté de 36 % durant les 6 premiers mois de l’année, par rapport à ceux de l’an dernier. Une enquête du CDRI (Institut cambodgien de développement des ressources) estime que 70 millions de dollars ont été versés en l’an 2000 par les entreprises de textile en « taxes pour la bureaucratie autrement dit en pots de vin.
Le 21 août, lors d’une conférence internationale sur la transparence organisée par la BAD et le CDS (Centre pour le développement social), l’ambassadeur des Etats-Unis taxe publiquement le gouvernement de corrompu : « Les donateurs ne sont pas stupides… Les Cambodgiens ne sont ni aveugles ni stupides…ils savent que leurs leaders sont corrompus Il fait allusion à la population de certains pays qui ont jeté leurs responsables à la rue… Son homologue singapourien suggère que les membres du gouvernement soient tous forcés de publier la liste de leurs actifs et revenus, et que ceux qui ne pourraient en justifier l’origine, soient traînés en justice… « Les investisseurs et les capitaux privés ont tendance à aller dans les pays qui sont les plus transparents et les moins sujets à la corruption ». L’ambassadeur américain précise : « Pour cette action immédiate, il n’y aurait pas besoin de l’aide de donateurs ». Sun Manith, secrétaire d’Etat au Conseil des ministres, qui dirige la conférence manifeste un vif agacement. Quelques jours plus tard, le ministère cambodgien des Affaires étrangères a rappelé vivement aux diplomates leur devoir de non-ingérence dans les affaires intérieures du pays où ils sont accrédités et accuse certains d’arrogance. Le climat diplomatique semble abandonner le langage feutré. A partir de l’an prochain, et pour toute la région, la BAD débloquera des aides promises selon les résultats obtenus par les gouvernements concernés.
Mouvements sociaux
Les grèves continuent à agiter les ouvriers qui réclament l’application du code du travail. Las des vexations auxquels ils sont soumis, certains ont choisi la voie de la violence.
Le 20 juin les ouvriers de l’usine Concept Garnment se mettent en grève pour demander la réintégration de 9 de leurs représentants, tous appartenant au SIORC.
Le 20 juin, une centaine d’ouvriers de l’usine Focus, manifestent en signe de solidarité avec un ouvrier licencié pour avoir commis une faute.
Le 21 juin, le SIORC alerte le bureau des droits de l’homme des Nations Unies après l’arrestation d’un syndicaliste employé à l’usine Ecent Garnment, par la police armée jusqu’aux dents. Le syndicaliste avait lancé un mouvement de grève au mois de mars pour demander le respect de code du travail. Les 600 ouvriers de l’usine manifestent devant la cour provinciale de Kandal. L’ouvrier est libéré.
Une fois n’est pas coutume, le 4 juillet, 600 employés de l’usine allemande Ospinter bloquent leur patron chinois dans l’usine pour l’empêcher de partir en Europe, après que son renvoi lui ait été signifié. « C’est un bon directeur, un vrai démocrate qui respecte le code du travail disent les grévistes.
Le 17 juillet, les ouvriers de l’usine textile Lucky Zone se mettent en grève pour protester contre le licenciement de trois employés, dont deux syndiqués.
Le 4 septembre, la moitié des 2 330 ouvriers de l’usine de chaussures Ming Da Foot saccagent leur usine, brisant, éventrant, piétinant, arrachant…Ils détruisent trois voitures, huit ordinateurs, dévalisent la caisse… Ils protestent ainsi contre leurs patrons chinois qui licencient selon leurs carnets de commande, sans verser d’indemnités. Depuis l’an dernier, la direction a licencié plus de 200 ouvriers, le 15 de ce mois, elle devait licencier 423 nouveaux ouvriers.
Le 27 juin, au cours d’une conférence sur la mondialisation, le ministre du Commerce annonce qu’une trentaine d’usines de confection ont plié bagages depuis deux ans, 2 000 ouvriers licenciés. Il en rend responsables la conjoncture économique et les mouvements sociaux qui refroidissent les investisseurs. Les grèves entraînent des retards préjudiciables dans la production. Selon Van Sou Ieng, président du syndicat des patrons de confection, la perspective de l’entrée de la Chine dans l’OMC (Organisation mondiale du commerce) à la fin de l’année, pousse certains investisseurs à déménager : « Les ouvriers y sont plus qualifiés et moins chers, les infrastructures meilleures, et il n’y a pas de grève ».
