Eglises d'Asie

Partagés entre plusieurs Eglises de dénominations différentes, les chrétiens du Bangladesh sont conscients de ce qui les sépare et veulent y remédier

Publié le 18/03/2010




D’après plusieurs responsables de la petite communauté chrétienne du Bangladesh (1), colloques, réunions de prières et programmes de formation pour les jeunes devraient favoriser le rapprochement des chrétiens de confessions différentes. Selon le P. Benjamin Costa, coordinateur du Comité pour l’œcuménisme, tout ce qui se fait en matière de dialogue, de prières communes et de rencontres théologiques devrait aider à gommer les divisions qui séparent les Eglises du Bangladesh. Depuis 1997, le Comité a été à l’origine de plusieurs projets communautaires, a détaillé le P. Costa, citant entre autre la participation de douze Eglises différentes à la célébration du Jubilé 2000. Au nom de Mgr Michael Rozario, archevêque catholique de Dacca, le Comité a souvent rencontré d’autres Eglises et noué ainsi des relations inter-confessionnelles. Le P. Costa, qui est aussi directeur d’une école catholique, a indiqué que la direction locale de l’Eglise anglicane avait, de son côté, organisé plusieurs rencontres œcuméniques et des séminaires d’études théologiques où des prêtres et des religieuses catholiques avaient été invités. “Si toutes les Eglises croient en Jésus-Christ, leur unité est impérative, affirme-t-il. Les valeurs évangéliques devraient être au centre de ce mouvement spirituel'”.

Le P. Adam Pereira, quant à lui, a souligné l’œcuménisme d’inspiration catholique qui a animé les efforts déployés en direction des jeunes. Secrétaire de la Commission épiscopale pour la jeunesse, il a expliqué que des jeunes de différentes Eglises s’étaient joints volontiers aux programmes organisés par la Commission, soulignant qu’ils y avaient participé sur un pied d’égalité, “sans distinctions particulières”. Cependant, le maintien de relations œcuméniques durables est une tâche difficile, a-t-il admis.

Donald Rossette, membre de l’Eglise de la Communion baptiste du Bangladesh, s’est réjoui pour sa part des progrès accomplis par les différentes Eglises au cours de la récente Semaine pour l’unité. Ce chercheur, qui travaille à l’Institut pour le développement du Bangladesh, à Dacca, institut dépendant de la Caritas locale, a cependant regretté qu’un “esprit de compétition” puisse se développer au sein des Eglises. “Quelquefois, il arrive qu’un chrétien quitte son Eglise pour une autre. Nous devrions bien plutôt concentrer nos efforts d’évangélisation sur les non-chrétiens” et non sur les croyants des autres Eglises. Rossette a également souligné qu’un certain nombre d’Eglises ne suivaient pas les traditions et la culture locales, en matière de mariage par exemple. “Selon nos traditions, c’est la femme qui va rejoindre le mari dans la demeure de celui-ci après le mariage, mais certains responsables d’Eglise suggèrent de faire le contraire”. Il demande aussi plus de souplesse aux grandes Eglises pour que les plus petites puissent, elles aussi, entrer dans le mouvement œcuménique. Il a également vu dans la récente initiative de Jean-Paul II pour la Semaine de l’Unité, un signe positif.

Edmond Palma, ancien responsable du village de Chorakhola près de Dacca, a déclaré pour sa part : “Nous sommes tous les disciples d’un unique Jésus Christ”. Cet homme de 80 ans qui, dans le passé, a participé à un certain nombre de rencontres œcuméniques, a affirmé : “L’unité ne se fera pas par la force mais viendra plutôt du cœur” et c’est par les échanges et le partage à la base que le but sera atteint.