Eglises d'Asie

LE POINT SUR LA SITUATION POLITIQUE ET SOCIALE du 1er janvier au 28 février 2002

Publié le 18/03/2010




LES ELECTIONS

Les élections municipales du 3 février sont sans conteste l’événement politique important de ces deux derniers mois.

Absence d’accès des partis aux médias

Le Comité National pour les Elections (CNE) décide la suppression des débats télévisés entre les candidats de plusieurs partis, pour « éviter les provocations Les Etats-Unis, qui financent des projets d’information électorale à hauteur de 100 000 dollars, qualifient cette décision d’« inexplicable et injustifiée Une série de 15 émissions de formation populaire concernant le scrutin, préparées par les ONG de contrôle des élections, sont également interdites, jugées « trop libérales Le roi Sihanouk, initialement, se refuse à diffuser un message préparé par le président du CNE, demandant à la population de voter en toute liberté. Le PSR (Parti de Sam Rainsy) n’a pas le droit d’utiliser les cassettes relatant les discussions à la Chambre des députés sur la corruption.

Par contre, d’après un décompte établi par Comfrel (la principale association cambodgienne d’observation des élections – 15 900 agents -, dirigée par Thun Saray, égale-ment président d’ADHOC, Association de défense des droits de l’homme au Cambodge), depuis le 4 janvier, les activités du gouvernement représentent 85 % du temps d’antenne consacré aux informations télévisées, suivies par celles de l’Assemblée nationale (5 %) et du Sénat (3 %). Les membres du gouvernement, et en particulier le Premier ministre, ont bénéficié de 1h 40 d’antenne, les représentants du PSR de 11 minutes, le FUNCINPEC (parti royaliste) de 9 minutes. Aucun programme n’a rapporté les préparatifs de campagne, aucun candidat n’a été interviewé. Malgré l’absence d’accès aux médias pour les partis, le Comfrel salue la neutralité des journalistes qui n’ont jamais invité à voter pour tel ou tel parti. Finalement, le CNE autorise un seul débat télévisé.

Lors de la campagne, dans un quartier de Phnom Penh, les candidats s’adonnent à l’exercice d’une confrontation publique, durant laquelle les questions concrètes sont posées par les ouvriers des usines. Seul le PPC (Parti du Peuple cambodgien) refuse de participer, jugeant la discussion « illégale 

Quelques semaines avant le scrutin, le gouvernement chinois accorde une aide aux deux principaux partis (du matériel d’édition pour une valeur de 30 000 dollars) mais qui n’arrivera que pour les élections de 2003.

Il existe plus de 200 publications au Cambodge, dont 145 en khmer, 13 stations de radio et 6 de télévision. Depuis 1995, 591 étudiants, dont 214 femmes, ont suivi des cours de journalisme en filière courte.

Violence

Le 31 janvier, à la veille de la clôture de la campagne électorale, le gouvernement se déclare satisfait de la campagne. Thung Saray, président de Comfrel et directeur d’ADHOC, recense 247 violations depuis le début du mois de janvier, dont 20 assassinats. Parmi ces 20 assassinats, sept sont politiquement motivés, sept « probablement cinq ne semblent pas l’être. La plupart des victimes sont membres du PSR, quelques uns du FUNCINPEC, un du PPC. Quelques auteurs de ces assassinats ont été arrêtés, et parfois condamnés, mais toujours comme criminels de droit commun.

A la fin décembre, le PSR se plaint de ce qu’un de ses candidats ait été agressé à Koh Kong.

Les 3, 4, 5 janvier, une candidate du PSR et deux du FUNCINPEC, ainsi que l’époux d’une d’entre elles, sont assassinés. Pour le prince Ranariddh, président de l’Assem-blée nationale et secrétaire général du FUNCINPEC, ce ne sont que des « problèmes locaux » et non la conséquence d’une volonté politique du PPC. « On ne peut parler de violence politique… nous n’accusons pas le PPC d’être commanditaire de ces crimes Le ministère de l’Intérieur estime, pour sa part, que la politique n’a rien à voir dans ces meurtres. Une centaine de personnes représentant 40 ONG manifestent devant le Phnom. Hun Sen demande aux forces armées et à la police « de rester neutres 

Le 25 janvier, un candidat du PPC est tué, ainsi que son fils âgé de 2 ans.

Le 28 janvier, un candidat du FUNCINPEC est tué à Krakor. A Pursat, un militant du FUNCINPEC blesse un candidat du PPC.

Le 2 février, à la veille des élections, un candidat du PSR est retrouvé pendu dans sa maison. La veille, à Svay Rieng, un observateur de Nicfec, association d’observation des élections, est trouvé mort, les mains liées derrière le dos, le visage mutilé de nombreux coups de couteau.

