Eglises d'Asie

Fujian : deux églises catholiques ont été fermées par les autorités pour violation des règlements relatifs au secteur du bâtiment

Publié le 18/03/2010




Dans le diocèse de Fuzhou, situé dans la province du Fujian, deux églises catholiques ont été récemment fermées par les autorités chinoises mais non détruites et rasées au bulldozer comme l’a indiqué dans un premier temps France-Presse. Selon une dépêche de l’AFP datée du 21 mai dernier, en effet, deux églises de la région de Changle, situées sur le territoire du diocèse de Fuzhou et rattachées à la partie « clandestine » de l’Eglise catholique, auraient été rasées par la police locale le 19 mai, dimanche de Pentecôte, et entre 20 et 30 prêtres de l’Eglise clandestine auraient été arrêtés et détenus pendant une dizaine de jours. L’agence de presse, citant un catholique local, écrivait que ces actions semblaient être la manifestation d’une campagne de répression d’une certaine ampleur à l’encontre de la partie « clandestine » de l’Eglise locale.

Cependant, selon une dépêche en date du 22 mai de l’agence Ucanews, il semble que l’incident rapporté par l’AFP soit de moindre portée. Citant une « source catholique dans la province [du Fujian] Ucanews a précisé que, le 19 mai, les deux églises n’avaient pas été rasées mais seulement fermées par la police pour infraction à la législation sur le bâtiment en vigueur dans la province depuis 1994. De plus, a affirmé un prêtre « clandestin » du diocèse à l’agence catholique, aucun prêtre n’a été arrêté ce jour-là ou les jours suivants.

Au sujet de la législation en vigueur depuis 1994, la source catholique de Ucanews a précisé que, depuis 1994, il est obligatoire à toute personne désireuse de construire un bâtiment de déclarer au préalable à l’administration l’usage qui va être fait du terrain utilisé, la délivrance du permis de construire étant conditionnée, entre autres, à la fourniture de cette information. Dans le cas des deux églises de la région de Changle, a poursuivi la source, les déclarations des responsables catholiques ne correspondaient pas à l’usage des bâtiments. S’agissant des églises « clandestines » construites avant 1994, la même source a ajouté que la législation de 1994 n’avait pas de caractère rétroactif. Selon l’AFP, qui a cité un certain P. Wang, prêtre de la partie « officielle » de l’Eglise locale, dans le cas d’une des deux églises « rasées » à la Pentecôte, les responsables catholiques avaient déclaré bâtir une résidence pour personnes âgées et non un lieu de culte.

La province du Fujian est connue pour abriter une importante communauté chrétienne, catholique en particulier. La partie « clandestine » de l’Eglise catholique y est visible et forte, particulièrement dans le diocèse de Fuzhou. Ces dernières années, les catholiques « clandestins » de cette région ont eu à plusieurs reprises à subir d’importantes pressions des autorités qui font campagne pour que le clergé et les fidèles « clandestins » rejoignent les structures de la partie « officielle » de l’Eglise. L’évêque « clandestin » de Fuzhou, Mgr Jean Yang Shudao, âgé de 82 ans, est soumis régulièrement à des arrestations et à des contrôles (1).