Paysans spoliés
Le 19 juin, près de 100 familles du village de Thvay Angkum manifestent devant l’Assemblée nationale pour protester contre les autorités villageoises qui leur auraient confisqué 150 hectares de terrain il y a un an.
Le 9 juillet, 200 manifestants, représentant 767 commerçants du Phsar Leu de Siemréap demandent l’annulation du contrat de 1,9 million de dollars conclu par les autorités locales et la société de construction dirigée par Heng Samet. Ils condamnent le peu de clarté avec laquelle le contrat a été attribué. La société se réserve les meilleurs étals. Le Premier ministre, le Président de l’Assemblée nationale, et d’autres hauts représentants de l’Etat, dont You Hockry, co-ministre de l’Intérieur se prononcent en faveur des commerçants, mais la construction continue.
Les 1er et 2 août, quelques 600 villageois armées de machettes s’en prennent à l’imposante demeure du chef de leur quartier de Koh Roka, dans la banlieue de Phnom Penh, ainsi que de celles de ses adjoints. Il avait vendu les terrains à un entrepreneur chinois et n’a rien donné aux 1 106 familles du quartier. Les manifestants accusent également les plus hautes personnalités du pays. 4 fonctionnaires sont révoqués, et le maire de Phnom Penh ordonne que les terrains soient remis à leurs propriétaires.
Santé
Les autorités veulent appliquer une loi votée par l’Assemblée nationale l’an dernier : les étrangers ne peuvent plus diriger de cliniques ou cabinets médicaux. Ils ne peuvent exercer que dans des espaces médicaux gérés totalement par des nationaux, à la seule condition qu’ils soient spécialisés dans des sciences médicales particulières n’existant pas dans le royaume. « Il faut laisser la chance aux médecins locaux La municipalité a reçu l’ordre de faire fermer une soixantaine d’établissements dans les sept arrondissements de Phnom Penh : 3 occidentaux, 38 cliniques chinoises, 17 cliniques vietnamiennes, 5 cliniques cambodgiennes. Cependant la grogne se fait entendre chez les investisseurs, clubs d’affaires et chambres de commerce.
Le 6 juillet a lieu la première opération du cœur dans le centre cardiologique de Phnom Penh. Depuis le 3 septembre, le bloc opératoire est en service, avec une machine sophistiquée pour pratiquer l’angiographie.
Le 7 août, le gouvernement japonais et la Croix-Rouge française remettent deux nouvelles ambulances au Samu de Phnom Penh, en remplacement des véhicules fournis en 1997. Le Samu fait environ 300 interventions par mois à Phnom Penh et dans sa banlieue. La Croix-Rouge française soutien ce projet depuis le début, à raison de 50 000 dollars par an, mais a commencé à se désengager : elle n’assure que 90 % du budget en 2000, 60 % en 2001. Ce désengagement est compensé par une formation de trois jours aux premiers secours : 11 instructeurs, 46 formateurs et 550 volontaires ont bénéficié de cette formation. La CRF vient d’équiper 32 écoles de Kompong Cham de puits et de latrines.
Le 19 août, Global Alliance for Vaccines and Immunization et l’UNICEF ont commencé une vaste opération de vaccination des enfants du Sud-Est asiatique. Dans un premier temps, le Cambodge doit recevoir 683 000 doses de vaccins contre l’hépatite B, la diphtérie, le tétanos et la polio, pour une valeur de 296 000 dollars. Le fond est financé par Bill Gates, président de Microsoft. Seuls 64 % des petits Cambodgiens sont vaccinés contre la DT-Polio. Selon le ministère de la santé, un enfant sur 8 meurt avant d’avoir atteint sa cinquième année, 8,6 % avant d’avoir un an. En 1998, la mortalité infantile était de 89 pour 1 000, alors que la moyenne régionale s’élève à 38 pour 1 000. Plus de 10 % de la population cambodgienne est affectée par l’hépatite B.
La BAD s’engage à verser 8 millions de dollars pour lutter contre le sida au Cambodge, au Laos et au Vietnam. Cet argent sera prélevé sur le Fonds japonais pour la réduction de la pauvreté.