Le 4 janvier, Kéo San, Français d’origine cambodgienne et sénateur du PPC, est démis de ses fonctions, pour avoir critiqué le train de vie du palais. C’est le quatrième sénateur du PPC ainsi démis. Les trois précédents, Chang Son, Phay Siphan et Peu Savath, démis le 6 décembre, ont porté leur cas devant le Comité des droits de l’homme de l’Union interparlementaire de Genève, regroupant 100 nations, dont le Cambodge. Le 15 février, le comité déclare illégale l’expulsion des trois premiers sénateurs : « Le mandat de sénateur s’achève par la mort du sénateur, sa démission ou sa déqualification comme membre du Sénat 

Alors que le 10 janvier, le vénérable Tep Vong, patriarche de l’ordre Mohanikay, conseille aux moines de ne pas voter, le 28 janvier, les responsables politiques estiment que cette idée est une « grave erreur Les moines ont les mêmes droits que les soldats, ils peuvent voter, mais ne peuvent pas se servir de la religion pour appuyer tel ou tel parti. Le CNE confirme ce droit.

Campagne

La campagne électorale dure du 18 janvier au 2 février. Les principaux partis se contentent de faire défiler des convois de camionnettes chargées de supporters aux couleurs du parti, qui crient des slogans. La campagne ressemble plus à une campagne publicitaire qu’à une campagne électorale. Elle se passe relativement bien, même si l’on signale de nombreux cas de violence verbale. Le CNE estime que « la campagne s’est déroulée dans une bonne atmosphère Le 27 janvier, l’association Comfrel dénonce 245 irrégularités, dont 14 graves, telle l’utilisation d’explosifs, 46 cas de menaces verbales à l’égard des candidats, destruction de matériel de campagne (25 %), manque de neutralité des autorités locales (23 %), achat de votes (20 %).

Les dons de tee-shirts frappés à l’emblème des partis a nettement diminué par rapport aux précédentes élections : 400 000 en 1993, 300 000 en 1998, 55 000 cette année (PPC 10 000, FUNCINPEC 5 000, PSR 4 000).

Scrutin

31 384 observateurs électoraux cambodgiens et 30 727 suppléants, présentés au CNE par 6 des 7 partis, sont agréés. Parmi eux, 1 875 femmes. 30 380 observateurs, dont 9 505 femmes sont présentés par le Comfrel, Coffel et Nicfec, associations d’observation électorale. L’ambassade des Etats-Unis fournit 12 observateurs, l’Institut national pour la démocratie 45, l’ambassade d’Australie 34, l’Asia Foundation 2, l’Institut républicain international (IRI, organe du parti républicain américain) 7, le PNUD 7, l’Union européenne 120 (dont 36 arrivés depuis le 19 décembre), Anfrel (Asian Network for Free Election) 60, dont Xanana Gusmao, du Timor-Oriental. Le Japon envoie une mission de 18 membres.

De tous les chefs de partis, seul Hun Sen ne se rend pas aux urnes, pour montrer sa neutralité. Certains l’accusent donc de jouer au roi. Il se défend d’avoir de telles ambitions, mais affirme que, sans lui, la monarchie aurait été abolie.

La plupart des usines autorisent leurs ouvriers à cesser le travail au minimum une journée pour aller voter, délai trop court pour les ouvriers inscrits en province.

Le PPC remporte 61,05 % des suffrages exprimés, soit 20 % de mieux qu’en 1998, le FUNCINPEC 22,01 %, soit 8 % de moins, le PSR 16,73 %, soit 2 % de plus. Le PPC obtient 7 694 élus et la présidence de 1 597 communes. Le FUNCINPEC obtient 2 212 postes de conseillers municipaux, et dirige 10 communes. Le PSR obtient 1 345 postes, et dirige 13 communes, dont 6 à Phnom Penh (sur 76) et celle de Poïpet. Dans au moins 134 communes, le PPC dirigera sans opposition. 919 femmes sont élues, dont près d’une centaine deviendront chefs de communes. En 1993, onze avaient été élues députées, en 1998, quatorze.

Réactions

La plupart des représentants de la société civile se déclarent satisfaits du déroulement du scrutin, mais « pas à 100 % Beaucoup reprochent les nombreuses pressions exercées par le pouvoir, l’impossibilité de l’accès aux médias. Pour cette raison, Sam Rainsy refuse de parler d’un scrutin « libre et équitable Selon le député de l’opposition, deux millions d’électeurs ont été exclus du scrutin : un million n’a pas pu s’inscrire, et un million n’a pas voté. Il estime que ces voix lui reviennent. Le Comfrel, Coffel et Nicfec déclarent qu’« en dépit des irrégularités, le processus s’est déroulé positivement et les résultats acceptables Elles estiment à 85 % le taux de participation sur les 5 millions d’électeurs inscrits, notent 560 cas d’irrégularités techni-ques, et 320 cas où les droits des électeurs ont été bafoués.

Washington estime que, d’une manière générale, les élections se sont déroulées « en conformité avec la loi même si les Etats-Unis insistent pour que des enquêtes sur les meurtres relatifs aux élections soient menées à terme. L’IRI reconnaît le « relativement bon déroulement du scrutin comme un « succès technique même s’il déplore la gestion « non équitable » du processus électoral dans son ensemble. Il estime toutefois que cette élection constitue « un pas décisif vers la construction en profondeur d’une culture démocratique ».

