Eglises d'Asie – Sri Lanka
En réponse à un communiqué des évêques catholiques dénonçant une éventuelle légalisation de l’avortement, le gouvernement assure qu’aucune décision n’a été prise en ce sens
Publié le 18/03/2010
La réaction du ministère de l’Intérieur du 3 mai est venue en réponse à un communiqué publié par la Conférence des évêques catholiques du Sri Lanka le 30 avril dernier à la suite de l’Assemblée plénière des évêques, tenue à Colombo, au secrétariat de la Conférence à Lankaramaya du 23 au 25 avril. Dans ce communiqué, les évêques rappelaient que, pour les catholiques, “un avortement est un crime abominable” et s’alarmaient des rumeurs rapportées par les médias locaux selon lesquelles le gouvernement se préparait à proposer une loi visant à légaliser l’avortement “en certains cas particuliers”. Les évêques rapportaient également des propos attribués à de hauts responsables du ministère de la Condition féminine justifiant l’avortement pour des grossesses résultant d’un viol, d’un inceste ou présentant des complications médicales.
Depuis 1995, l’Eglise catholique se mobilise régulièrement à chaque fois que des projets de légalisation de l’avortement voient le jour. A cette date, l’Alliance populaire, alors au pouvoir et aujourd’hui dans l’opposition, avait proposé de légaliser l’avortement, suscitant la création du Mouvement des familles chrétiennes, association dont un des buts était de défendre les positions de l’Eglise sur la vie. En février dernier, ce mouvement avait de nouveau pris position publiquement pour dénoncer le projet de l’actuel Premier ministre, Ranil Wickremasinghe, du Front national unifié, d’explorer la possibilité de légaliser l’avortement sur la base de critères sélectifs (1). On peut noter qu’en dépit de la mobilisation des catholiques sur cette question, l’avortement est toutefois largement pratiqué dans le pays où, selon certaines sources, un millier d’avortements sont pratiqués quotidiennement et officiellement – au nom de la protection de la vie de la mère ; le nombre total des avortements est sans doute encore supérieur à celui des avortements pratiqués officiellement.