Eglises d'Asie

Hebei : quelques jours avant le début de la Semaine Sainte, l’évêque “clandestin” du diocèse catholique de Zhengding a été – une nouvelle fois – arrêté

Publié le 18/03/2010




Selon une information diffusée le 24 mars par la Fondation du cardinal Kung, basée aux Etats-Unis, Mgr Julius Jia Zhiguo, évêque “clandestin” de Zhengding, diocèse catholique situé dans la province du Hebei, a été interpellé par la police le 20 mars dernier et maintenu depuis cette date en détention. Si les détails au sujet de son arrestation, du motif de celle-ci et du lieu de détention de Mgr Jia, ne sont pas connus, les observateurs remarquent que cette arrestation intervient quatre jours avant le début de la Semaine Sainte ; elle serait donc à mettre au compte de ces manœuvres dont les autorités chinoises sont coutumières à l’approche des grandes fêtes religieuses catholiques : souvent en effet, à l’approche de Noël, de Pâques ou du 15 août, la police emprisonne ou assigne à résidence certains des évêques de la partie “clandestine” de l’Eglise catholique en Chine afin d’empêcher ces derniers de présider les cérémonies religieuses normalement organisées à l’occasion de ces temps forts de l’année liturgique ; parfois, le motif des arrestations n’a rien de religieux mais est lié à la visite en Chine de personnalités étrangères.

Mgr Julius Jia, âgé de 67 ans, a passé au total vingt années de sa vie dans les prisons chinoises. Ordonné évêque de Zhengding en 1980, dans un diocèse où la communauté catholique “clandestine” est importante, il a, ces dernières années, régulièrement été arrêtés ou “invités” par les autorités chinoises locales à passer de quelques semaines à quelques mois dans des “résidences” du gouvernement. En 1995, par exemple, lors de la Conférence des femmes, organisée par l’ONU à Pékin, ou en juillet 1998, à l’occasion de la visite du président américain Bill Clinton, Mgr Jia avait été ainsi soustrait à ses tâches pastorales. Le dernier séjour en détention de l’évêque de Zhengding remonte au 15 août 1999 : arrêté à cette date, Mgr Jia était resté plus de cinq mois coupé de son diocèse et de ses fidèles avant d’être libéré le 3 février 2000 (1).