La mission européenne salue le résultat comme positif, même si elle émet des réserves : « Non, on ne peut pas dire que ces élections aient été globalement « libres et équitables mais il n’est pas plus juste d’affirmer globalement le contraire La délégation déplore les meurtres impunis, le quasi-monopole des radios et télévisions par le pouvoir, pire qu’en 1998, les tentatives d’intimidations, l’achat des votes. L’attitude du CNE durant la campagne constitue une « régression préoccupante Pour la mission, il n’est pas vraisemblable qu’un million de personnes n’aient pu s’inscrire, sans quoi elle en aurait eu des échos précis. Les listes électorales lui semblent donc valables pour les prochaines élections.

L’ambassade du Japon apprécie « la tenue généralement ordonnée et dans une atmosphère non violente » du scrutin. Elle estime que les conseils communaux élus joueront un « rôle vital » dans le développement du pays.

Pour des raisons techniques (les bulletins de vote étaient remplacés par d’autres documents), 6 bureaux de vote de la province de Prey Veng ont dû voter une seconde fois le 17 février, 1 autre le 3 mars. Le Comfrel attribue ce problème à l’incompétence des agents du comité électoral provincial (CEP). Il relève par ailleurs une multitude de problèmes au cours du décompte des voix, par exemple dans une cinquantaine de communes des 173 que comprend la province de Kompong Cham, le nombre des voix ne correspond pas à celles données par le CEP. Dans certaines communes, la différence peut s’élever à 900 voix.

Le 9 février, le CNE déclare avoir reçu 60 plaintes émanant des partis politiques. 51 de ces cas ont été résolus. Sam Rainsy dépose une centaine de plaintes devant le CNE, il demande notamment à ce qu’un nouveau scrutin soit organisé dans une cinquantaine de communes, puis seulement dans 8 communes, pour achat de votes et intimidations constatés le jour du scrutin. Il demande également un nouveau décompte des voix dans 18 bureaux. Le CNE autorise un nouveau décompte dans 4 bureaux de Phnom Penh où le PPC battait le PSR de quelques voix. Le PSR sort vainqueur dans trois cas. Le CNE refuse les autres réclamations, les jugeant sans fondement et non conformes à la loi. Devant ce refus, le PSR organise une manifestation de rue le 23 février qui regroupe environ 400 personnes selon les autorités, 1 000 selon le PSR.

La déroute du FUNCINPEC inquiète ses dirigeants. On lui reproche sa collusion avec le PPC, une campagne trop timorée, l’abandon du poste de maire de Phnom Penh qui lui revenait, mais qui, pour des divisions internes, a été attribué au PPC. Plusieurs membres du FUNCINPEC demandent la démission de You Hok Kry, co-ministre de l’Intérieur, et de Toh Lah, ministre de l’Education nationale, tous deux membres du parti, pour « incompétence, corruption et népotisme Dépité, Ranariddh part pour trois semaines en France… Sirivuddh, second du FUNCINPEC, entend revoir la stratégie du parti et réformer son organisation. Le parti estime que les membres locaux n’ont pas bien travaillé en faveur des habitants. Le parti demande à ce que le CNE change de composition pour les prochaines élections, car il a créé trop de problèmes durant celles-ci.

Le 5 février, la BAD (Banque asiatique pour développement) promet une aide 10 millions de dollars pour la mise en place des communes.

LE TRIBUNAL POUR JUGER LES EX-CHEFS KHMERS ROUGES

Le 10 août 2001, l’Assemblée nationale cambodgienne votait une loi concernant l’établissement d’un tribunal pour juger les ex-responsables Khmers rouges, mais sans y inclure les remarques faites par l’ONU, qui ne sont d’ailleurs pas présentées à l’Assemblée. La loi établit des « chambres spéciales » au sein desquelles les Cambodgiens sont majoritaires. Cette loi est envoyée à Hans Corell, conseiller juridique de l’ONU, dès le 30 août, lequel répond par une lettre du 10 octobre en signalant un certain nombre de points de divergences entre la loi votée et les accords conclus entre lui-même et le gouvernement de Phnom Penh quelques mois auparavant. Sok An, ministre du Conseil des ministres chargé du dossier, y répond le 23 novembre : on ne peut modifier une loi votée par le parlement cambod-gien. Le 11 janvier, Sok An écrit une nouvelle lettre deman-dant à Hans Corell de venir au Cambodge négocier les mo-dalités de l’établissement du tribunal. Hans Corell reporte son voyage au Cambodge tant qu’il n’aura pas reçu de ré-ponses précises sur les points en litige. Le 22 janvier, Sok An faxe trois pages pour « éliminer les suspicions et expri-mer clairement les positions du gouvernement Le 8 fé-vrier, l’ONU se retire du processus de création du tribunal.

Selon l’ONU, tel qu’il est envisagé par le gouvernement cambodgien, le tribunal n’offre pas suffisamment de garanties d’indépendance, d’impartialité et d’objectivité requises. D’après l’ONU, le gouvernement cambodgien ne s’appuie pas sur l’accord conclu entre les deux parties, et ne veut appliquer que ses propres règles. Il refuse notamment de faire citer Ieng Sary, troisième personnage du Kampu-chéa démocratique, parce qu’il a été amnistié par le roi.

Au début du mois de janvier, le ministère des Affaires étrangères supprime le passeport diplomatique dont jouissait Ieng Sary, dans le cadre du décret gouvernemental concernant l’accord de passeports diplomatiques aux personnalités cambodgiennes. « Il est un simple citoyen commente le ministère.

