Eglises d'Asie – Chine
Les données biographiques de 2 000 catholiques morts en Chine au cours du XXe siècle en témoins de la foi ont été transmises au Saint-Siège via l’Eglise catholique de Taiwan
Publié le 18/03/2010
La liste envoyée au Saint-Siège comprend, entre autres, les noms et les biographies de plusieurs centaines de catholiques de Shanghai, prêtres, religieuses, séminaristes et laïcs confondus. Arrêtés le 8 septembre 1955 dans cette ville en même temps que leur évêque, Mgr Gong Pinmei, une quarantaine de prêtres, plusieurs dizaines de religieuses et un millier de fidèles furent victimes de la campagne pour l’« élimination des contre-révolutionnaires ». Selon le P. Matthew Chu Li-teh, jésuite de Taipei, contrairement aux informations concernant les religieux, informations relativement abondantes, les donnés relatives aux martyrs laïques ont été plus difficiles à rassembler car ou bien les documents ont été détruits, ou bien ils se trouvent dans les archives de la Chine communiste et sont inaccessibles.
A l’évidence, il s’agit là d’« une question sensible », ainsi que l’a exprimé Mgr Wang, une majorité de ces 2 000 catholiques étant morts après 1949, après la prise du pouvoir par les communistes en Chine continentale. Selon lui, c’est la Commission du Saint-Siège pour les Nouveaux martyrs qui a demandé à l’Eglise de Taiwan de se charger du travail de compilation des données relatives à ces martyrs. L’Eglise de Taiwan a repris là un rôle qu’elle avait déjà tenu lors de la préparation de la canonisation des 120 martyrs de Chine, canonisation qui a pris place le 1er octobre 2000 à Rome (1). On se souvient que ces canonisations avaient soulevé l’ire des autorités de Chine populaire qui avaient, entre autres choses, reproché à Rome d’avoir fait appel à l’Eglise catholique à Taiwan comme intermédiaire (2). Selon les observateurs, le Vatican pouvait difficilement faire autrement que de recourir à l’Eglise de Taiwan étant donné le difficile contexte ecclésial prévalant en Chine populaire où une Eglise « officielle » coexiste avec une Eglise « clandestine ». Le Vatican a toujours pris garde de ne reconnaître ni l’une ni l’autre des deux Conférences épiscopales de l’Eglise en Chine.
Pour ces nouveaux martyrs, l’Eglise de Taiwan en général et Mgr Wang en particulier ont donc tenu un rôle central. Dans un texte publié en préface de la biographie récemment publiée à Taiwan de l’archevêque franciscain d’origine allemande Rudolphus Jarre, archevêque du diocèse de Jinan, mort en détention en 1952, Mgr Wang écrivait qu’il était de son devoir de « mettre à jour le martyrologe de l’Eglise universelle ». Citant la lettre apostolique Tertio Millenio Adveniente, il ajoutait que l’Eglise devait se montrer « attentive à la sainteté de ceux qui, à notre époque, ont pleinement vécu la vérité du Christ ».