Scolarisation
On compte 300 000 élèves dans le secondaire et 100 000 dans le supérieur, public ou privé. Depuis 1994, 600 nouvelles écoles ont été construites. Dans les 5 ans à venir, 100 000 dollars seront mobilisés pour construire entre 15 000 et 20 000 classes. Le corps enseignant compte 80 000 personnes. 6 000 d’entre eux ont suivi des cours de pédagogie. On leur interdit désormais de demander de l’argent aux élèves, mais leurs salaires demeurent toujours aussi faibles.
29 732 élèves ont réussi le baccalauréat, soit 66,64 % des candidats. Cependant on signale de nombreuses tricheries : achat de surveillants, utilisation de téléphones portables pour se faire communiquer les informations, circulation d’anti-sèches. Dans certains lycées, les élèves se sont cotisés pour acheter les surveillants : « Après on a pu copier et tricher sans problème Les instituteurs syndiqués qui ont fait grève au début de l’année n’ont pas été retenus pour participer à la correction des épreuves, et ont ainsi été privés des primes habituelles. 50 000 élèves ont passé le brevet du premier cycle.
Trafic d’enfants
A la fin du mois de juillet, le département d’Etat américain publie un rapport sur le trafic d’êtres humains à travers le monde. Le Cambodge est épinglé comme « une source, une destination et un pays de transit pour les personnes victimes de trafic, qui est local et international ». « Des hommes, des femmes et enfants cambodgiens sont victimes de trafic vers la Thaïlande… les ruraux sont victimes de trafic à Phnom Penh pour l’exploitation sexuelle ou travaux forcés Le rapport reconnaît que le gouvernement a fait des efforts pour combattre ces trafics, « mais ces efforts sont sérieusement sapés par les institutions faibles et une corruption omniprésente ». Au mois d’août, le ministère des affaires féminines lance une vaste campagne de sensibilisation aux problèmes de trafic humain.
Le 3 septembre, la police de l’arrondissement de Tuol Kork (Phnom Penh) découvre dix nourrissons et trois enfants de moins de 3 ans dans une maison dont les occupants sont soupçonnés d’avoir alimenté des réseaux illégaux d’adoption d’enfants cambodgiens par les étrangers, notamment par des Américains. Les cinq personnes mises en cause sont relâchées par la police, au scandale des ONG de défense des droits de l’homme. Les enfants sont confiés aux sœurs de la Charité. Une salle d’accouchements clandestins était installée dans l’une des deux maisons abritant les enfants. Ces enfants étaient vraisemblablement destinés à la vente. Selon un policier, ce trafic rapporte plus que la drogue, avec beaucoup moins de risques. L’enfant est acheté entre 15 et 50 dollars, et revendu entre 10 et 20 000 dollars.
En juin 1999, Hun Sen avait supprimé toute adoption par les étrangers, bien que ces adoptions rapportent très gros à plusieurs ministères. Le principe légal des adoptions a été rétabli au début de l’année 2001. Vu la diligence avec laquelle les suspects ont été relâchés, on peut suspecter la présence de très gros bonnets du gouvernement derrière ce trafic.
Il y aurait quatre maisons à l’intérieur de Phnom Penh se livrant à ce trafic.
Selon le journal Réasmey Kampuchéa du 14 août, une société locale se livrerait à un trafic de femmes cambodgiennes en direction de Taiwan.
Trafic de Land Cruiser
Depuis plusieurs mois, un important trafic de véhicules, spécialement de Land Cruiser (valeur moyenne 80 000 dollars) et de carburant est organisé à la frontière thaïlandaise dans la province de Bantéay Méan Chhey, au profit des dignitaires du régime. Comme les volants sont à droite, la loi stipulant que toutes les voitures devaient avoir le volant à gauche, et devant entrer en vigueur le 1er janvier 2001 a été suspendue… Durant la dernière semaine du mois d’août, 19 véhicules et 30 000 litres de carburant sont saisis à la frontière.
Le 28 août, Hor Nom Hong, ministre cambodgien des Affaires étrangères, rencontre le sous-secrétaire thaïlandais à la Sécurité pour évoquer les problèmes de frontières, notamment ceux concernant les trafics d’être humains, d’armes, de drogues, de criminels et de travailleurs illégaux.
Le 1er septembre, la Thaïlande expulse 150 travailleurs cambodgiens de son sol. 600 Cambodgiens par mois passeraient la frontière chaque mois. 82 000 Cambodgiens travailleraient clandestinement en Thaïlande.