Sok An se dit surpris, mais affirme que la porte reste ou-verte. Si les Nations Unies ne reviennent pas sur leurs déci-sions, le Cambodge pourrait faire appel à des juges de pays amis, ou même assumer seul le jugement des ex-dirigeants Khmers rouges. Hun Sen affirme également que la porte reste ouverte, mais que la loi c’est la loi. Qu’il n’a aucun pouvoir de la changer. « Le Cambodge est un pays souve-rain que tout le monde doit respecter dit Hor Nam Hong, ministre cambodgien des Affaires étrangères et ancien Khmer rouge. Il demande à l’ONU de faire amende hono-rable pour son soutien aux Khmers rouges jusqu’en 1989.

De nombreux défenseurs des droits de l’homme cambodgiens font part de leur déception et leur tristesse. Cependant, plusieurs représentants « comprennent » la décision de l’ONU, devant l’impossibilité de juger équitablement avec la seule structure judiciaire actuelle du Cambodge. « L’ONU a raison de refuser les règles qui ne lui paraissent pas conformes aux exigences de la justice. Il vaut mieux pas de justice du tout qu’une mauvaise justice dit Lao Mong Hay, directeur de l’Institut cambodgien pour la Démocratie. Les ONG demandent aux pays donateurs de faire pression sur le gouvernement pour qu’il accepte les conditions de l’ONU.

Les Etats-Unis désapprouvent la décision de l’ONU. Cependant, l’ambassadeur des Etats-Unis à Phnom Penh fait remarquer qu’une justice qui ne poursuivrait pas Ieng Sary, comme le propose le gouvernement cambodgien, ne serait pas crédible.

Human Rights Watch et Amnesty International approuvent la décision de l’ONU, cependant « ni l’ONU ni le gouvernement cambodgien ne doivent considérer la question comme close… Les donateurs ne devront promettre aucune assistance pour un tribunal qui n’est pas entièrement indépendant et impartial 

L’Australie demande à l’ONU de reprendre ses négociations. La France appelle le Cambodge et les Nations Unies à maintenir le dialogue, et rappelle sa position : « Les formes et conditions de ce jugement relèvent de la souveraineté du Cambodge et doivent satisfaire aux normes de justice internationalement reconnues ».

On sait que ce jugement des ex-dirigeants Khmers rouges, s’il était mené avec rigueur, dérangerait bon nombre de personnes au pouvoir à Phnom Penh. D’autre part, si l’on veut un jugement vraiment équitable, on ne peut passer sous silence la responsabilité écrasante des Etats-Unis dans l’affaire cambodgienne. La justice ne devrait-elle pas s’appliquer aussi aux grandes nations qui ont alimenté les Khmers rouge d’une manière ou d’une autre ?

Quelques heures avant l’annonce du retrait de l’ONU du tribunal pour juger les ex-dirigeants Khmers rouges, un mémorandum était signé concernant le maintien du bureau de l’ONU au Cambodge.

Benson Samay, avocat de Ta Mok dont la prolongation de mise en détention provisoire s’achève en mars, demande la mise en liberté de son client. Le gouvernement cherche un moyen de la prolonger à nouveau de trois ans.

Ke Pauk, ancien adjoint de Ta Mok, et responsable de l’exécution d’environ 100 000 personnes dans le secteur Nord-Est du Cambodge, nommé général après son ralliement au gouvernement, meurt le 16 février d’une crise cardiaque. Beaucoup craignent que tous les ex-dirigeants meurent ainsi, ou par « accident », avant leur jugement.

L’association Solidarité Cambodge annonce qu’un groupe de familles françaises d’origine cambodgienne portent plainte le 22 février à Bruxelles contre les Khmers rouges.

REFUGIES MONTAGNARDS DU VIETNAM

Le 25 janvier, un accord est trouvé entre le Cambodge, le Vietnam et l’UNHCR (Haut Commissariat pour les Réfugiés) pour le rapatriement du millier de réfugiés montagnards vietnamiens hébergés à Ratanakiri et à Mondolkiri. L’UNHCR aura la possibilité de visiter le Vietnam et pourra même, comme d’autres ONG, y avoir un siège permanent. L’ambassadeur des Etats-Unis au Cambodge demande des éclaircissements sur cet accord, notamment sur le caractère « volontaire » du rapatriement. Les mêmes préoccupations sont exprimées par le groupe américain Human Rights Watch et par Amnesty International. Le 25 janvier, le Vietnam donne un « mauvais signe » en condamnant quatre Jarais à six ans et demi de prison pour « avoir organisé des départs illégaux Au début février, 98 réfugiés sur 498 que compte la province de Ratanakiri s’étaient inscrits comme volontaires pour le rapatriement, mais aucun parmi les 565 réfugiés de Mondolkiri. On compte au total 1 085 réfugiés.

Durant la première semaine de février, une centaine de membres des minorités Ede, Jaraï et Mnong passent la frontière pour rejoindre leurs compatriotes à Mondolkiri. Le Vietnam les accuse d’avoir été incités par des « mauvais éléments notamment par les membres du FULRO (Front Uni de Libération des Races Opprimées), basés aux Etats-Unis qui n’ont cessé de leur envoyer de l’argent et des appels téléphoniques.

