Eglises d'Asie

Un troupeau d’éléphants sauvages détruit les maisons et saccage les récoltes d’un village peuplé d’aborigènes chrétiens

Publié le 18/03/2010




Des éléphants sauvages ont récemment tout saccagé dans une région où vivent des aborigènes, majoritairement chrétiens, démolissant les maisons de torchis, pillant les stocks de nourriture et obligeant les habitants à s’enfuir pour sauver leur vie. Le 9 mai, Mgr Francis A. Gomes, évêque de Mymensingh, a visité les paroisses de Baromari et Mariammagor où il a pu constater, dans les villages de Katabari et de Khalchanda, habités en majorité par des chrétiens de l’ethnie garo, la destruction de quinze maisons de torchis mis a bas par des éléphants sauvages en quête de nourriture. Les paroisses de Baromari et de Mariammagor comptent 8 740 catholiques, principalement membres de l’ethnie garo, et sont situées à environ 120 km. au nord de Dacca.

Des hindous de la région rappellent que ce que les éléphants recherchent, c’est l’alcool de riz, habituellement stocké dans de petites jarres. « Les éléphants sentent l’odeur de l’alcool. Ils passent à travers les murs de torchis et boivent le contenu des jarres jusqu’à la dernière goutte », rapporte un témoin. Ils aiment aussi déchirer les coussins et les couvertures trouvées dans les maisons. Lorsque les éléphants « attaquent » ainsi un village, ses habitants évitent cependant de s’en prendre à eux verbalement. En effet, la croyance locale est que les éléphants comprennent les injures et détruisent les maisons de ceux qui ont proféré des injures à leur encontre. Les hindous appellent les éléphants sauvages les « babu » ( messieurs’) et les garo leur donnent du « mama » ( oncles maternels’). Les paroissiens parlent d’une cinquantaine d’éléphants errant dans les districts de Jhinaighati, de Nalitabari et de Sreebordhi Upa Zila. Les gens ont bien essayé de les éloigner en allumant des feux ou en lançant des pétards mais les pachydermes s’habituent et ne réagissent plus. Au contraire, ils deviennent encore plus enragés et se mettent à poursuivre les habitants.

Une enquête a été menée par le bureau de Caritas Bangladesh du diocèse de Mymensingh dans les villages menacés, Katabari, Khalchanda, Burunga, Dhalukona, Daudhara, Samuchura, Andharupara et Nakugaon. On a recensé 106 familles touchées dont 48 familles garo, 33 familles hindoues et 25 familles musulmanes.