Réfugiés montagnards
Depuis le mois de février, des membres des tribus montagnardes du Vietnam traversent la frontière du Cambodge, poussés par les persécutions des autorités vietnamiennes. Au mois d’avril, 24 ont été reçus comme réfugiés politiques aux Etats-Unis. Depuis, le flot continue lentement, causant le dépit des autorités vietnamiennes, et embarrassant le Cambodge qui ne tient pas à s’aliéner son puissant voisin. A la fin juillet, le HCR (Haut Commissariat pour les réfugiés) décrétait que 107 d’entre eux « ne répondaient pas aux critères leur permettant de se placer sous sa protection 41 sont retournés au Vietnam. Le Vietnam demande le rapatriement des autres « par la force, si nécessaire Les 26 et 27 juillet se tient à Hanoi une réunion tripartite entre le HCR et les gouvernements cambodgien et vietnamien, mais n’aboutit à aucun résultat. Le 20 août, Sâr Kheng, ministre cambodgien de l’Intérieur demande au HCR d’organiser une nouvelle réunion afin de débloquer la situation. Tant que le Vietnam n’autorise pas la présence d’observateurs du HCR sur son sol, ce dernier s’oppose au retour des réfugiés. Durant les deux dernières semaines du mois d’août, 117 nouveaux montagnards passent la frontière : 79 Jaraïs et 8 Phnongs à Mondolkiri, 30 à Ratakiri. Il y aurait donc actuellement 367 montagnards vietnamiens sur le sol cambodgien.
Réfugiés d’Asie centrale
Le 8 juillet, la marine cambodgienne arraisonne un bateau de pêche indonésien transportant 254 réfugiés d’Asie centrale : Afghans, Pakistanais, Sri Lankais, Algériens, Soudanais. Ils seraient arrivées légalement au Cambodge par voie aérienne, puis devaient être acheminés en Australie par bateau, moyennant 5 à 8 000 dollars par personne. Des responsables du Sénat australien se sont rendus à Phnom Penh où ils ont félicité le ministre de l’Intérieur cambodgien et promis des bourses de formation à la police d’immigration. Le 6 août, on apprenait que 65 d’entre eux, volontaires, avaient déjà rejoint leur pays d’origine. Les autres devaient suivre durant les semaines suivantes. L’Australie paye le rapatriement des réfugiés.
Divers
Phnom Penh
Le 21 juillet, le PNUD accorde 2,1 millions de dollars à la municipalité de Phnom Penh pour la réduction de la pauvreté et favoriser l’insertion sociale des plus démunis, dans le cadre d’un programme allant jusqu’en 2004. Dans un premier temps, cet argent servira à la construction d’infrastructures pour le relogement des plus démunis.
Le boulevard Monivong, très endommagé par les travaux d’installation hydraulique, est en voie de réfection. Dans l’année, on prévoit le goudronnage de 27 rues.
1 150 familles habitant le squat du « building victimes d’un incendie le 25 mai, ont été relogées avec plus ou moins de bonheur à 25 km de Phnom Penh.
Depuis l’an dernier, la municipalité a donné huit stages de formation professionnelle, permettant à 1 132 personnes, dont 631 enfants et 108 femmes, venus quêter leur nourriture à la capitale, de repartir dans leur village avec un métier : coiffure, couture, fabrication de nattes, culture, élevage et quelques rudiments en matière d’hygiène. Cette formation a été possible grâce à une aide de Taiwan. Seulement 5 % de ces gens reviennent quêter en ville.
La municipalité a fait recenser son patrimoine historique : 99 maisons privées, 77 édifices et 18 lieux public sont répertoriés dans trois catégories. Désormais aucun permis de construire ne sera accordé pour une construction qui ne s’inspire pas du style khmer.
Le 1er août, les deux lignes de bus mises en service au mois de mai ont cessé de fonctionner, par manque de ressources.
Le 4 juillet, deux bombes explosent dans un hôtel de Phnom Penh causant la mort de deux personnes. Il ne s’agit pas d’un acte politique, mais d’un racket organisé par deux frères. La première bombe était destinée à montrer ce dont ils étaient capables, et la seconde a été déclenchée malencontreusement par le personnel de l’hôtel.