Eglises d'Asie

Parce que leurs demandes de visa pour les Journées mondiales de la jeunesse de Toronto ont été refusées, des jeunes catholiques bangladais protestent

Publié le 18/03/2010




La tension est grande chez certains jeunes catholiques bangladais qui n’ont pas réussi à obtenir un visa d’entrée au Canada pour les 17e Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) de juillet prochain. 1 050 jeunes catholiques bangladais âgés de 16 à 35 ans avaient sollicité un visa auprès du Haut Commissariat canadien de Dacca pour se rendre à Toronto du 18 au 28 juillet prochain. Un certain nombre d’entre eux, répondant pourtant aux critères décrits sur le site Internet des JMJ, n’ont pu obtenir ce visa. Les jeunes parlent d’injustice tout en sachant bien que, le Bangladesh étant l’une des nations les plus pauvres du monde, les autorités canadiennes pouvaient craindre que, munis d’un visa pour le Canada, ils veuillent y rester. « Nous sommes pauvres économiquement ou en termes de revenu par habitants mais nous sommes riches de notre foi », a déclaré l’un d’entre eux qui ne comprend pas pourquoi on ne lui permet pas de participer au rassemblement des 500 000 jeunes catholiques du monde entier. Un autre jeune a affirmé avoir été écarté simplement à cause de son âge. En tout état de cause, plusieurs de ces recalés’ déplorent la perte de leurs frais de dossier de visa, de 5 000 à 6 000 takas (87-104 dollars US) par personne.

Après ce refus de visa, plusieurs groupes de jeunes ont rejoint l’Organisation nationale des jeunes chrétiens du Bangladesh dans l’espoir d’obtenir le soutien de l’Association chrétienne du Bangladesh, le deuxième plus important groupe chrétien du Bangladesh après l’Eglise catholique. Plusieurs représentants de ces jeunes ont aussi voulu rencontrer Mgr Rozario, archevêque de Dacca. Quoique sans pouvoir juridique sur le Haut Commissariat canadien ni sur l’organisation des JMJ de Toronto, celui-ci leur a promis d’intercéder en leur faveur. Il n’aurait jusqu’ici, reçu aucune réponse.

Les jeunes ont aussi été déçus d’apprendre que 12 d’entre eux, cooptés et financés par les six diocèses du Bangladesh, avaient déjà obtenu leur visa. Le P. Adam Pereira, secrétaire de la Commission de la jeunesse de la Conférence épiscopale, s’est vu obligé de faire une mise au point et d’indiquer qu’une vingtaine d’autres jeunes avaient également obtenu un visa. Les contestataires n’en ont pas moins fait remarquer que pour les précédentes Journées mondiales de la jeunesse, à Rome, il y a deux ans, personne au Bangladesh ne leur avait parlé de cet événement ni de la possibilité pour eux d’y participer : « Pourtant nous appartenons à la génération Pentium IV », ont-ils déclaré, faisant allusion à leurs compétences en informatique de pointe.

Le secrétaire général de chrétienne du Bangladesh, Nevel D’Rozario, soucieux d’une bonne entente entre chrétiens, catholiques ou non, a tenté de calmer l’esprit revendicatif des jeunes qui s’apprêtaient à manifester devant l’archevêché, le 22 mai, au cas où l’archevêque et ses représentants refuseraient le dialogue. Une autre manifestation pacifique est prévue devant le Haut Commissariat du Canada. Les jeunes voudraient voir l’archevêque y participer.