Eglises d'Asie

Hongkong : pour la première fois, des membres du mouvement Falungong ont été interpellés par la police et poursuivis pour « obstruction »

Publié le 18/03/2010




Le 15 mars dernier, la police de Hongkong a interpellé seize manifestants membres du groupe Falungong et leur a signifié qu’ils étaient poursuivis pour « obstruction ». Il est reproché à ces seize personnes – 12 Hongkongais et 4 ressortissants suisses – d’avoir ignoré, le 14 mars, à deux reprises une injonction de la police leur demandant de dégager l’entrée de l’immeuble abritant le Bureau de liaison de la Chine à Hongkong, qui fait office de bureau de représentation de Pékin dans la Région administrative spéciale de Hongkong, et de déplacer leur manifestation sur le côté du bâtiment en question. C’est la première fois que les autorités de Hongkong ont engagé des poursuites à l’encontre de membres du Falungong, mouvement d’inspiration bouddhiste et taoïste interdit en Chine populaire mais toléré à Hongkong (1).

Le mouvement Falungong, dénoncé et poursuivi en Chine populaire comme « secte pernicieuse », a jusqu’ici mené une existence légale à Hongkong. Sa présence, voyante, dans la RAS a été il y a quelques mois source d’irritation de la part des autorités hongkongaises, le chef de l’exécutif local ayant, au moins à une reprise, utilisé le qualificatif de « secte pernicieuse » pour désigner le groupe et déclaré que les activités du groupe devaient être surveillées de près. Lors de la manifestation du 14 mars, l’intervention de la police a été déclenchée par une plainte du Bureau de liaison chinois.

Selon le responsable de la police, Michael Chiu, les deux poursuites pour obstruction peuvent entraîner un maximum de trois mois de prison et 640 dollars d’amendes. Relâchés le jour même après avoir versé une caution, les quatre citoyens suisses ont repris dès le lendemain leur manifestation – mais cette fois-ci en se tenant sur un espace délimité par la police. Le 15 mars, c’était au tour des Hongkongais d’être libérés, sous caution également. Pour Kan Hung-cheung, porte-parole du mouvement Falungong dans la RAS, la police a agi dans cette affaire sous la contrainte de la Chine. Les personnes interpellées « ont été arrêtées et inculpées de façon erronée, a-t-elle déclarée. C’est une double erreur qui ne peut faire que du tort aux citoyens de Hongkong ».