Un représentant de l’UNHCR rapporte que le 22 février, des montagnards ont été battus par des policiers cambodgiens, au moyen de bâtons électriques, lors de la visite d’une délégation vietnamienne. « Les actions de rapatriement sont donc sérieusement remises en cause par l’attitude des deux gouvernements déclare le représentant de l’UNHCR le 23 février.

ECONOMIE

Selon le ministre du Commerce, en 2001, l’économie du Cambodge a connu un taux de croissance de 5,4 %, permettant de dégager 22 millions de dollars en taxes et autres licences d’exportation, notamment de vêtements. Il faudrait cependant une augmentation de 6 à 7 % en raison de l’augmentation de la population (entre 2 et 3 %). Les importations ont augmenté de 10,3 %. La production de nourriture et de boissons a baissé de près de 14 %, celle du poivre et des noix de cajou de 40 et 50 %. Le Cambodge compte 670 entreprises, dont 334 étrangères. Les investissements ont chuté de 12,76 % en 2001. Le secteur industriel emploie 195 500 ouvriers, dont 182 000 dans le secteur textile. 48 usines de confection ont fermé leurs portes l’an dernier, 28 nouvelles ont été créées. L’industrie a créé 53 000 postes en 2001.

Textiles

Le gouvernement des Etats-Unis renouvelle pour trois ans son accord pour l’augmentation des quotas d’importation de 6 % par an, en ajoutant une augmentation de 9 % de bonus pour l’amélioration des conditions de travail. Les em-ployeurs attendaient 18, voire 30 % d’augmentation. En no-vembre l’Organisation internationale du travail (OIT), en inspection au Cambodge, pointait les heures supplémentai-res obligatoires, le retard dans le payement des salaires, les discriminations anti-syndicales. L’OIT dénonçait également des grèves illégales de la part des syndicats. Le bonus de 9 % reconnaît les progrès accomplis, mais les juge insuffisants au regard des normes internationales. L’OIT doit faire une telle inspection tous les trois ans. Le Cambodge devrait entrer dans l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2003, mais doit auparavant adopter auparavant une quarantaine de lois. L’application du code du travail au Cambodge continue de susciter chaque mois un grand nombre de mouvements sociaux.

Le 14 janvier, 200 ouvriers de l’usine textile Guangda Garnment, en grève depuis 10 jours, manifestent devant l’Assemblée nationale et le ministère des Affaires sociales pour actes de violence à l’encontre de certains ouvriers. Ils réclament un salaire de 45 dollars après quatre mois d’ancienneté.

Le 29 janvier, un millier d’ouvriers de l’usine Bun Liseng entrent en grève pour protester contre le licenciement abusif de huit ouvriers syndiqués de leur usine.

Le 29 janvier, plus de 100 ex-employés du CNE manifestent devant le ministère de l’Intérieur. Le CNE avait embauché 350 personnes pour trois mois, mais ne les a pas payées, par suite d’un retard de l’aide en provenance du Japon.

Dans la nuit du 15 février, environ 200 manifestants de l’usine Luen Thai Garnment bloquent l’entrée de leur usine et se heurtent aux forces de police. Les revendications sont toujours les mêmes : heures supplémentaires obligatoires, mauvais traitements, mauvaise nourriture.

Le 20 février, à Kompong Speu, 200 ouvriers, soutenus par l’ONG Legal Aid of Cambodia et par un représentant de l’ambassade des Etats-Unis à Phnom Penh, traînent leur patron au tribunal pour licenciement abusif, non-paiement des heures supplémentaires. Ils demandent également une augmentation. Le patron, informé trop tard, ne se présente pas.

Le 27 février, 300 ouvriers sur les 600 ouvriers de l’usine Hana Garnment reprennent le travail après deux jours de grève.

Tourisme

Entre 300 et 400 touristes franchissent la frontière cambodgienne chaque jour à Poïpet. 674 touristes visitent Bantéay Srey chaque jour (4 500 les jours de fête), soit environ 50 à l’heure. 900 touristes (2 000 les jours de fête) visitent Ta Prohm chaque jour.

Le 27 février, la compagnie chinoise Hainan Air passe un accord avec le gouvernement pour la création d’une nouvelle société Air Cambodge, en versant un capital de 10 millions de dollars. Le Cambodge détient 41 % du capital. C’est un accord pour tenter de sauver la compagnie aérienne cambodgienne Royal Air Cambodge.

Contrats et mesures gouvernementales

Le 1er janvier, une nouvelle taxe est appliquée sur les carburants afin d’assurer la construction des routes et leur maintien en état. Un député du FUNCINPEC fait remarquer que le gouvernement préfère taxer les carburants que les casinos et les cosmétiques.

