Eglises d'Asie

Face aux nouvelles formes de pauvreté qui se développent dans le pays, l’archevêque de Kuala Lumpur rappelle les deux pôles de son action : dignité de l’homme et service des pauvres

Publié le 18/03/2010




A l’occasion du vernissage d’une exposition d’art organisée dans un but caritatif, l’archevêque de Kuala Lumpur, Mgr Anthony Soter Fernandez, a rappelé certaines des priorités de l’action de l’Eglise catholique en Malaisie, insistant en particulier sur les défis que représentent l’existence de « nouveaux pauvres ». « Nous avons aujourd’hui des nouveaux pauvres’ : les migrants, les femmes et les enfants victimes de violence, les victimes du sida, c’est pourquoi nous sommes constamment mis au défi de donner des réponses novatrices, a-t-il notamment déclaré, ajoutant qu’il était nécessaire pour répondre à ces nouveaux appels « d’être une nation unie, quelles que soient notre appartenance ethnique, notre culture ou nos traditions religieuses, de nous mettre au service des plus petits de nos frères et sœurs, et non pas seulement en Malaisie mais dans le monde entier ». Inaugurée le 2 mars dernier, l’exposition marquait le début du cinquantenaire Bureau national pour le développement de l’homme de la Conférence des évêques catholiques de Malaisie (NOHD).

Cette exposition, présentée du 2 au 10 mars, a permis de recueillir des fonds pour financer les différents programmes mis en chantier par le NOHD. « Nous avons tendance à mesurer nos réussites à l’aune de leur renom et de nos actions d’éclat, alors que l’essentiel est la personne humaine. Si nous nous attachons à la dignité de la personne et à la soif de transcendance inhérente à tout esprit humain, nous nous trouvons sans cesse ramener à l’écoute des voix des plus faibles et des plus délaissés de notre société », a déclaré l’archevêque.

Marina Mahathir, sœur du Premier ministre Mohamad Mahathir, était présente à ce vernissage au titre de la présidence qu’elle exerce au sein du Conseil malaisien contre le sida, structure qui regroupe l’ensemble des ONG luttant contre cette maladie. « Quoique la Malaisie soit une nation développée à revenu moyen, nous avons beaucoup de pauvres, de marginaux et de sans domicile fixe' », a déclaré Marina Mahathir, insistant sur la nécessité d’insuffler un esprit d’entraide en réponse aux besoins de ces communautés : « Il nous faut répondre avec nos cœurs. Debout devant vous, ces mots me reviennent à l’esprit : « Une charité qui vient d’abord du cœur est la plus pure des charités 

Selon les statistiques du ministère de la Santé malaisien, à la date de juin 2001, 4 000 personnes au moins sont mortes du sida dans le pays et 5 000 autres souffrent aujourd’hui de cette maladie. En outre, il est estimé que près de 40 000 personnes sont séro-positives. La Fondation malaisienne contre le sida estime, pour sa part, que les chiffres réels sont cinq fois supérieurs.