Eglises d'Asie

A la faveur de la paix retrouvée à la suite de l’accord de cessez-le-feu entre les Tigres tamouls et Colombo, le clergé catholique de Trincomalee se réjouit d’un retour à la normale

Publié le 18/03/2010




A Trincomalee, dans l’est du pays, en zone majoritairement tamoule, la paix est revenue à la faveur de l’accord de cessez-le-feu signé en février dernier entre les Tigres tamouls et Colombo (1). “Après la signature de l’accord, des changements considérables et remarqués ont eu lieu à Trincomalee”, se réjouit le P. Anthony Leo, responsable de la branche locale de la Caritas du diocèse catholique de Trincomalee-Batticaloa. Lui et ses confrères prêtres, qu’ils soient tamouls comme lui ou cinghalais, se réjouissent que les multiples barrages de contrôle mis en place par l’armée aient été levés et que les vérifications d’identité aient été considérablement allégées. Une situation normale est enfin de retour à Tricomalee, déclare, enthousiaste, le prêtre.

Durant les week-ends et les jours de congés, des centaines de personnes fréquentent les temples, les sources d’eau chaude et les plages, les gens circulant librement à peu près partout, que ce soit dans les zones déminées ou non déminées. Mais le travail pour un véritable retour à la normale reste énorme, estime encore le P. Leo. De vastes portions de terre, abandonnées par leurs propriétaires, sont toujours en déshérence. De plus, outre l’aspect matériel, “si nous allons vraiment vers le rétablissement de la paix, des relations d’amour doivent être nouées entre les différents groupes ethniques et religieux pour parvenir à la réconciliation”, ajoute encore le prêtre. Pour le P. Joseph de Koning, vicaire général du diocèse, les gens sont “soulagés” et “goûtent à la paix Le 14 avril dernier, jour de fête tant pour les Tamouls que pour les Cinghalais, les échoppes étaient particulièrement achalandées, signe d’un retour à la confiance, estime le P. de Koning.

A Trincomalee, le clergé catholique n’est pas le seul à se réjouir du nouveau climat. Le responsable du temple hindou de Koneshwaram, haut lieu de l’hindouisme au Sri Lanka, se réjouit de voir des pèlerins cinghalais venus du sud du pays fréquenter à nouveau les temples de Tricomalee et qualifie la paix revenue de “miracle divin”. Région réputée pour la blancheur de ses plages, la clarté de ses eaux et la constance de son climat, Tricomalee refait également le plein de touristes, locaux et étrangers. Les hôtels et les pensions sont restaurés, témoigne le manager du Nilaweli Beach Hotel dont l’établissement a vu le taux de fréquentation passer de 10 % l’an dernier à 40 % ces dernières semaines.