Le 11 janvier, le Conseil des ministres adopte un sous-décret qui destine un site de 336 hectares de la province de Koh Kong pour devenir un centre de développement industriel. Le 4 avril, un pont reliera le secteur à la Thaïlande (coût : huit millions de dollars, payés par le propriétaire du casino de Koh Kong), et une route rejoindra la capitale provinciale à la nationale n° 4 (Phnom Penh-Sihanoukville, payée par un prêt du propriétaire du même casino et le gouvernement thaïlandais. Ce site s’inscrit dans un projet de développement commun entre la Thaïlande et le Cambodge de 133 000 hectares (dont 55 % au Cambodge) à mettre en place d’ici 2020, et qui concernera dix millions de personnes (dont trois millions de Cambodgiens). Des industriels thaïlandais y installeraient des usines sans être soumis à des taxes.

Au terme d’une rencontre entre les trois Premiers ministres du Cambodge, du Laos et du Vietnam, tenu à Ho Chi Minh-Ville le 26 janvier, les trois pays lancent un projet de « construction d’un triangle de développement » entre les trois pays : développement des voies de communication, promotion des relations commerciales, coopération touristi-que, interconnexion des réseaux de lignes électriques.

Le gouvernement philippin signe un accord avec l’autorité Cambodgienne du pétrole pour mener des recherches à partir du mois de mars prochain.

Une société japonaise propose un projet de développement pour Siemréap incluant la construction d’un musée, d’un hôtel 5 étoiles, d’un théâtre et d’un centre de conférences, le tout pour 50 millions de dollars. Bien que ce projet n’ait pas été officiellement approuvé par le gouvernement, Hun Sen a donné son accord.

Le 20 février, la Chine autorise le prélèvement de dix millions de dollars de son aide accordée l’an dernier pour refaire le boulevard Mao Tsé Toung à Phnom Penh.

Une société chinoise assemble des motos au Cambodge avec des pièces détachées importées de Chine. Elle prévoit d’en assembler 100 par jour, et d’en exporter entre 8 000 et 15 000 par an au Vietnam. La société a importé pour 1,5 millions de dollars en matériel, emploie 10 Chinois et 50 Cambodgiens.

Le 12 janvier, une société coréenne reçoit l’agrément gouvernemental pour installer un réseau de télécommunications 15 fois plus rapide que les réseaux existant actuellement au Cambodge. Elle pense investir environ 13 millions de dollars.

L’Assemblée nationale accorde 13 millions de dollars pour transformer la société nationale d’assurances (Caminco) en société semi-privée, selon les recommandations de la BAD.

AIDES

Le 24 janvier, le gouvernement australien annonce le versement d’un montant de 2,1 millions de dollars au PAM (Programme alimentaire mondial), pour subventionner ses actions « nourriture contre travail permettant de réhabiliter les structures rurales telles que les routes et ouvrages d’irrigation.

Le 29 janvier, l’Agence française pour le développement (AFD) s’engage à verser 3,06 millions d’euros pour le développement de la sériculture (élevage du vers à soie) qu’elle soutient depuis 1993, dans le centre de Puok et dans le Nord-Ouest du Cambodge. 500 familles sont encadrées par le projet depuis 1996, 1 600 autres devraient être formées à l’avenir. Dans le sud du pays, 10 000 tisseuses pourront suivre des cours de perfectionnement. Actuellement, le fil importé provient du Vietnam. Le marché touristique re-présente 40 % de la demande nationale. On prévoit que d’ici cinq ans la demande en soie khmère, qui est actuelle-ment de 125 tonnes, passera à 300 tonnes par an. Une seconde convention portant sur 700 000 euros servira à financer un fonds d’études de faisabilité de différents projets.

Le Japon promet d’accorder une aide de 66 millions de dollars pour l’amélioration du système de prévention des inondation et du drainage de Phnom Penh, spécialement dans le sud de la capitale (Boung Tumpung et Boeung Salang). 600 familles devront être déplacées par ces travaux. Chaque an-née, près de 290 000 personnes sont victimes des inonda-tions ou vivent dans des quartiers aux eaux stagnantes.

Le 18 février, l’Union européenne ouvre une délégation permanente à Phnom Penh. Cette délégation comprendra environ 20 personnes. L’UE a financé divers projets depuis 1992 à hauteur de 250 millions d’euros et estime ses aides à 68 millions jusqu’en 2004.

Selon le journal cambodgien Chakraval, proche du pouvoir, 26 hauts responsables de Phnom Penh auraient déposé entre 1,2 et 1,8 millions de dollars chacun, sur des comptes en banque à Singapour, au nom de leur épouse. D’autres ont ouvert des comptes en France, à Taiwan, à Hongkong, en Thaïlande.

La BAD accorde un prêt de 20 millions de dollars pour la construction d’une usine de traitement des eaux de Sihanoukville. La construction doit commencer en juin et se terminer en 2004. L’usine Beer a entrepris la construction de sa propre usine de retraitement des eaux pour un coût de 400 000 dollars.

Le gouvernement japonais accorde 247 392 dollars à la Croix-Rouge cambodgienne pour des programmes « à la base » : écoles, santé, victimes des incendies.

Mines

Le 31 décembre, l’Australie annonce le versement de 2,1 millions de dollars au CMAC (Centre cambodgien pour l’action contre les mines) dans le cadre de son appui pour les opérations de déminage s’étalant de juin 2001 à juin 2003. Le versement de cette aide est cependant conditionnée par l’avance des réformes de l’agence nationale de déminage. Le 23 janvier, la Belgique et le Luxembourg s’engagent à financer des actions de déminage à hauteur de 1,5 millions de dollars et proposent d’ouvrir la porte de leurs écoles militaires aux officiers et sous-officiers khmers.

