Eglises d'Asie – Chine
Selon Condoleezza Rice, proche conseillère du président américain, les plus hauts dirigeants chinois ont mis sur pied un groupe de travail sur la religion
Publié le 18/03/2010
Selon un bon connaisseur de l’Eglise en Chine, basé à Hongkong et interrogé par l’agence Ucanews (2c’est sans doute la première fois que l’existence d’un tel groupe de travail à un aussi haut niveau est rendue publique. Selon toute probabilité, le groupe doit réunir des membres du secrétariat du Conseil pour les affaires d’Etat, le cœur de l’exécutif chinois, ainsi que des responsables du Bureau des Affaires religieuses et du Front uni, organe rattaché au Parti communiste et chargé d’entretenir des liens avec divers secteurs de la société, notamment les religions. Au-delà de l’annonce de l’existence de ce groupe de travail, il est toutefois difficile d’estimer quelle peut être son importance et la teneur de son activité, aucune information officielle n’ayant été publiée à Pékin à ce sujet.
Concernant la liberté religieuse en Chine et le contenu des entretiens que le président Bush a eu avec ses interlocuteurs chinois, les informations qui ont filtré en direction de la presse internationale sont finalement succinctes. A en croire la conseillère Rice, George W. Bush a encouragé Jiang Zemin “à penser sérieusement à ouvrir un dialogue avec des communautés religieuses et avec des personnalités religieuses” et a “mentionné spécialement l’importance d’un dialogue avec le Vatican et le dalai lama”. En réponse à la question d’un journaliste au sujet des membres du clergé catholique “clandestin” emprisonnés (3), Condoleezza Rice a répondu que “le gouvernement chinois devait les libérer” mais elle n’a pas précisé quelle avait été la réaction des autorités chinoises à l’éventuelle demande des responsables américains de les libérer.
Lors de la conférence de presse commune que les deux présidents ont donnée le 21 février, la question de la liberté religieuse a tenu une place importante. Après avoir éludé à deux reprises les questions des journalistes américains concernant le clergé catholique “clandestin” emprisonné, le président chinois a finalement répété l’argument traditionnel des autorités chinoises, à savoir que ces personnes n’étaient pas emprisonnées pour leur foi mais parce qu’elles avaient “enfreint la loi”. Il s’est également fait l’avocat de la séparation des pouvoirs, déclarant que, tout président qu’il était, il ne pouvait peser sur le cours de la justice de son pays. Le lendemain, devant les étudiants de l’université de Qinghua, le président américain, lors d’un discours retransmis en direct à la télévision nationale, a fait l’éloge de la liberté, et de la liberté religieuse en particulier.