Eglises d'Asie – Pakistan
Des menaces de mort ont été reçues par l’avocat qui défend plusieurs chrétiens accusés de blasphème contre le prophète
Publié le 18/03/2010
L’avocat a aussitôt fait part de ces menaces au commissaire principal de police tandis que Mgr Joseph Coutts, évêque de Faisalabad, dans une lettre adressée à la police, lui demandait d’assurer la protection de l’avocat et de sa famille. Les services de sécurité auraient déclaré avoir trouvé la trace de l’auteur du coup de téléphone dans une cabine publique et avoir arrêté le responsable de la cabine. Cependant, dans l’attente des résultats de l’enquête, la question de la sécurité immédiate de la famille menacée est loin d’être résolue et cette dernière vit dans une frayeur permanente. Pour le moment, les mêmes services se sont contentés d’interdire à l’épouse de Tahir, une enseignante, et à ses trois enfants de se rendre dans leurs écoles respectives. Une escorte de policiers en uniforme a été chargée de protéger l’avocat.
Ranjha Masih (1), le chrétien accusé de blasphème défendu par Tahir, est un vendeur de rue qui avait été arrêté à Faisalabad le 8 mai 1998, au cours d’une manifestation qui avait accompagné l’arrivée du corps de Mgr John Joseph (2) dans la ville, après que celui-ci se fût donné la mort deux jours plus tôt pour protester contre la loi sur le blasphème. Ranjha avait été accusé d’avoir endommagé à coups de pierres un panneau comportant la profession de foi musulmane : « Il n’y a pas d’autre Dieu qu’Allah et Mahomet est son prophète. » En vertu de l’article 295, alinéas B et C, du Code pénal, les plaintes pour blasphème contre le Coran ou contre le prophète sont enregistrées sans aucune enquête préalable. A ce titre, le vendeur est incarcéré à la prison centrale de Faisalabad sans qu’aucun procès n’ait encore eu lieu. La date de la confrontation avec la justice a été en effet repoussée plusieurs fois faute de preuve.