Eglises d'Asie

A leur quatrième visite, les voleurs ont fini par emporter le tabernacle

Publié le 18/03/2010




En l’espace de sept mois, la paroisse de Notre-Dame de Fatima a été attaquée et cambriolée quatre fois. Les derniers voleurs à jeter leur dévolu sur cette église catholique ont choisi de dérober le tabernacle, emportant du même coup les hosties consacrées qu’il contenait. Le 5 février après-midi, c’est en venant faire le ménage de l’église que quelques jeunes filles du foyer voisin ont découvert qu’il n’y avait plus de tabernacle. Elles en ont immédiatement informé le P. Edmond Cruze, curé de Bandarban, village situé à 340 km au sud de Dacca. Apparemment, les voleurs sont entrés dans l’église par une fenêtre à l’aide d’une échelle et se sont enfuis par le même chemin, ne laissant aucun indice permettant de les identifier ni de retrouver le tabernacle.

Le lendemain de la constatation du vol, les paroissiens se sont rassemblés pour exiger une enquête sérieuse sur ce vol et la série d’incidents du même genre dont la paroisse est la cible depuis quelque temps. Ils ont remis une note de protestation au commissaire adjoint de Bandarban, le plus haut fonctionnaire du district, demandant une enquê-te et la protection de la police pour la paroisse. Le P. Cruze a officiellement porté plainte. A ce jour, aucune arres-tation n’a encore eu lieu. Pourtant les paroissiens se plaignent que les vols sont quotidiens dans leur région. Le foyer de jeunes filles de Notre-Dame de Fatima et le couvent des Sœurs de Marie-Reine des Apôtres ont été déva-lisés en août et en octobre 2001. Un centre médical l’a été le 15 janvier dernier. En tout, près de 30 000 takas (524 dollars US) ont été dérobés. En octobre 2001, les voleurs ne s’étaient pas contentés de dérober des liquidités et des objets de valeur ; tirant des coups de feu à la cantonade, ils ont frappé les jeunes filles à coups de barres de fer.

Dans les colonnes de l’unique hebdomadaire catholique du pays, Pratibeshi ( Mon prochain’), le P. Kamal Corraya, directeur du Centre chrétien de communication de l’épiscopat catholique, a déclaré que l’Eglise « con-damnait fermement » ce genre d’attaque contre des paroisses du Bangladesh. « Ce genre d’attaque est un mauvais coup porté à nos convictions religieuses », a-t-il déclaré aux journalistes, ajoutant qu’il présentait « au prêtre et aux catholiques de Bandarban l’expression de la solidarité et de la compassion de l’Eglise en ces difficiles circonstances. Ces vols à répétition sont la suite des incidents qui ont débuté après le 1er octobre, date des élections générales » (1Des gens profitent d’un certain « relâchement » de l’Etat pour perpétrer leurs méfaits.