Eglises d'Asie

Devant le Conseil consultatif du peuple, des délégués catholiques insistent pour que soit réglé le problème des propriétés d’Eglise confisquées du temps du président Mao

Publié le 18/03/2010




Réunis à l’Assemblée nationale populaire (1), les membres du Conseil consultatif du peuple chinois (CCPC) ont abordé la question de la nécessité de voter une nouvelle loi sur la religion en Chine. Sans sous-estimer la nécessité d’une telle loi, certains délégués catholiques à cette conférence – qui compte 58 membres représentant les religions bouddhiste, musulmane, taoïste, chrétienne (catholiques et protestants) sur plus de 2 000 membres – ont fait part de certaines de leurs réticences.

Pour Mgr Liu Jinghe, évêque « officiel » du diocèse de Tangshan (province du Hebei) et l’un des neuf délégués catholiques du CCPC, il est difficile et délicat de voter une seule et même loi pour toutes les religions tant celles-ci sont différentes de par leurs normes et leurs usages. « Nous craignons que n’importe quelle loi sur la religion soit à la fois trop rigide et trop gauchiste. Une fois la loi adoptée, il ne sera pas facile de l’amender dès lors que le besoin s’en fera sentir », a-t-il déclaré devant ses pairs du CCPC. Mais, pour l’heure, a-t-il poursuivi, le souci de l’Eglise catholique n’est pas tant l’éventuel vote d’une nouvelle loi sur la religion que la question de la restitution des biens, immobiliers principalement, confisqués par l’Etat du temps du président Mao. Depuis vingt ans que les religions ont, de nouveau, droit de cité en Chine, a fait remarquer l’évêque, l’Eglise n’a pas encore pu récupérer tous ses biens. « Ceci est principalement une question politique », a-t-il commenté (2).

En 1980, le Conseil pour les affaires d’Etat avait décrété que les propriétés d’Eglise confisquées ou occupées par des administrations publiques avant la date de 1976 devaient être rendues à leur propriétaire. Or, a souligné Mgr Liu, dans certains diocèses, moins d’un cinquième des biens confisqués ont été rendus. « Je soulève ce point à cette session [du CCPC] afin que l’Eglise soit entendue sur cette question », a-t-il conclu.