Le 14 janvier, 3 405 mines antipersonnel russes sont détruites à Kompong Chhnang.

En 2001, on dénombre 797 victimes par mines et engins non explosés, soit 5 % de moins que l’année précédente (841), soit une moyenne de 66 par mois. Parmi ces victimes, 527 sont des hommes, 207 des enfants, 64 des femmes. 20 % des victimes sont décédées, 29 % ont dû être amputées. Les provinces les plus exposées sont celles de Battambang, Bantéay Méan Chhey, Oddar Méan Chhey, Préah Vihéar et Païlin.

Le 20 février, Hor Nam Hong, ministre cambodgien des Affaires étrangères, annonce la création d’un terrain de golf de 29 trous aux trois frontières entre le Cambodge, la Thaïlande et le Cambodge. 9 trous se trouveront dans chacun des trois pays, le 29ème se placera exactement au lieu de jonction des trois pays. Auparavant il faut mener une opération de déminage dont le coût s’élèvera à 11 millions de dollars.

SOCIETE

Justice

Devant l’absence de système judiciaire efficace, la population continue à se faire justice elle-même. Le 31 décembre, deux groupes de jeunes se disputaient. Croyant se trouver en présence de voleurs de motos, la population d’un quartier en périphérie de Phnom Penh en furie lynche à mort un lycéen et un jeune ouvrier en bâtiment âgés de 16 et 17 ans. Durant la deuxième semaine de janvier, la foule en colère investit un commissariat de police, frappe à mort et poignarde trois personnes soupçonnées de viols. Le 26 janvier, un jeune homme de 17 ans est lynché, un voleur de 28 ans qui tente de faire usage d’un pistolet est tué par la foule. Les nombreux lynchages de voleurs présumés n’ont jamais donné lieu à une seule arrestation. 

Le 28 février, lors d’un troisième procès de membres présumés du CCF (Combattants cambodgiens pour la Liberté), 19 personnes ont été condamnées à des peines s’étalant entre cinq ans de prison et la perpétuité. Ce procès, comme les précédents, présente toutes les apparences de simulacre de justice.

Spoliation de terres

Le 2 janvier, 180 familles de Rumchek, près de Mémot, menacées de perdre leurs 500 hectares de terres au profit d’une société qui désire y planter des arbres, manifestent devant l’Assemblée nationale. Le gouverneur de la province reconnaît que la plainte des paysans est légitime.

Le 17 janvier, près de 150 familles de Chom Chauv, près de Phnom Penh, manifestent contre la vente de leurs terres par des officiers de l’aviation.

Durant la dernière semaine de janvier, deux policiers militaires font feu sur des gens habitant un terrain depuis 1979, mais qui aurait été vendus par les autorités locales à Teng Bunma.

Une société cambodgienne (CCA), dirigée par un conseiller de Chéa Sim, président du Sénat, avait recruté 1 263 ouvriers, artisans et cadres, pour aller construire un stade pour les Jeux olympiques de 2004 en Grèce. Aucun candidat n’est parti travailler, mais tous ont dû débourser plus de 500 dollars pour obtenir une place. Suite à de nombreuses manifestations, le 22 février, le gouvernement cambodgien accepte de rembourser 894 candidats malheureux et de confisquer les biens de la CCA.

Le 15 décembre, environ 120 pêcheurs d’un village flottant du Tonlé Sap mettent le feu au bureau des pêcheries du village, suite à des coups de feu tirés par les gardes. Les pêcheurs semblent à bout de patience. Selon les directives du Premier ministre, on leur a attribué 500 hectares qui sont situés à 15 km du village, mais pour s’y rendre doivent traverser un lot privé, dont les gardes demandent entre 20 et 30 dollars à chaque passage.

Le fils du ministre du Développement rural et gendre du gouverneur de Phnom Penh est nommé général à 29 ans, décision qui suscite la critique de beaucoup, pour népotisme. L’armée cambodgienne compte 380 généraux.

Santé

Une étude scientifique tend à prouver que manger 20 à 30 grammes de riz « Somaly spécialité de la province de Battambang, réduit les risques de maladies du cour et de cancer. 15 000 tonnes de ce riz ont été exportées en Malaisie cette année, contre 7 000 de l’an dernier et 700 en 1999.

L’absence d’iode dans le sel peut provoquer des goitres et le crétinisme. Dans une école, un sondage montre que 40 % des enfants commencent à développer un goitre. L’OMS avait cependant confié, il y a quelques années, l’exclusivité de la production de sel iodé à la Phéapimex, société proche du pouvoir. En 2001, les dons de l’UNICEF ont permis la production de 5 000 tonnes de sel iodé (contre 12 000 en 2000). La population cambodgienne consomme 40 000 tonnes de sel par an, mais les sociétés importatrices n’ajoutent pas d’iode dans le sel « pour ne pas perdre du temps et de l’argent » et les 25 centres de production du pays ne se préoccupent pas d’ajouter l’iode nécessaire.

