Eglises d'Asie

Hongkong : l’accroissement du nombre des avortements et la récession économique ne sont pas étrangers l’un à l’autre

Publié le 18/03/2010




Parce que des études faites à Hongkong montrent que nombre de femmes considèrent l’avortement comme la seule issue à une grossesse non désirée, les participants à un séminaire sur le respect de la vie ont lancé un appel pour l’intensification des programmes d’éducation à la vie (1). Dans une récente analyse conduite par l’Association chrétienne des jeunes femmes (YWCA) à Hongkong, 77 % des réponses donnent, comme premier motif d’une interruption de grossesse non désirée, les difficultés financières. Toujours d’après les analyses de la YWCA, les autres motifs invoqués sont tous liés à des facteurs économiques : la crainte d’être obligée d’arrêter son travail ou ses études, la peur de voir la récession économique s’aggraver et le mari perdre son travail ou une part importante de son salaire. Sur les 288 femmes interrogées, âgées de 15 à 45 ans, un quart a déclaré avoir déjà eu recours à l’avortement et 66 % ont affirmé le regretter et s’être senties coupables.

A Hongkong, l’avortement est un délit à moins que deux médecins n’en confirment la nécessité et que l’intervention ne se fasse pas après la 24e semaine de grossesse. Un certain nombre de femmes choisit de se rendre à Shenzhen, la ville voisine située en Chine populaire, où certaines cliniques n’exigent pas d’avis médicaux.

Au cours d’un séminaire catholique de formation, en mars dernier, le P. Ng Chi-fun, jésuite spécialiste de théologie morale, et une laïque, Cindy Wong Fung-ping, ont parlé du « Respect de la vie » à propos des ces deux graves problèmes que sont l’avortement et le suicide. La majorité des participants, travailleurs sociaux, enseignants et ecclésiastiques, ont dit combien ce séminaire leur avait été utile et ont demandé à l’Eglise d’intensifier ses efforts pour mieux informer les gens sur le respect dû à la vie. Le P. Ng a souligné que certaines personnes recouraient à l’avortement en pensant que cet acte résoudrait leurs problèmes mais ne voyaient pas les conséquences de leur geste, en particulier dans le domaine psychique.

A Hongkong, les associations qui œuvrent auprès des futures mères sont nombreuses, depuis l’associa-tion gouvernementale pour le Planning familial de Hongkong au Choix d’être mère ou La ligue pour le droit à naître, une ONG d’inspiration catholique. Selon le Planning familial, le nombre des candidates à l’avortement est passé de 1 500 en 1996 à 2 500 en 2000, une augmentation que l’association explique par le fait que les habitantes de Hongkong sont de plus en plus conscientes des dangers qu’elles encourent à subir un avortement dans l’illégalité ; elles préfèrent donc se présenter dans les hôpitaux publics pour le faire. De son côté, la Ligue pour le droit à naître, patronnée par le cardinal John Baptist Wu Cheng-chung, archevêque de Hongkong, dit avoir constaté que le nombre des mères ou des futures mères demandant une aide financière a augmenté depuis la crise économique de 1997.