Eglises d'Asie

La Caritas locale participe à la formation des sages-femmes afin de réduire la mortalité en couche

Publié le 18/03/2010




Une « maternité sécurisée », tel est l’objectif poursuivi par la Caritas locale qui souhaite, par une meilleure formation des sages-femmes, réduire le nombre des femmes qui meurent en couche. Maya D’Rozario, directrice du programme de formation du Centre pour la santé et la régulation naturelle des naissances (CH-NFP) de Caritas Bangladesh, a expliqué que l’essentiel de ce programme consistait en une formation obstétricale et un suivi psychologique régulier des sages-femmes en milieu rural. « Nous formons les sages-femmes à l’accouchement naturel et au travail de sensibilisation auprès des maris, des belles-mères et de l’entourage de l’accouchée ». La directrice a fait un exposé à l’occasion de la cinquième journée « Pour une maternité sécurisée », le 28 mai dernier, dans un pays où on estime que trois femmes meurent en couche toutes les heures. D’Rozario a expliqué que la tâche la plus importante pour les sages-femmes était aussi de savoir sensibiliser les maris aux questions de santé et de les encourager à mieux assumer leur responsabilité à l’égard de leurs femmes. Les maris sont ainsi mis au courant des complications que leurs épouses peuvent rencontrer pendant leur grossesse, au moment de l’accouchement et renseignés sur les personnes et les établissements auxquels ils doivent s’adresser en cas d’urgence.

Dans les régions où travaillent des sages-femmes bien formées, le taux de mortalité des femmes enceintes et en couche a été réduit. Les échecs viennent des futures mères qui, aux prises avec de sérieuses complications, ne consultent les sages-femmes qu’au dernier moment. D’Rozario a pu annoncer que, depuis décembre 1998, 178 sages-femmes ont été formées grâce à ce programme. Les responsables du programme choisissent de préférence des femmes entre 25 et 35 ans, issues des régions rurales éloignées et possédant une formation scolaire minimale.

Provati Gertrud Rozario, une des formatrices, a précisé que ces sages-femmes envisageaient leur travail plus comme un « service » que comme un « gagne-pain Elle approuve le projet qui recommande pour les nouveau-nés le lait maternel plutôt que des produits lactés. Les sages-femmes en effet suivent de près la croissance et la santé des bébés de leurs secteurs et conseillent les mamans. Sœur Marie Tripty, religieuse de l’Association de Marie Reine des Apôtres, a suivi une de ces sessions de formation à Dacca. La religieuse, coordinatrice d’un foyer pour malades à Mymensingh, à 120 km au nord de Dacca, a confié qu’elle venait de réaliser que les méthodes enseignées trente ans plus tôt étaient « bien plus compliquées ». Elle espère bien que la nouvelle formation rendra les accouchements « plus faciles et moins stressants ». Elle a indiqué qu’elle-même participait à la formation des sages-femmes en secteur rural et qu’elle les aidait avec un nombre très limité de médicaments et peu d’instruments. « Maintenant, je constate qu’une sage-femme de village peut exercer avec sa seule trousse et que l’accouchement se fait à la maison. Je pense aussi que les sages-femmes se sentiront plus fortes parce que cette formation aura rendu leurs tâches plus faciles », a-t-elle ajouté.