Eglises d'Asie – Chine
Après avoir risqué sa tête, un chrétien de Hongkong, coupable d’être venu en aide à une Eglise protestante en Chine populaire, n’est finalement condamné qu’à deux années de prison
Publié le 18/03/2010
A Hongkong, la nouvelle a été accueillie à la fois avec soulagement et avec dépit. Certains, comme Anthony Lam Sui-ki, chercheur au Centre d’études du Saint-Esprit du diocèse catholique de Hongkong, estime que Lai Kwong-keung ne s’en tire finalement pas trop mal et que le gouvernement chinois a adopté en ce cas un comportement raisonnable. La Commission Justice et paix’ de l’Eglise catholique, l’Institut chrétien de Hongkong et le Hong Kong Human Rights Monitor ont pour leur part qualifié le verdict d’« inacceptable ». Placer le mouvement protestant dit des « hurleurs » auquel est venu en aide Lai Kwong-keung parmi les « cultes pervers » et interdire l’importation de Bibles sont des actes contraires aux droits de l’homme, ont déclaré en substance ces trois organismes.
Par ailleurs, différents responsables protestants ont saisi l’occasion pour rappeler aux chrétiens de Hongkong que l’aide apportée aux Eglises protestantes en Chine populaire doit l’être avec discernement et prudence. Le Révérend So Shing-yit, secrétaire général du Conseil chrétien de Hongkong, a ainsi rappelé que, « si la Chine s’ouvre rapidement sur un plan économique, le pouvoir s’attache toujours à contrôler étroitement les autres domaines ». Le degré de liberté peut varier d’une région à l’autre de la Chine, mais les chrétiens de l’extérieur doivent garder à l’esprit que s’il leur arrive quelque chose sur le continent du fait de leur attitude ou de leurs actes, ce sont les populations locales qui souffriront le plus de tels incidents, a ajouté ce responsable protestant.
Enfin, certains observateurs font remarquer que, si la Chine a finalement cédé dans une certaine mesure aux pressions internationales pour le cas de cet entrepreneur de Hongkong, dans bien d’autres cas, la justice chinoise ne s’est pas montrée aussi clémente. Dans le Fujian, le Gansu, le Hubei, des arrestations au sein de communautés protestantes « clandestines » ont eu lieu tout au long de l’année dernière. Des peines de mort ont été prononcées (2).