Eglises d'Asie

Les prêtres du diocèse catholique de Hongkong demandent à leurs fidèles de ne pas perdre foi et de les soutenir face à l’épreuve que constitue la révélation de plusieurs cas de prêtres pédophiles

Publié le 18/03/2010




Face à l’émotion soulevée par la révélation du scandale impliquant plusieurs prêtres pédophiles (1), les prêtres catholiques de Hongkong ont prié leurs paroissiens de ne pas perdre foi en l’Eglise et en ses serviteurs, précisant que l’Eglise faisait tout son possible pour restaurer la crédibilité du clergé. Dans les paroisses, à l’occasion des messes du dimanche 5 mai, les prêtres ont expliqué en chaire quelle était la ligne de conduite du diocèse quant à ces affaires. Dans toutes les paroisses, les locaux des congrégations religieuses, les écoles et les institutions catholiques, une copie de la “Déclaration sur les prêtres pédophiles”, texte publié par le diocèse pour tenter d’expliquer la situation, a été placardée. Tout en affirmant qu’un seul cas est un cas de trop et que l’Eglise ne saurait tolérer de tels “péchés si monstrueux”, qualifiés de “crimes graves”, le texte publié par le diocèse rappelle que les prêtres qui se sont rendus coupables d’actes de pédophilie représentent une très petite minorité en comparaison du nombre total des prêtres actifs à Hongkong (plus de 300) et qui sont restés fidèles à leur ministère.

Selon le P. Michael Yeung Ming-cheung, le moral du clergé n’a jamais été aussi bas que depuis ce scandale a éclaté. Dans son homélie au Tai Koo Shing Mass Centre, il s’est exprimé en ces termes : “Nous prêtres, nous vous avons souvent dit, à vous fidèles : N’ayez pas peur ! Croyez !’ Aujourd’hui, c’est à votre tour ne nous dire cela. Désormais, ce dont nous avons le plus besoin, c’est du soutien des catholiques.” Pour le P. Anselm Lam Wing-kwan, la pression qui pèse sur les prêtres n’a jamais été aussi forte. Lors de son homélie, il a déclaré qu’il n’osait même plus ne serait-ce que toucher les enfants lors du catéchisme.

Pour le P. Lawrence Lee Len, chancelier du diocèse et seul porte-parole autorisé à s’exprimer au nom du diocèse sur cette affaire, ce scandale peut aider les 347 000 catholiques de Hongkong à réfléchir à leur foi et “purifier” l’Eglise. A court terme, estime Lai Yuk-fai, présidente du Conseil des laïcs pour le quartier de Central, sur l’île de Hongkong, parce que certains des actes incriminés se seraient produits dans l’enceinte d’établissements scolaires, la confiance que les parents placent dans les écoles catholiques peut être entamée, particulièrement de la part des non-catholiques, mais, si les écoles animées par l’Eglise continuent à dispenser une éducation de bonne qualité, la confiance reviendra.