Eglises d'Asie

Pour l’évêque auxiliaire de Kuala Lumpur, les catholiques, plutôt que de s’inquiéter de leur petit nombre, devraient se soucier de témoigner de leur foi

Publié le 18/03/2010




Plutôt que de s’inquiéter de leur petit nombre, les catholiques de Malaisie devraient se demander comment témoigner de leur foi et comment dialoguer avec les autres religions, a déclaré au début du mois de mars dernier Mgr Murphy Pakiam, évêque auxiliaire de Kuala Lumpur. “Augmenter le nombre des catholiques dans la péninsule malaise n’est pas notre souci premier”, a-t-il précisé, ajoutant que ce qui devait être au cour des catholiques de Malaisie est le souci de mieux témoigner de leur foi et mieux dialoguer avec les autres religions. D’après les statistiques gouvernementales et celles de l’Eglise, les catholiques représentent un peu plus de 1 % des 18,5 millions d’habitants que compte la Péninsule malaise. En dépit de ce petit nombre, l’Eglise catholique ne veut pas se lancer dans une frénésie d’évangélisation pour agrandir son troupeau, a assuré Mgr Pakiam dans une interview accordée aux médias catholiques locaux. L’évêque a indiqué que l’évangélisation ne consistait pas à “attirer les gens à l’Eglise” mais, pour les catholiques, à témoigner de leur foi dans leur vie quotidienne et laisser Dieu faire le reste.

Néanmoins, Mgr Pakiam a souligné la nécessité pour l’Eglise locale “de dialoguer avec les autres religions pour créer des liens avec des gens de foi différente et voir ainsi l’amour de Dieu s’étendre à tous les peuples”. “Malgré une population multiraciale et multiculturelle où chacun est différent, nous pouvons être unis par les liens de l’amitié. Ce sont eux qui font notre cohésion. C’est le signe merveilleux de ce que Dieu peut faire pour nous”, a-t-il ajouté. L’évêque auxiliaire a souligné que la mission confiée par Dieu était de créer plus de charité et d’unité : “C’est pour cela que, dans nos églises, nos messes sont célébrées en différentes langues. Ce qui nous fait réaliser, à nous catholiques, que nous sommes différents mais capables de nous ouvrir et de nous apprécier les uns les autres. Nous nous réjouissons de notre diversité culturelle et l’accueillons de façon positive comme l’expression de l’unité des enfants d’un même Père qui est aux cieux”. Les catholiques peuvent être fiers de leur foi, a-t-il dit encore : “La foi n’est pas seulement écouter un sermon, mais aussi former ensemble une commu-nauté de prière – à la messe du dimanche, aux veillées pénitentielles, dans la prière des groupes charismatiques ou les retraites”. La foi catholique est “une foi communautaire”, a-t-il ajouté : “C’est parce que nous avons l’expérience de ce qu’est la foi que nous sommes ouverts aux croyants des autres religions et cultures”.

Parmi les trois diocèses de la Péninsule malaise, celui de Kuala Lumpur, avec 92 660 catholiques, est le plus important numériquement. Il est suivi par celui de Penang (65 837 catholiques). Le diocèse de Malacca-Johor est le moins important numériquement avec 36 000 catholiques. La Fédération de Malaisie, outre les Etats de la Péninsule malaise, comprend les Etats de Sarawak et de Sabah, qui forment à eux deux la Malaisie orientale. Peuplée au total de 21 millions d’habitants, la Fédération compte 8 % de chrétiens (les musulmans étant 59 % de la population totale, les hindous 8 %, les bouddhistes 6 %, les adeptes de la religion chinoise traditionnelle (confucianisme – taoïsme) 24 %).