Eglises d'Asie

Les catholiques se mobilisent pour contrecarrer le passage au Parlement d’une loi en faveur de l’avortement

Publié le 18/03/2010




Les responsables du Mouvement des familles chrétiennes du Sri Lanka affirment vouloir lancer un mouvement non violent de protestation au cas où le gouvernement légaliserait l’avortement. Basil et Merine Wijeratne, présidents du mouvement au niveau national, déclarent également vouloir faire prendre conscience aux gens des dangers de l’avortement par le biais de publications et de l’ensemble des médias. “Personne, à aucun moment, n’a le droit moral d’arracher la vie d’un autre, laquelle est un don sacré reçu de Dieu”, a déclaré Basil devant des journalistes, le 18 février. Le couple, qui vit à Anuradhapura, a indiqué qu’en préliminaire, il informera les gens du danger moral que représente ce crime. Basil affirme que, si le gouvernement persistait dans sa décision, le mouvement organiserait des campagnes de protestation avec piquets de grève et autres moyens non violents. Il a ajouté que, pour contrer le gouvernement, il préparait la publication d’un communiqué qui sera adressé aux parlementaires catholiques, aux cabinets ministériels, à la Conférence des évêques, aux mouvements des laïcs, aux responsables bouddhistes, hindous et musulmans. D’après Dixon Anthony, secrétaire du comité de publication du mouvement, la campagne pour une prise de conscience se concrétisera, chaque mois, par des articles et des communiqués publiés dans les journaux nationaux.

Le 10 février dernier, les médias nationaux ont rapporté que le Premier ministre Ranil Wickremasinghe, du Front national unifié, avait l’intention d’explorer de nouveau la possibilité de légaliser l’avortement sur la base de critères sélectifs. Le Mouvement des familles chrétiennes est né en 1995 à l’époque où l’Alliance populaire était au pouvoir, quand le ministre de la Justice d’alors, Gamini Lakshman Peiris, avait proposé un amendement au code pénal en vue de légaliser l’avortement. L’avortement est illégal au Sri Lanka (sauf dans le cas où il représente la seule solution pour sauver la vie de la mère) et les protestations de différents groupes religieux avaient alors fait échouer la proposition. Aujourd’hui, selon Susil Gunaratne, avocat catholique et ancien président du Mouvement, chaque jour, un millier d’avortements sont pratiqués officiellement dans le pays – au nom de la protection de la vie de la mère – et ils sont très certainement en réalité beaucoup plus nombreux. Récemment, des hauts fonctionnaires du ministère de la Condition féminine ont justifié la tentative de légalisation de l’avortement au motif que, dans les pays voisins, en Inde et au Bangladesh, l’avortement est légal.

Pour le P. Bonniface Mendis, aumônier national des mouvements familiaux, “il est grand temps que l’Eglise catholique intervienne pour s’opposer aux tentatives du gouvernement visant à justifier l’avortement. Par conséquent, nous avons demandé aux laïcs de préparer un avant-projet de communiqué”.