Eglises d'Asie – Sri Lanka
Les évêques catholiques se prononcent pour la plus large autodétermination possible des Tamouls au sein d’un Etat sri-lankais uni
Publié le 18/03/2010
Signé par Mgr Marius Peiris, évêque auxiliaire de l’archidiocèse de Colombo et secrétaire général de la Conférence épiscopale, le communiqué des évêques affirme que les choses vont dans le bon sens au Sri Lanka. Les évêques se réjouissent ainsi de la levée des interdictions de déplacement qui contribuaient à créer une atmosphère de crainte dont tous devenaient peu à peu la proie. « Pour un peuple épuisé par la guerre, ce sont là des indicateurs positifs qui indiquent que le pays se dirige dans la direction de la paix. »
S’agissant de l’avenir du pays, les évêques affirment que tous les Sri Lankais sans exception seront appelés à cette tâche. « C’est une responsabilité que nous devons tous partager, de la même façon que nous avons partagé les blessures et les souffrances apportées par la guerre », écrivent les responsables de l’Eglise qui ajoutent que « le retour à la paix est une tâche trop sacrée pour être laissée entre les mains de ceux qui ont été directement impliqués dans la guerre ».
Par ailleurs, Mgr Nicholas Marcus Fernando, archevêque de Colombo, a reçu le 30 avril Mahinda Rajapakse, chef de l’Alliance populaire, le parti de l’opposition parlementaire au gouvernement dirigé par le Premier ministre Ranil Wickremasinghe. Mgr Fernando a invité le responsable politique à entretenir le « dialogue » avec le Front national unifié, principale formation de la majorité actuelle. Après avoir entendu la position de Mahinda Rajapakse, qui s’est plaint de ce que l’actuel Premier ministre apparaît céder sans contrepartie à toutes les demandes des Tigres tamouls et du fait que le LTTE, la formation des Tigres, n’a pas renoncé « à revendiquer une patrie pour les Tamouls et in fine le droit à un Etat séparé », l’archevêque de Colombo a insisté pour dire que le processus engagé était « une affaire où des concessions devaient être faites de part et d’autre. Nous devons adopter une attitude plus ouverte et essayer de comprendre l’autre afin d’œuvrer à une solution favorable au bien du peuple et aux intérêts de la paix dans ce pays ». Au cours de cette entrevue, le P. Emmanuel Wickremasinghe, vicaire général du diocèse, a ajouté qu’il était favorable à une proposition d’amendement de la Constitution qui permettrait aux parlementaires de voter, sur les sujets d’importance nationale, selon leur conscience et non forcément selon leur appartenance partisane, et cela sans craindre d’être expulsés de leurs formations politiques respectives. Rajapakse a répondu que lui aussi était favorable à une telle proposition et qu’il soutiendrait le cas échéant la proposition d’un tel amendement constitutionnel.