Eglises d'Asie – Sri Lanka
L’Eglise catholique s’oppose à la construction d’un barrage et d’une centrale hydroélectrique
Publié le 18/03/2010
Le 4 mai dernier, la Commission Justice et paix’ de Kandy avait fait parvenir au ministre de l’Energie, Karu Jayasuriya, les résultas d’une étude environnementale menée par elle. Suite à une entrevue entre Thondaman et Jayasuriya, le 10 juin, l’affaire a été soumise au Parlement. Peu après, Jayasuriya s’entretenait avec la presse pour affirmer néanmoins que le problème n’était pas si grave, qu’une solution serait trouvée et que le projet serait mené à bien, soulignant cependant que chaque jour de retard coûtait 12 millions de roupies (125 000 dollars US) à l’Etat.
Le P. Nandana Manatunga, secrétaire de la Commission Justice et paix’, a déclaré qu’il considérait au contraire que la situation était grave : « Je n’ai rien contre le fait de trouver une issue rapide à la crise énergétique que connaît le pays mais les effets pervers que nous avons soulignés doivent être pris en compte. » Selon le prêtre, une étude conduite en 1995 indique que les lacs de barrage déjà en place au Sri Lanka souffrent d’une forte accumulation de sédiments, phénomène qui obère la capacité de production d’électricité. Il a également signalé les glissements de terrain et la trop faible pluviométrie dans la région du barrage planifié comme étant des facteurs de risque. Selon Asela Bandara, qui travaille en coordination avec le P. Nandana Manatunga sur les questions environnementales, le projet affectera également le tourisme et ceux qui en vivent. Le lac de barrage noiera en effet une série de sept chutes d’eau, fort réputées. Il a aussi révélé que les études réalisées montraient que le projet mettait en danger la faune et la flore : « Ce serait l’extinction d’espèces rares, poissons, gastéropodes, oiseaux, plantes et fleurs. Nous devons vérifier également si la retenue d’eau n’aura pas un impact négatif sur les plantations de thé ». Asela Bandara a aussi demandé de prendre garde à l’impact sociologique provoqué par le déplacement d’environ 400 familles.
La commission diocésaine a proposé des solutions de rechange comme l’installation de mini-centrales hydroélectriques installées le long de certaines rivières et en aval des chutes d’eau, une modernisation des centrales électriques installées par les planteurs anglais dans les plantations de thé ainsi que l’utilisation de l’énergie solaire. En 1995, le gouvernement de la présidente Chandrika Kumaratunga avait déjà annoncé un projet de barrage sur le cours haut de la Kotmale. Il avait été mis en sommeil sous la pression de l’opinion (1).