Eglises d'Asie – Chine
Selon l’agence Ucanews, il n’y a pas lieu de penser que la Chine populaire et le Vatican sont proches d’un accord au sujet de l’établissement de relations diplomatiques
Publié le 18/03/2010
On se souvient que les relations entre Pékin et le Vatican avaient connu un refroidissement certain après l’ordination, le 6 janvier 2000, au sein de la partie « officielle » de l’Eglise catholique en Chine, de cinq évêques sans qu’aucune consultation préalable n’ait été alors organisée, d’une façon ou d’une autre, avec le Saint-Siège. Quelques mois plus tard, la Chine avait ouvertement fait part de son profond désaccord, voire de sa colère, à l’égard de la canonisation de 120 martyrs de Chine le 1er octobre de la même année, à Rome (3). Selon les sources proches du Vatican interrogées par Ucanews, bien que le Saint-Siège se soit toujours montré disposé au dialogue, il n’y a pas eu, après cette date du 1er octobre 2000, de contacts entre les deux parties et la Chine n’a pas manifesté depuis « de signe de changement » dans ce domaine.
Au sujet du Colloque international qui doit se tenir à Pékin des 14 au 18 octobre 2001 à l’occasion du 400e anniversaire de l’arrivée du jésuite Matteo Ricci dans la capitale chinoise, les sources de Ucanews ont démenti l’information publiée dans la Far Eastern Economic Review selon laquelle un cardinal et un représentant de la Secrétairerie d’Etat ont été invités à y participer. Cependant, ont ajouté ces sources, cela n’est pas pour froisser les responsables du Vatican étant donné que ce colloque, qui rassemblera des historiens spécialistes de l’Eglise et de la Chine, n’est pas supposé être le lieu de discussions au sujet de l’éventuel établissement de relations diplomatiques entre le Vatican et Pékin.
Plus fondamentalement, les sources interrogées par Ucanews disent que l’objectif poursuivi par le Saint-Siège est d’obtenir pour les catholiques en Chine la garantie du respect de la liberté religieuse. Conscients des réalités chinoises actuelles, les responsables du Vatican ne concluront d’accord avec la Chine que si ils sont certain qu’« un niveau décent de liberté religieuse » est garanti. Ce qui signifie pour les catholiques la liberté de pratiquer leur foi, de développer les activités de l’Eglise et la vie de la communauté chrétienne, de nommer les ministres du culte, d’entretenir des relations avec le pape sans obstacle inutile. Cela signifie également que les évêques devraient pouvoir se rencontrer et parler tant au futur nonce qu’à leurs prêtres sans interférence de la part de fonctionnaires de l’Etat chinois.
Toujours selon ces mêmes sources, aujourd’hui Rome reconnaît bien que des progrès vers plus de liberté religieuse ont été accomplis par rapport aux heures sombres de la Révolution culturelle (1966-1976), mais beaucoup de chemin reste à parcourir tant il est vrai qu’en Chine, la vie de l’Eglise est encore placée sous le contrôle des autorités de l’Etat qui utilisent l’Association patriotique des catholiques chinois comme une courroie de transmission. Aucun dialogue direct n’existant pour l’heure entre Pékin et Rome, le Vatican attend de la part de la Chine un signe d’ouverture. Une des sources citées par Ucanews formule ainsi l’état d’esprit des responsables du dossier chinois au Vatican : « Nous devons attendre, attendre avec patience. Tôt ou tard, nous finirons par conclure un accord avec la Chine. »