Eglises d'Asie

Un groupe armé a attaqué un village chrétien faisant 25 blessés

Publié le 18/03/2010




A deux reprises en l’espace de vingt-quatre heures, un groupe d’environ 200 hommes, soupçonnés d’appartenir au Parti national du Bangladesh (BNP), ont attaqué un village chrétien, laissant derrière eux 25 blessés et 10 maisons pillées. Les gens du village de Foiljana, à 180 km. au nord-est de Dacca, ont expliqué à l’agence Ucanews que la première attaque avait eu lieu à 21 h, le 26 février dernier, et qu’une maison avait été alors saccagée. A 10 heures du matin, le lendemain, alors que les chrétiens étaient réunis pour protester contre cette exaction, une deuxième attaque a eu lieu, les assaillants pillant cette fois-ci une dizaine de maisons, brisant télévisions, réfrigérateurs et appareils audiovisuels avant de repartir avec l’argent liquide, les bijoux et autres objets de valeurs trouvés sur place. Situé dans le district de Mothurapur, le village de Foiljana fait partie de la paroisse Sainte Rita, du diocèse de Rajshahi, et rassemble près de 500 personnes, catholiques et protestants.

De l’hôpital Chatmohor Upazilla où ils ont été admis, les blessés, âgés de 17 à 70 ans, ont déclaré que les attaquants obéissaient aux ordres de Shajahan Ali, du Parti National du Bangladesh (BNP) et président du comité local de ce parti à Foiljana. Selon l’un des villageois, gravement blessé, le village subissait depuis quelques temps des pressions de la part de militants du BNP qui accusaient les chrétiens d’avoir voté pour la Ligue Awami à l’occasion des dernières élections législatives, en octobre 2001. La Ligue Awami a dirigé le pays de 1996 à 2001 et a perdu les élections de l’an dernier au profit d’une coalition de quatre autres partis alliés au BNP (1).

Shahidul Islam Ratan, musulman et responsable d’une unité locale de l’administration, a confirmé que les habitants de Foiljana, depuis les élections d’octobre, avaient été menacés par des personnalités influentes du BNP. Il a ajouté que la police n’avait rien fait malgré les rapports de ses inspecteurs au sujet de ces menaces. Sebastian Rozario, un paroissien de Sainte Rita, a pour sa part, fait appel à la solidarité de tous les chrétiens face à ces attaques : « Si les chrétiens, victimes de ces exactions, ne se sentent pas soutenus par nous tous, ils risquent de se retrouver dans une dangereuse situation d’infériorité ».