Eglises d'Asie

Confrontée à l’alcoolisme et à la toxicomanie, une paroisse lance un programme de conscientisation

Publié le 18/03/2010




Le curé d’une paroisse rurale veut sauver ses paroissiens des abus de l’alcool et des drogues et lance un programme de conscientisation. Le P. Subrata B. Tolentino, curé de la paroisse de Mathbari, située à une trentaine de kilomètres de la capitale Dacca, estime que près de la moitié de ses paroissiens adultes consomment l’alcool artisanal qu’ils produisent eux-mêmes. Parmi eux, cinquante souffrent d’alcoolisme chronique. Pour lutter contre ce phénomène, le P. Tolentino a décidé d’agir. “Des entretiens personnels, des encouragements pour leur redonner espoir et des raisons de lutter sont essentiels”, a-t-il expliqué, le 25 février, au cours d’un séminaire de conscientisation sur ces problèmes. Ils étaient soixante-dix, venus des dix-neuf villages de la paroisse de Mathbari, située dans le district de Gazipur. Sour Mary Imelda, directrice du projet de régulation des naissances selon les méthodes naturelles dirigé par Caritas Bangladesh, leur a décrit les effets causés par les stupéfiants sur l’organisme. Frère Ronald Drahozal a, de son côté, mis en garde son auditoire sur les maladies mentales causées par cette dépendance. Une volonté forte est nécessaire pour lutter contre la toxicomanie, quelle qu’elle soit, a insisté le Frère, directeur Punarbashan Nibash, un centre de désintoxication de Dacca. Mohammad Zohirul Islam, un ancien toxicomane, a témoigné de sa vie : avant d’être désintoxiqué grâce à ce centre, prendre des drogues comme du haschisch ou de l’héroïne l’avait conduit au crime. “Une atmosphère familiale chaleureuse, une vie de foi, un moral solide et un renouvellement quotidien de votre état psychique sont essentiels pour vous conduire à une vie libre de toute drogue”, a-t-il confié.

Lawrence Cruze, membre du conseil paroissial de Mathbari, a expliqué aux journalistes présents, que, dans la communauté, on servait de l’alcool à Noël, durant les mariages, les anniversaires et en beaucoup d’autres occasions encore. La solution serait de lutter contre la production artisanale d’alcool. Le breuvage ainsi produit est “si fort” qu’il s’embrase “à l’approche d’une simple flamme”. Cruze a rappelé qu’il luttait aussi pour que soient détruits les alambics que les villageois de Bashbari entretiennent.

Pour le P. Tolentino, la lutte contre la consommation abusive d’alcool et l’usage de stupéfiants est importante à un double titre : d’une part, bien entendu, pour préserver la santé physique et morale de ses paroissiens mais, d’autre part, pour défendre la réputation des chrétiens dans ce pays musulman à 87 %. En effet, si les musulmans ont théoriquement interdiction de boire de l’alcool, les chrétiens ne sont pas concernés par cet interdit et par contrecoup ont la réputation d’être alcooliques et trafiquants d’alcool.