Eglises d'Asie

Les responsables catholiques pour la communication craignent qu’après ceux de la radio, les programmes religieux télévisés soient, eux aussi, supprimés

Publié le 18/03/2010




Bien que, suite à des protestations, les autorités aient annulé l’ordre de suspendre la diffusion normale des programmes religieux sur le réseau national de télévision, les responsables catholiques pour la communication ont exprimé leurs doutes et leur scepticisme pour l’avenir. D’après Thiraj Lester, producteur des programmes chrétiens sur Rupavahini (télévision du service publique), le 12 mars dernier, le directeur de la télévision d’Etat avait décidé d’abandonner la diffusion des programmes religieux non sponsorisés. Cependant, suite à la lettre de protestation datée du 14 mars, signée du P. Cyril Gamini Fernando, directeur national du Centre catholique de la communication de Colombo et destinée à Dhammika Dissanayake, le nouveau président des sociétés publiques de radio-télévision, la décision avait été “annulée”. Le 17 avril, Lester déclarait : “L’Eglise n’a pas à douter ni à craindre. Les programmes religieux, même non sponsorisés, seront télédiffusés comme d’habitude”. Néanmoins, le P. Fernando, le 2 avril, a estimé que “des doutes demeuraient dans les esprits quant à la continuité des programmes religieux futurs ». Dans sa lettre, le prêtre avait exprimé son opposition quant à cette suppression, disant que la décision du gouvernement avait été prise sans préavis ni consultation. Il affirmait également que des programmes religieux ne sauraient être assimilés aux programmes non sponsorisés. Le P. Fernando a souligné que les programmes religieux insufflaient dans la population de solides valeurs morales qualifiées par lui de “besoins urgents pour notre temps”. La télévision d’Etat cesserait d’être un atout pour la nation dès lors qu’elle serait gouvernée par la recherche du profit, à l’image des sociétés de télédiffusion privées opérant dans le pays, a ajouté le prêtre.

Pendant ce temps, à la mi-mars, les médias locaux ont rapporté que la télévision publique avait mis fin aux deux heures de programmes éducatifs diffusés chaque jour en soirée parce que le ministère de l’Education n’avait pas versé les 65 millions de roupies (680 000 dollars américains) qu’il devait à la télévision d’Etat. Le président de cette dernière, Dissanayake, a cependant affirmé qu’il n’avait pas abandonné les programmes d’éducation et que d’autres seraient prochainement diffusés.

Précédemment, le Conseil consultatif chrétien pour les programmes religieux, dont font partie des membres du clergé et des laïcs, avait déclaré son opposition à la décision de la Sri Lanka Broadcasting Corporation, société publique, de ne diffuser des programmes religieux qu’à la condition qu’ils soient financés par un tiers (1). Les responsables chrétiens craignent que ce ne soit là qu’une étape vers la suppression du service religieux au sein de l’organe gouvernemental de radiodiffusion. Ils pensent également que l’Eglise catholique se trouvera dans une situation délicate dès lors qu’il sera nécessaire de chercher des sponsors pour financer la production de ses programmes religieux.