Eglises d'Asie – Malaisie
L’augmentation de la proportion des Malais dans la population fait craindre aux minorités chinoise et indienne de la Fédération une perte de leur influence sur la scène politique
Publié le 18/03/2010
En 1957, les Malaisiens d’origine chinoise représentaient 37 % de la population totale du pays. Aujourd’hui, les dirigeants de la Malaysian Chinese Association disent vouloir maintenir l’influence de leur communauté sur la scène politique mais rappellent en même temps que, si le taux de natalité des Chinois continue de chuter, les Sino-Malaisiens ne représenteront plus que 20 % de la population en 2020 et pas plus de 13 % en 2100. De son côté, la communauté d’origine indienne s’inquiète également. Selon Datuk Seri S. Samy Vellu, président du Malaysian Indian Congress, les Indiens représentaient autrefois 10,3 % de la population et ce déclin ne peut qu’aboutir à une réduction de leur poids politique.
Selon Datuk Shaari Abdul Rahman, chef du bureau national des statistiques, la hausse de la proportion des Bumiputras tient à plusieurs facteurs : le taux de natalité et l’indice de fécondité des familles malaises sont plus élevés que ceux des autres communautés et, proportionnellement, les femmes malaises sont plus nombreuses que les femmes chinoises ou indiennes. A l’échelon national, le recensement indique que la Malaisie compte 104 hommes pour 100 femmes.
Sur le plan des appartenances religieuses, les statistiques montrent que l’augmentation de la proportion des Bumiputras ne correspond pas à une augmentation proportionnelle du nombre des musulmans. Au sein des Bumiputras, les Malais sont en effet tous musulmans. Or, si les Bumiputras passent de 60,6 à 65,1 % de la population, les musulmans ne passent, eux, que de 58,6 à 60,4 % de la population, soit une hausse de 1,8 % en dix ans. Les deux religions qui gagnent en importance sont le bouddhisme (18,4 à 19,2 % de la population totale) et le christianisme (8,1 à 9,1 %). L’hindouisme reste quant à lui quasi stable, passant de 6,4 à 6,3 % de la population.