Eglises d'Asie

Les élections passées, et avant même que les résultats définitifs n’aient été publiés, les évêques catholiques ont demandé que la période post-électorale soit une période de réconciliation

Publié le 18/03/2010




Par un communiqué publié quelques heures à peine après la fermeture des bureaux de vote le 5 décembre dernier, les évêques catholiques du pays ont appelé tous leurs concitoyens à œuvrer ensemble au bien de la nation. “Faisons de cette période post-électorale une période de réconciliation, dédiée à la construction de la nation. Prions et travaillons pour la paix et la réconciliation en disant Assez de violence dans notre pays !'” Tels sont les termes choisis par les évêques pour dire leur espoir que le nouveau gouvernement sera à même de sortir le Sri Lanka de la crise où il se trouve aujourd’hui après près de 20 ans de guerre civile entre les Tigres tamouls et les forces armées gouvernementales (1).

L’appel des évêques s’adressait à la fois aux chrétiens et à tous les gens “de bonne volonté” du pays. Le personnel politique était, une nouvelle fois, l’objet d’une attention particulière, les responsables catholiques invitant instamment ceux-ci à “renoncer à toutes les formes de violence” et, en particulier, à éviter “toute forme de vengeance” à l’issue du scrutin. Aux croyants, les évêques ont demandé d’agir en fonction des enseignements tirés de leurs convictions religieuses respectives. Pour les chrétiens, l’inspiration était à rechercher dans “le pardon, la réconciliation et l’amour”. Selon les médias, les violences se sont poursuivies même après la clôture des bureaux de vote et une cinquantaine de personnes au total auraient perdu la vie lors de la campagne électorale.

Selon la Commission électorale, plus de 70 % des 12 millions d’électeurs inscrits sur les listes ont exprimé leurs suffrages, ce qui représente un taux élevé de participation étant donné que la dernière consultation électorale remonte à 14 mois seulement. Les résultats des élections ont donné une claire victoire à l’opposition, le Parti national uni (UNP) de Ranil Wickremesinghe remportant 109 des 225 sièges du parlement. Avec l’appui de cinq députés du petit parti du Congrès musulman, l’UNP est en mesure de former une majorité. Dès le 9 décembre, Ranil Wickremesinghe a prêté serment en tant que Premier ministre devant son adversaire politique de toujours, l’actuelle présidente Chandrika Kumaratunga. Ayant fait campagne en promettant d’ouvrir des négociations avec les Tigres tamouls, le nouveau Premier ministre a annoncé qu’il allait consulter tous les partis politiques du pays avant de former son cabinet. La partie s’annonce délicate étant donné que la présidente, dont le mandat court jusqu’en 2005, conserve, de par la Constitution, des pouvoirs importants. Sa formation, l’Alliance populaire, a toutefois perdu 30 sièges lors de ces élections, ne conservant que 77 députés. Depuis les années 1970, jamais le principal parti d’opposition ne s’était trouvé avec un si petit nombre de députés au parlement.