Eglises d'Asie – Chine
Malgré les mesures prises par la police, une foule de plusieurs milliers de fidèles, selon certaines sources, a assisté aux obsèques de l’évêque catholique « clandestin » de Pékin
Publié le 18/03/2010
Selon diverses sources, les obsèques se sont déroulées dans le calme et la dignité, les forces de police, très présentes, ayant manifestement reçu pour consigne de ne pas en perturber le déroulement. Malgré les tentatives des autorités d’empêcher l’accès du village de Zhangjiapu aux personnes extérieures au district de Zhuolu, il semble que des catholiques de toute la Chine aient pu venir assister aux obsèques. Interrogé par l’agence Ucanews, un prêtre « officiel » du diocèse de Xuanhua, diocèse dont dépendent Zhangjiapu et Zhuolu, a toutefois expliqué qu’il n’y avait pas pris part car les autorités chinoises lui avaient conseillé de ne pas le faire. Bien que sa qualité d’évêque de l’Eglise catholique n’ait jamais été reconnue par le gouvernement chinois, Mgr Pei Shangde a été porté en terre revêtu des ornements épiscopaux qui étaient les siens.
Mgr Matthias Pei Shangde était né en 1918 dans une famille catholique de six enfants. Originaire de Zhangjiapu, il appartenait à la province du Hebei, cette région de Chine où l’Eglise est historiquement très implantée. A l’âge de 13 ans, il entra au petit séminaire. Ordonné prêtre le 30 mai 1948, il commença son ministère comme enseignant à l’école Geng Xin de Pékin, une école catholique. A partir de 1950, il subit comme tous ses pairs les campagnes lancées par les communistes contre l’Eglise catholique et fut contraint de prendre un emploi dans une usine de produits pharmaceutiques. Envoyé en camp de travail durant la Révolution culturelle (1966-1976), il ne fut libéré qu’en 1980. A cette date, de retour à Pékin, il reprit clandestinement son ministère sacerdotal avant, en 1989, d’être ordonné, toujours clandestinement, évêque de ce diocèse. Très surveillé par la police, il était arrêté de temps à autre et envoyé pour des durées variables en résidence surveillée. En avril 2001 (1), il était de nouveau arrêté. Malade, et toujours sous surveillance policière, il fut admis à l’hôpital, à Zhangjiakou, quelques mois plus tard. C’est là qu’il est décédé le 24 décembre 2001.