Eglises d'Asie

Un tribunal pakistanais ordonne la réélection d’un évêque protestant de “l’Eglise du Pakistan” à Karachi

Publié le 18/03/2010




La Cour suprême pour le sud du Pakistan vient de prononcer un jugement concernant l'”Eglise du Pakistan” à la demande de celle-ci. Elle vient en effet d’ordonner la réélection de l’archevêque protestant de Karachi. Celle-ci devrait avoir lieu au mois de mars prochain.

En 1997, le révérend Sadeeq Masih avait contesté l’élection de son rival, le révérend Ejaz Inayat, au siège de Karachi. Des accusations venant des fidèles de l’Eglise faisaient état d’une somme d’argent considérable qui avait été distribuée aux électeurs et n’avait pas été sans influencer les résultats de l’élection. Le conflit intérieur à la communauté n’ayant pu être réglé à l’amiable, la Cour suprême s’était tournée vers l’archevêque de Canterbury pour lui demander de régler cette affaire. Le dirigeant de la communion anglicane dans le monde avait alors envoyé une délégation au Pakistan chargée de rencontrer les parties et, si possible, d’établir une conciliation. Ayant échoué dans sa mission, la délégation en accord avec les évêques du Pakistan a demandé à la Cour suprême d’ordonner l’organisation de nouvelles élections. Cette décision a, semble-t-il, donné satisfaction aux fidèles de l’Eglise du Pakistan. L’un d’entre eux, Mabel James, a déclaré sa joie pour cette décision. “Nous avons besoin d’un pasteur, a-t-il déclaré, quel qu’il soit.”

L’Eglise du Pakistan a été créée en 1970 et résulte de la fusion des Eglises anglicane, luthérienne, méthodiste, presbytérienne et d’autres groupes protestants du pays. Elle compte environ 800 000 fidèles, soit une partie importante de la minorité chrétienne du pays (2,8 millions) qui, elle-même, ne représente que 2 % de la population (140 millions d’habitants). Elle a été la première Eglise du Pakistan à ouvrir aux femmes les rangs de son clergé. En effet, deux diaconesses ont été ordonnées le 21 novembre 2000 pour le diocèse de Raiwand par Mgr Samuel Azariah. A l’issue de cette ordination, une action en justice avait déjà été intentée devant le tribunal de Lahore par Timotheus Nasir, président et secrétaire de l’Eglise presbytérienne unie du Pakistan, s’appuyant sur le fait que l’ordination des femmes n’est pas autorisée par la Bible (1).