Le 8 janvier est posée la première pierre d’une annexe de l’« Hôpital de l’Espoir » qui, depuis 1996, a donné gratuitement 350 000 consultations, hospitalisé 2 800 malades, pratiqué 3 000 interventions. Cette annexe est financée par l’Assistance japonaise et américaine pour le Cambodge.

Le 2 janvier, l’Assemblée nationale adopte deux textes visant la protection des enfants : l’un porte sur l’implication des enfants dans les conflits armés, l’autre sur la diffusion d’images pornographiques. Selon l’opposition, « les trafiquants sont souvent des gens puissants… L’association ADHOC qui a mené une enquête sur les violences domestiques, les viols et le trafic d’êtres humains arrive à la même conclusion que l’opposition. Selon l’ONG, le nombre des viols déclarés seraient en augmentation. Seuls 25 % des auteurs sont arrêtés et condamnés. « La corruption permet de transformer des procès-verbaux de police 11 % des proxénètes s’adonnant au trafic d’enfants sont des policiers. Seulement 7,7 % des trafiquants ont fait l’objet d’une condamnation.

La Bill & Melinda Gates Foundation décide d’accorder 2,7 millions de dollars pour les cinq années à venir à la prévention contre le sida.

Selon le rapport de l’OMS de 2000, le Cambodge se place au 174ème rang, sur 191 pays, en ce qui concerne le système de santé.

Selon une enquête de l’OMS, près de 2 millions de Cambodgiens, soit 1 sur 6, souffriraient de troubles mentaux.

Drogue

Selon un rapport officiel, les surfaces cultivées en cannabis ont baissé de 80 % en 2001 par rapport à l’année 2000. Les autorités en ont détruit 11,6 hectares. Cependant, le volume de drogues de synthèse aurait augmenté de 50 %. Un rapport établi par l’association « Amis » de Sébastien Marot, présenté le 26 février, fait état d’un accroissement de la consommation d’amphétamines et des drogues à injecter parmi les jeunes de toutes les couches de la société. Les amphétamines proviennent de Thaïlande, l’héroïne du Vietnam et de Chine.

Education

Le gouvernement tient à contrôler les écoles étrangères. Le pays comprend environ 70 écoles chinoises, dont plus d’une douzaine à Phnom Penh. L’Education nationale demande à ces écoles l’enseignement de 5 heures de langue khmère et une heure d’histoire cambodgienne par semaine.

Dix écoles détruites ou endommagées par les inondations, dans la province de Prey Veng, ont été remises à neuf par l’association française SIPAR.

Negroponte, du Massachusetts Institute of Technology, envisage de doter une école rurale d’ordinateurs, dans le cadre du Projet d’écoles rurales concernant 250 écoles. Apple-Japan fournit également une douzaine d’ordinateurs.

Depuis 1979, l’Institut khmer de Technologie (ITC), en grande partie financé par la France, a formé près de 3 400 ingénieurs, dont 354 femmes. 741 étudiants sont en cours de formation.

Patrimoine

Le 3 janvier, l’Assemblée nationale ratifie à l’unanimité la convention Unidroit encadrant la lutte contre le trafic illicite des biens culturels. D’ici peu, la Thaïlande, plaque tournante du trafic dans la région, devrait acheminer 43 pièces saisies, dont 9 fausses, récemment découvertes. Quand la convention entrera en effet, le Cambodge pourra demander le retour des objets d’art volés depuis 75 ans, en apportant des preuves de sa propriété. Le pays a perdu au moins 100 ouvres d’art.

Religion

46 Chams du Cambodge font le pèlerinage à La Mecque : le voyage de 7 d’entre eux est financé par un homme d’affaires d’Arabie Saoudite (Eisa Bin Nasir), sept autres par la Ligue musulmane mondiale, et 29 autres par eux-mêmes.

DIVERS

Des travaux qualifiés de « pharaoniques » sont entrepris dans la presqu’île de Chruy Changvar, en face du palais royal, pour stabiliser les berges de la presqu’île qui avance d’une dizaine de mètres par an, et risquent de modifier sérieusement l’embouchure du Bassac. L’objectif est de remblayer les berges érodées, de draguer les alluvions récentes, pour donner à la presqu’île le tracé qu’elle avait vers les années 1920. Cela demande une dépense d’environ 10 millions de dollars. La quantité de poissons pêchés est largement tributaire d’un bon transit des eaux vers le Tonlé Sap. Chaque Cambodgien des zones limitrophes du Tonlé Sap consomme en moyenne 80 kg de poisson par an, 67 pour les non-pêcheurs. Les pêches produisent 450 000 tonnes de poisson, dont 290 000 tonnes pour la consommation locale.

Un nouveau film cambodgien retrace l’histoire de Décho Dandin, héros cambodgien. Le coût de la production du film s’élève à 100 000 dollars et passe pour être un petit chef d’ouvre.

Les Français dépossédés de leurs biens entre 1970 et 1975 pourront bénéficier d’une indemnisation (n’excédant pas 300 000 euros) par l’Agence nationale pour l’indemnisation des Français d’outre-mer (Anifom), au terme du reversement d’un compte par le Cambodge à la France par un accord conclu en 1995.

Un cargo battant pavillon cambodgien est porté disparu le 24 février, au large du Japon.