Eglises d'Asie – Chine
La libération de l’entrepreneur de Hongkong condamné à deux ans de prison pour avoir importé illégalement des Bibles en Chine est un geste politique destiné aux Etats-Unis
Publié le 18/03/2010
A son arrivée à Hongkong, Lai Kwong-keung a reconnu qu’il avait cherché à importer des Bibles sans en avoir reçu l’autorisation, tout en ajoutant qu’il ne regrettait pas ce qu’il avait fait. Au sujet de la secte protestante dite des « Hurleurs », à laquelle il était venu en aide, il a déclaré que ce mouvement ne pouvait en aucune façon être assimilé, ainsi que l’ont fait les autorités chinoises, à « un culte pervers ». Enfin, il a conclu en demandant la libération des deux ressortissants chinois arrêtés en même temps que lui et condamnés à des peines de prison fermes, Lin Xifu et Yu Zhudi. Pour Chan Kim-kwong, le fait que ces deux personnes soient toujours en prison est regrettable mais pas surprenant, le pouvoir chinois ayant de façon persistante traité différemment ses propres ressortissants et les citoyens non chinois, fussent-ils détenteurs d’un passeport émis par les autorités de la Région administrative spéciale de Hongkong.
Selon Sœur Beatrice Leung Kit-fun, religieuse catholique et observatrice de longue date des affaires religieuses en Chine, la libération de Lai Kwong-keung ne doit pas être interprétée différemment d’un « spectacle » donné par le gouvernement chinois (2). Pour Lau Siu-kai, directeur associé de l’Institut d’études de l’Asie-Pacifique à l’université chinoise de Hongkong, « Pékin ne voulait pas risquer de mettre en danger les relations sino-américaines et ternir l’atmosphère du sommet à venir [en laissant en prison Lai Kwong-keung] ».